Son travail de recherche a été jugé recevable avec la note de 16/20, mention Bien, mercredi 22 décembre 2004.

C’est un jury composé de trois membres, le Pr Balima, Dr Sangaré et Dr Bougaïré qui ont apprécié le travail de recherche de l’étudiant Koura Bagassi. L’étudiant est parti du constat que depuis le processus de libéralisation des médias avec l’avènement de l’Etat de droit, beaucoup de bien a été dit au sujet de la radio : "Au regard des attentes et espoirs fondés sur la radio communautaire dans la mise en œuvre des stratégies de développement et des enjeux qu’elle représente en termes de liberté d’expression sur la contribution concrète d’une radio communautaire au développement local", a indiqué l’étudiant pour justifier le choix de son sujet. Et le cas de Radio Munyu est pour lui une expérience assez originale parce qu’elle est la première radio de femmes du Burkina et parce qu’elle est l’unique radio locale qui "arrose véritablement toute la région des Cascades".

Sa démarche de recherche a consisté en des recherches documentaires, l’observation directe et des entretiens approfondis sur 49 cibles potentielles de la radio à Banfora, Tatana et Kossara.

Radio Munyu ou la naissance d’un processus de responsabilisation sociale

L’étude a permis de tirer cinq conclusions principales. La première réside dans le fait que Radio Munyu, par son action d’information de communication et de sensibilisation a permis un renforcement des liens communautaires et a insufflé une nouvelle dynamique communautaire. Cela se mesure à travers le niveau d’information des populations. La seconde est que Radio Munyu marque la naissance d’un processus de responsabilisation sociale et citoyenne à travers l’accès à la parole et au débat.

Pour l’étudiant donc, cela permet une plus grande compréhension et une plus grande mobilisation sociale sur des questions d’enjeux communautaires. La troisième est liée au fait que la radio met à la disposition de la population, un capital d’informations qui lui permet de surmonter désormais certaines de ses difficultés quotidiennes et de trouver des réponses dans sa quête quotidienne du progrès.

La quatrième conclusion est que Radio Munyu donne une meilleure vision de la femme au sein de la communauté. Enfin, l’étudiant note qu’à travers le cas de radio Munyu, l’on observe que la radio ne crée pas le développement mais sert d’instrument pour appuyer l’organisation sociale déjà existante.

Le jury qui a jugé ce travail recevable, a noté une bonne maîtrise du sujet par l’étudiant. Il a également relevé la qualité de l’expression écrite, la bonne exploitation des sources orales, un bon travail descriptif. Cependant, les écueils du travail ont trait à des hésitations méthodologiques et à un manque d’esprit critique par rapport à la façon dont les femmes gèrent la radio.

Ismaël BICABA (bicabai@yahoo.fr)
Sidwaya