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Kadi Kaya, artiste reggae-woman burkinabè : “Je dois ma musique à mon premier amour”

Publié le mercredi 3 avril 2013 à 21h10min

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Kadi Kaya, artiste reggae-woman burkinabè :  “Je dois ma musique à mon premier amour”

Née au secteur 2 de Bobo-Dioulasso, Kadi Kaya a fait ses premiers pas dans la musique, particulièrement dans le reggae en 1986. Grâce à son p’tit ami, lui aussi artiste musicien reggae-man. Vingt- sept ans après, elle n’a pu mettre sur le marché que deux albums en 2012 et 2013, faute de moyens financiers. Nous l’avons rencontrée samedi 16 mars 2013, après un concert qu’elle a donné dans la ville de Sya.
Stérile, Kadidiatou Diabaté alias Kadi Kaya reste positive.

C’est pour combler ce vide qu’elle est allée travailler dans un orphelinat où elle prenait soin des sans parents et autres enfants abandonnés. Agée d’environ 40 ans aujourd’hui, elle s’est lancée dans la musique en 1986 avec le soutien de son amoureux. A l’époque, ce dernier était lui aussi musicien et les deux s’aidaient autant que faire se peut pour survivre. Car dit-elle : « C’était très dur d’affirmer sa passion pour le rastafarisme. Nous étions pointés du doigt partout où nous passions ». Ses parents, ses amis et des connaissances n’admettaient pas qu’elle puisse épouser un tel concept rempli de préjugés. « Il est vrai que je n’ai pas mis pied à l’école, mais mon père voulait autre chose pour moi que le rastafarisme », se souvient-elle. Avec Prince Oumar son premier p’tit ami, ils décident de mettre en commun leurs talents qui malheureusement n’aboutiront pas. Pourquoi ? « La galère financière », a-t-elle répondu. Une galère qui aura également raison de leur amour qui prit fin un jour de façon impromptue.

L’époux rédempteur

En 2005, Kadi Kaya rencontre son « blanc », un français. Les deux amoureux concrétisent leurs relations par un mariage religieux et légal avant de s’installer à Boromo. Là-bas, elle mène de petites activités artistiques qui lui réussissent énormément grâce au soutien financier et moral de son époux. Elle décide alors d’organiser annuellement un festival dénommé « Samakan ». L’une des rares femmes à faire au Burkina Faso, ce genre de spectacle. Kadi Kaya dit ne pas être complexée. Elle se sent bien dans sa peau avec son look de rasta. Dans ses œuvres musicales, elle aborde l’importance du mariage, l’excision, l’environnement, la ville de Sya, l’amour… Elle avoue que tout va à merveille dans son foyer malgré l’impossibilité d’avoir un enfant. Son époux l’a aidé à produire deux albums en deux ans et elle arrive à faire des concerts au Burkina Faso et en France. Kadi Kaya a beaucoup de projets qu’elle entend réaliser dans les jours à venir. Pour l’instant, elle invite les populations à savourer sa musique, invitant également les femmes qui ne peuvent faire d’enfants à être positives. « La stérilité est un vouloir de Dieu qui sait ce qu’il fait », a-t-elle dit. Aussi, elle estime que la femme, c’est le foyer. Ne les a-t-elles pas d’ailleurs invitées à avoir toujours confiance en elles-mêmes où qu’elles soient et quoi qu’elles fassent ?

Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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