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Environnement : des ordures rapportent

Publié le mercredi 29 décembre 2004 à 07h08min

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Lorsque le taux d’enlèvement des ordures d’une ville est inférieur à 40%, les tas d’immondices pose problème. Notamment lorsque 200 000 tonnes de détritus sont constitués de matières plastiques.

Mais Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, a trouvé une solution lucrative à ce problème : nettoyer la ville et offrir des revenus à ses habitants.

Ces dix dernières années, le volume des déchets plastiques a augmenté de manière spectaculaire et représente désormais 10% de l’ensemble des déchets de la capitale.

Une association locale féminine gère le nouveau centre de recyclage.
Les habitants ne sont pas conscients des dangers de ces matières non organiques, qui aggravent les problèmes liés à la santé, à l’environnement et à l’agriculture.
Ils utilisent en général les déchets organiques comme fertilisants, mais les quantités actuelles de déchets plastiques diminuent la fertilité des sols et empêchent l’eau, une denrée déjà rare, de s’infiltrer dans le sol.

Les troupeaux qui broutent l’herbe des pâturages situés autour de la ville et dans les campagnes consomment du plastique. Près de 30% des décès des animaux sont causes par l’ingestion de matières plastiques.

Mais cette année, Ouagadougou s’est dotée de son premier centre de recyclage, construit par l’Association internationale des volontaires laïcs (LVIA), une organisation non gouvernementale, qui a mené avec succès une initiative similaire au Sénégal.

L’initiative de recyclage a déjà eu un impact profond sur l’environnement
Le centre non seulement veille à la propreté de la ville mais assure également un revenu à des milliers de pauvres qui sont payés pour la collecte des déchets plastiques.
"Les gens peuvent gagner jusqu’à 15 dollars par semaine, ce qui n’est pas peu dans un pays pauvre comme le Burkina Faso », fait remarquer Andrea Micconi de LVIA.

Le centre est géré par une association locale féminine qui compte quelque 900 membres. Il devrait, selon les prévisions, totaliser des recettes de l’ordre de 70 000 dollars US, dont une moitié servira à payer les salaires et l’autre à couvrir les frais d’entretien.

L’Association mène en outre une campagne de sensibilisation du public, en partenariat avec la mairie de Ouagadougou et le Parc urbain Bangr-Weoogo.

"Nous nous employons à modifier les comportements de la population" explique M. Micconi. "Les gens doivent comprendre les dangers du plastique et la nécessité de le recycler "

LVIA et les officiels de la mairie insistent auprès des entreprises locales pour qu’elles réutilisent le plastique dans la production d’objets d’intérêt public tels que les panneaux de signalisation et les poubelles publiques.

Le projet a été salué unanimement par la communauté internationale et a notamment reçu le prix international de Dubaï pour les meilleures pratiques en matière d’amélioration de l’environnement résidentiel. Il a par ailleurs établi un partenariat avec l’Association des compagnies italiennes des constructeurs de machines et moules pour plastiques et caoutchouc.

http://www.banquemondiale.org/

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