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Vision Express sur… : L’héritage en Afrique

Publié le mardi 2 avril 2013 à 14h47min

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S’il y a une pratique africaine dont l’abandon pose problème aujourd’hui, c’est bien la gestion de l’héritage. Si autrefois, l’aîné de la famille assurait la relève après la mort du chef de famille sans difficultés majeures, de nos jours, c’est une équation à plusieurs inconnues qui se pose aux familles endeuillées.

Le droit d’aînesse n’est plus respecté. Pire, les épouses (pour les familles polygames) s’en mêlent pour avoir la plus grande part de l’héritage. Cette façon de gérer les biens du défunt, divise inéluctablement la famille. Au lieu que l’aîné des enfants s’en charge pour permettre à la famille de rester solidaire, ce sont plutôt les mères qui dictent leur volonté. La rivalité aidante, chacune s’attribue dans la mesure du possible les parties les plus juteuses du matériel. Les autres parents qui n’arrivent pas à avoir une bonne répartition, s’engagent très souvent dans une démarche vindicative.

Dans certains cas, de tierces personnes parviennent à ressouder la famille. Dans d’autres, c’est la séparation totale. Pourtant, en Afrique ancestrale, de telles pratiques étaient impensables. Chaque fois qu’il y avait décès, les oncles des enfants assuraient la continuité. Seulement, le lévirat qui était parfois imposé aux épouses du défunt, n’était pas un pan entièrement positif de notre culture. Toutefois, il permettait néanmoins de « ressouder » les liens de la famille. Quant au partage de l’héritage, les filles du défunt n’étaient pas forcément prises en compte, surtout quand il s’agissait du « capital terres ». Car selon nos traditions, la femme de façon générale ne compte que pour sa famille d’alliance.

Malheureusement de nos jours, d’avoir un foyer n’est plus une obligation pour nos sœurs. Pendant que des filles ont pour prière quotidienne avoir un mari, il y en a qui ont délibérément choisi de vivre éternellement dans le célibat. Du coup, la prise en compte des filles dans le partage de l’héritage est devenue une obligation. Elles sont traitées sur le même pied d’égalité que leurs frères. Les parents qui restent fidèles à la culture, sont confrontés à des difficultés. Car, ils ont du mal à comprendre que les choses se passent autrement.

C’est là où « le bât blesse » dans l’évolution rapide de la tradition qui se « définit » désormais à l’image de la modernité. Et jusqu’au moment où vous êtes en train de lire ces lignes, de nombreuses femmes soufrent de cette culture qui est de rigueur dans certaines localités. Peut-être qu’il faut une sensibilisation pour convaincre les personnes qui ne jurent que par cette pratique culturelle que les choses ont changé.

Souro DAO daosouro@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 3 avril 2013 à 08:28, par ZORRO En réponse à : Vision Express sur… : L’héritage en Afrique

    Souro, il s’agit là d’un sujet grave et je crois qu’il faut envisager un article-enquête. Je vous suggère par exemple :
    1) d’enquêter auprès des Tribunaux de Grandes Instances sur les dossiers de partage des biens successoraux ;
    2) d’enquêter auprès des notaires pour voir comment ils s’y prennent pour exécuter les décisions de justice sur le partage de ces biens ;
    2) d’enquêter auprès des services de l’action et de la CARFO sur le même sujet.

    Bon courage, n’abandonnez surtout pas le sujet, j’attends de lire votre article-enquête.

  • Le 3 avril 2013 à 09:55, par Verite est bonne à dire En réponse à : Vision Express sur… : L’héritage en Afrique

    Avant même de lire cet article j’étais convaincu qu’il était écrit par M. DAO. Vous nous sidérez par la récurrence de vos parties pris dans vos articles. Vous devriez faire un réel travail de recherche émailler de témoignage au lieu de nous abreuver de vos opinions personnelles. Pour finir, nous vous serions gré de bien vouloir vous faire relire par une personne compétente, vos articles n’en seront que plus qualitatif.

  • Le 3 avril 2013 à 14:26, par Poko En réponse à : Vision Express sur… : L’héritage en Afrique

    Au Burkina, il y a déjà un code des personnes et de la famille ; il serait en effet opportun de voir au niveau de la jurisprudence portant sur les questions d’héritage (ou des droits des veuves dans les foyers polygames) quels sont les problèmes récurrents ? Pourquoi sont-ils récurrents ? Et enfin la position de la justice en dehors de la médiation au sein des familles concernées.
    On n’arrive pas à cerner la véritable problématique de cet article : faudrait-il que seul l’aîné hérite comme de par le passé [hériter signifiait prendre dans ce cas en charge toute la famille ; l’aîné héritait surtout des responsabilités du défunt] ? Faudrait-il que seuls les hommes héritent [il y en a qui sont stériles, et puis il n’est pas dit que certaines héritières ne vont pas faire d’enfants sur le tard] ? Faudrait-il que les femmes dans les famille polygames attendent tranquillement que quelqu’un [gentil organisateur] s’occupe équitablement de la succession en leur faveur : faire le tri entre celles qui ont plein de gosses/celle qui n’en n’a pas (stérile) ou plus (enfants décédés), celle qui est en première position et qui s’est battue avec le défunt mari quand il débutait dans la vie professionnelle ; ou encore la dernière arrivée qui bénéficiait des attentions d’un mari amoureux (suscitant la jalousie des précédentes), et ayant encore des gosses en bas âge ? C’est sûr que ces situations sont de véritables "casse-têtes" pour les magistrats.
    Plutôt que la guerre, il faudrait rester fidèle à la mémoire du défunt, et donc oeuvrer plus pour la paix [solidarité] dans la famille, au delà des biens matériels. Là réside le véritable esprit de la coutume, qui devrait orienter les magistrats ! (position personnelle qui n’engage que son auteur). Article donc revoir avec plus de rigueur, si vous voulez susciter plus d’intérêt. Bon courage !

    • Le 3 avril 2013 à 16:50, par ZORRO En réponse à : Vision Express sur… : L’héritage en Afrique

      Casse-tête chinois pour les magistrats ? Pas du tout. A l’audience, ils se contentent d’ordonner la liquidation et le partage des biens de la succession, et nomment un notaire qui va se torturer les méninges pour gérer cette situation.

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