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Ouvrier sur les sites de construction : entre abnégation et risques

Publié le dimanche 7 avril 2013 à 09h47min

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Ouvrier sur les sites de construction : entre abnégation et risques

Dans la zone d’activités commerciales et administratives (ZACA), au cœur de la capitale burkinabè où des immeubles pointent à l’horizon , ils sont nombreux à avoir choisi de gagner leur pain quotidien en travaillant comme ouvrier sur les différents chantiers de construction. Incursion dans un univers fait d’abnégation à la tâche mais aussi de risques.

« Ça nous blesse mais le fer est difficile à manier avec des gants ». C’est en ces termes que Bernard explique le fait de ne pas utiliser les gans de protection dans l’exercice de son métier de « ferrailleur » sur un chantier situé à la zone d’activités commerciales et administratives (ZACA) de Ouagadougou. Agé d’une cinquantaine d’années, Bernard dit s’adonner à ce travail depuis maintenant plus de trente ans. Debout près d’une table adaptée et placée à hauteur de la ceinture, il s’attèle à donner des formes diverses au métal gris. « Nous tordons le fer à l’aide de ces piquets pour en faire des rondelettes ou pour lui donner une forme carrée » explique-t-il. Et s’il se blesse, l’ouvrier dit bénéficier du soutien de son patron pour les soins. Comme Bernard, ils sont une trentaine d’ouvriers repartis en trois sections sur ce site. Il s’agit, en plus des ferrailleurs, de menuisiers et de maçons.

Il est un peu plus de 10h en cette matinée du mois de mars. Du coté de la section maçonnerie le travail va bon train. On bavarde très peu. Au rez-de-chaussée comme en hauteur, chacun s’active. Ici comme pour travailler fer, peu de mesures de sécurité. Un casque sur la tête Moussa s’affaire sur « sa » bétonnière pour servir à ses collègues le contenu de la machine. Pour lui et ses compagnons le travail commence à 7 heures et prend fin à 17 heures. Ces horaires varient cependant selon certains ouvriers, d’un site à l’autre et sont extensibles en fonction de l’état d’avancement de chaque chantier. A entendre Joseph, un autre travailleur la nature et le rythme du travail demandent beaucoup d’efforts donc plus d’énergie. « Le petit déjeuner ordinaire est trop léger pour nous il faut au moins un bon plat de ‘’benga’’ (haricot) le matin avant d’entamer le travail », précise celui-ci. Les revenus journaliers également connaissent des fluctuations avec une moyenne qui se situe autour de 1500 francs par personne. Bernard lui, dit percevoir 5000f CFA par jour mais reconnait que ceci est dû au fait qu’il maîtrise mieux le travail compte tenu de son expérience par rapport à ses jeunes collègues. « Je n’ai pas de problème de paiement avec le patron. Dès demain matin, j’entre en possession de mon argent et il en est de même pour tous les autres ouvriers ici », rassure-t-il. Mais si pour ce quinquagénaire et ses collègues rencontrés ce jour il n’y a pas de soucis par rapport à leur rémunération, on est en droit de se poser la question de savoir s’il en est de même en tout temps et en tout lieu pour d’autres ouvriers ?

Voro KORAHIRE

Sidwaya

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