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Halidou Ouédraogo, directeur des études et de la planification du ministère de l’Economie et des Finances : « Le MEF entend améliorer ses relations avec les usagers en 2013 »

Publié le lundi 25 mars 2013 à 21h41min

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Halidou Ouédraogo, directeur des études et de la planification du ministère de l’Economie et des Finances : « Le MEF entend améliorer ses relations avec les usagers en 2013 »

Le Ministère de l’Economie et des Finances se donne de nouvelles ambitions pour 2013. Au nombre de celles-ci, le département de Marie Lucien Noël Bembamba entend améliorer ses relations avec les usagers. Dans cette interview, Halidou Ouédraogo, directeur des études et de la planification explique avec force détails, comment cela va se faire. Il parle également des autres objectifs du ministère ainsi que du bilan des activités réalisées en 2012.

Lefaso.net : Au cours du CASEM tenu les 20 et 21 décembre 2012, les agents du MEF ont fait le bilan de leurs activités. Que peut-on en retenir ?

Halidou Ouédraogo : Le bilan de la mise en œuvre des activités est satisfaisant au regard des résultats atteints par le MEF au cours de l’année 2012 dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière d’économie, de finances publiques, de planification stratégique et de prospective. En effet, le taux de recouvrement de près de 109%, a permis de recouvrer 1012 milliards de ressources propres, avec un taux de pression fiscale passant de 14% en 2011 à 16,65%  ; toute chose qui a facilité une meilleure prise en charge des dépenses des ministères et institutions.

Ces résultats ont été possibles grâce à la confirmation du leadership des premières autorités du ministère, à la mise en pratique du management participatif dans les unités opérationnelles, à la pro activité et à l’efficacité professionnelle de ses structures.

Quelles ont les faiblesses du ministère au cours de l’année 2012 ?

Les faiblesses du ministère résident dans la faible disponibilité des ressources financières, matérielles et humaines. Aussi, le déblocage tardif des fonds et l’instabilité des réseaux informatiques ont été des éléments qui ont entravés la réalisation de bon nombre d’activités.

Ils ont également élaboré le programme d’activités de 2013. Quels sont les grands axes de ce programme ?

Le programme d’activités repose sur sept (07) programmes stratégiques de la Politique sectorielle de l’Economie et des Finances (POSEF). Il s’agit des programmes suivants :
1. Pilotage et soutien aux services du MEF ;
2. Gestion macroéconomique et pilotage du développement ;
3. Mobilisation et gestion des ressources budgétaires ;
4. Programmation et gestion des dépenses ;
5. Gestion des comptes publics et sauvegarde des intérêts financiers et du patrimoine de l’Etat ;
6. Contrôle, audit des finances publiques et lutte contre la fraude, le faux et la corruption ;
7. Gestion des relations économiques et financières internationales.

Des orientations pour la bonne conduite du ministère ont été définies pour 2013. Quelles sont les principales ?

Les orientations s’alignent sur la ligne directrice issue de la POSEF et reprise avec le thème du CASEM à savoir : « le Ministère de l’Economie et des Finances et la quête permanente de la qualité », avec un accent particulier sur :
1. la qualité des prestations ;
2. l’amélioration des délais de traitement des dossiers ;
3. la performance dans la mise en œuvre de nos missions et ;
4. le professionnalisme dans l’exécution des activités.

Cinq (5) grands axes sont proposés pour réaliser les ambitions ci-dessus.

1. le cadre le pilotage

Il s’agira de rendre pleinement opérationnelle la nouvelle organisation du MEF à travers l’achèvement du processus d’adoption des textes et des outils ainsi que du suivi de sa mise en œuvre.

2. l’organisation du travail

Trois (3) orientations majeures sont définies :

- la définition de normes à travers l’élaboration d’un manuel de procédures et de la fixation des délais de traitement des dossiers ;
- la modernisation à travers la redynamisation de l’informatisation ;
- le renforcement du contrôle interne par la mise en place du dispositif de contrôle interne

3. les relations avec les usagers et les partenaires

- l’amélioration du fonctionnement des guichets et leur extension ;
- la déconcentration horizontale et verticale du MEF ;
- les audits des secrétariats particuliers des Ministres ;
- mise en place d’un cadre de dialogue avec les usagers pour les trois (3) régies et avec DGB et DGCMEF ;
- la communication externe à travers la dynamisation du site web et de l’émission
éco-finances, la diffusion du rapport annuel d’activités. Aussi, un partenariat avec lefaso.net devra être mis en place.

4. le renforcement des capacités

- l’amélioration des conditions de travail à travers la mise à la disposition de chaque agent d’un kit minimum de travail ;
- la gestion des ressources humaines par la mise en place d’un système efficace de motivation et la mise en place du plan de cohésion sociale ainsi de l’organisation de formations professionnalisantes.

5. le dialogue social et la communication interne

- le renforcement des cadres de concertation ;
- les tournées dans les régions ;
- les rencontres avec les partenaires sociaux ;
- les rencontres avec les agents par catégorie et ;
- le projet de création d’un intranet.

Les participants ont également encouragé la rationalisation du circuit de la dépense et la dématérialisation des documents sur la dépense publique. Comment cela pourra-t-il se faire ?
Lors du CASEM du MEF qui s’est tenu les 22 et 23 décembre 2011, il a été recommandé la mise en œuvre de mesures diligentes visant la rationalisation des procédures de contrôle de l’exécution des dépenses publiques en cohérence avec le contexte de la gestion axée sur les résultats. En effet, Cette problématique découle de la nécessité de l’efficacité et la célérité des procédures de contrôle de l’exécution des dépenses publiques dans le contexte de l’approche budget-programme.

En vue de mettre en œuvre la recommandation, il a été préconisé la mis en place d’une commission ad hoc composée des représentants des structures de contrôle du MEF et de structures d’appui.

L’objectif global assignée à la commission est de mener des réflexions en vue de réduire le contrôle a priori, de renforcer le contrôle à postériori et surtout de rationaliser l’intervention des nombreuses structures de contrôle du MEF, afin de permettre aux gestionnaires des crédits d’atteindre les objectifs qui leur sont assignés, sans pour autant remettre en cause la bonne gestion des deniers publics.

De manière spécifique, la rationalisation vise à :

-  Circonscrire avec précision le rôle à jouer par chaque structure de contrôle du MEF ;
-  Opérer un changement structurel au niveau de l’organisation du contrôle préalable ;
-  Conduire des actions visant à accroitre les compétences de gestion des ordonnateurs afin d’organiser le transfert progressif du contrôle a priori vers les ordonnateurs ;
-  Renforcer le contrôle a postériori dans le cadre d’une bonne coordination des structures de contrôle du Ministère.

L’une des difficultés auxquelles font face les dirigeants est la gestion du patrimoine de l’Etat. Comment comptez-vous assurer une meilleure gestion de ce patrimoine ?

La meilleure gestion du patrimoine passe par l’implantation de la comptabilité matières. Il s’agira de procéder à l’identification du patrimoine, de toutes les structures, de procéder à une meilleure affectation et de mettre en place des mécanismes de contrôle.

Les participants sont également revenus sur les cercles de qualité au MEF. Qu’en est-il exactement ?

Parlant de cercles de qualité, on retient que c’est une méthode employée dans le cadre de la gestion de la qualité. Pour ce faire, la question de la qualité occupe une place de choix au MEF. Suite à la volonté du gouvernement une première série de formations relatives à la démarche qualité à l’endroit des agents publics. En effet, la première phase de cette série a concerné environ 120 agents qui ont pu être formés sur les 500 agents prévus. Quant à la seconde phase qui visait la formation de 600 agents, la mobilité des agents, l’instabilité des premiers responsables, l’absence de motivation ainsi que l’absence de moyens financiers n’ont pas permis de mener à bien le projet. En conséquence, de par des actions isolées, des initiatives en matière de qualité ont été menées au niveau par exemple de l’ENAREF, du Trésor, de la direction de l’informatique et autres.

Que faut-il à ces cercles de qualité du MEF afin qu’ils répondent aux objectifs recherchés ?

La recherche de la qualité a des exigences en matière de coût et d’investissement. Les contraintes de la démarche qualité se traduisent notamment en termes de coût, de temps et de procédures. En effet, la démarche qualité nécessite la mobilisation de ressources importantes. Ainsi, l’incohérence entre les activités programmées et la disponibilité des ressources a été relevée comme une faiblesse dans le processus de mise en œuvre de la démarche qualité. Pour ce qui est du temps et des procédures, les témoignages lors du CASEM ont démontré que la démarche qualité est une démarche de longue haleine nécessitant plusieurs étapes.

Des actions en cours et futures permettront au MEF de positionner les cercles de qualité en vue d’aller vers une certification de ses services ou de ses produits.

Par ailleurs, au regard des contraintes, la suggestion a été faite de s’inspirer des bonnes pratiques existantes tout en veillant à les adapter aux différents contextes.

Le CASEM s’est aussi prononcé sur le contrôle interne du MEF. Quels sont les axes d’amélioration du contrôle interne et du dispositif de management des risques sur le MEF ?

L’introduction du contrôle interne vise l’amélioration du management des structures du MEF et la recherche de la performance dans l’offre de service au sein du ministère. Quatre axes d’amélioration découlent du diagnostic du Contrôle Interne (CI) et du dispositif de management des risques du MEF :

1- Accroitre la responsabilisation des gestionnaires et sécuriser leur gestion ;
2- Assurer la conformité et l’efficacité des opérations des structures du MEF ;
3- Garantir la fiabilité et l’intégrité de l’information et des reporting produits ;
4- Réorganiser, harmoniser et professionnaliser les méthodes et les outils des structures de contrôle et d’audit du MEF.

La mise en œuvre du dispositif de CI et de management des risques au sein des structures du MEF sera prise en charge au niveau opérationnel par le BUDIEP et coordonnée globalement au niveau de l’Observatoire du Contrôle Interne et du Management Interne des Risques du MEF (OCIMIRI-MEF).

Que faut-il entendre par risques sur le MEF ?

Le risque a été défini au MEF et dans les autres institutions de l’État comme la possibilité que se produise un évènement susceptible d’avoir un impact négatif sur la réalisation des objectifs. Il s’agit notamment de risque de fraude, de corruption, de détournement de fonds, d’incivisme fiscal et d’insécurité, pour ne citer que ceux-là. En vue de réduire au maximum les effets des risques, l’ASCE, avec la participation des inspecteurs techniques du Ministère et des premiers responsables des structures concernées, a procédé à la réalisation de la cartographie des risques du MEF.

Des conclusions de ce CASEM, quelles autres conclusions retenez-vous ?

En dehors des conclusions du CASEM, on retiendra, dans un premier temps, que les résultats atteints par le MEF au titre de l’année 2012 dans le cadre de la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière d’économie, de finances publiques, de planification stratégique et de prospective sont satisfaisants en dépit de difficultés rencontrées. A titre illustratif, en matière de mobilisation des ressources propres, les régies ont recouvré près de 1012 milliards de FCFA sur une prévision de milliards de FCFA 924,5 milliards, soit un taux de recouvrement de près de 110%.

En matière de dépense, on retient qu’en 2012, aucun ministère n’a fait l’objet de régulation budgétaire, toute chose qui a permis aux ministères et instituions de mener à bien leurs activités.

Ces résultats ont été possibles grâce à la confirmation du leadership de ses premières autorités, au management participatif dans les unités opérationnelles, à la gestion pro active et à l’efficacité professionnelle des agents.

Dans un deuxième temps, on retiendra que Le programme d’activités 2013 du MEF est élaboré dans le but de concourir à l’atteinte des objectifs de la POSEF sur la même période.

Ainsi, les actions proposées par les structures du MEF reposent sur la volonté de faire du MEF une administration moderne, transparente, efficace et solidaire au service de l’action gouvernementale.

Sa mise en œuvre repose d’une part, sur l’opérationnalisation des nouvelles structures à travers la prise en charge efficace de leurs missions respectives conformément au nouvel organigramme et d’autre part, sur les moyens humains, financiers et matériels mis à la disposition des différentes structures.

Enfin, on retiendra que la session du CASEM a été un moment de partage d’informations sur des thématiques spécifiques tels les cercles de qualités et le contrôle interne. En effet, ces thématiques bien maîtrisés et mise en œuvre constitueraient un gage pour la mise en œuvre réussie de l’action gouvernement en matière économique, financière, de planification stratégique et opérationnelle voire de prospective.

En perspectives, 2013, devrait voir se consolider les acquis des années antérieures et la mise en œuvre complète du nouvel organigramme du MEF.

Interview réalisée par Jacques Théodore Balima

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