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Coopération : En 2013, les Etats-Unis continueront d’investir au Burkina Faso

Publié le mercredi 13 mars 2013 à 23h01min

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Coopération : En 2013, les Etats-Unis continueront d’investir au Burkina Faso

L’ambassade des Etats-Unis à Ouagadougou recevait, ce mardi, ses principaux partenaires. L’occasion pour l’ambassadeur Thomas Dougherty de présenter le programme d’investissement financier et politique de Washington au Burkina Faso pour l’année 2013.

« Au bout de la patience, il y a le ciel » espèrent les invités de l’Ambassade des Etats-Unis à Ouagadougou tant le dispositif de sécurité mis en place pour pénétrer dans l’édifice est impressionnant. Malheureusement, point de voûte céleste une fois les différentes fouilles et les portiques à rayon X passés. A l’intérieur de ce véritable « bunker », on se console comme on peut en dégustant des parts de pizzas décorées au couleur du Stars and Stripes et en buvant – pour les plus téméraires – un Bordeaux presque aussi pétillant qu’un Coca-Cola.

A défaut d’être de fins œnologues, les ressortissants du Nouveau Monde ont le sens de la formule. L’ambassadeur Thomas Dougherty s’est en effet livré à un discours instructif sur l’importance du modèle démocratique et des différentes aides financières apportées par son pays en n’oubliant pas d’y glisser quelques assertions audacieuses telles que « Les Américains n’ont rien à envier dans le domaine de la philanthropie ».

« Réduire la pauvreté » et « stimuler la croissance »

Il est vrai qu’au regard des chiffres annoncés – 242 millions de dollars prévus pour l’année 2013 – les investissements américains au Burkina Faso sont plutôt « généreux ». Provenant pour la plupart du Millenium Challenge Corporation et de son fonds de développement bilatéral, l’argent de l’Oncle Sam servira à « réduire la pauvreté » et « stimuler la croissance économique par le biais de l’amélioration de la gestion des terres, la production rurale et l’accès aux marchés. » Parmi ces aides aux développement, on peut citer celle de L’agence américaine pour le développement international (USAID) qui financera des projets à hauteur de 46 millions de dollars pour aider les populations souffrant de malnutrition chronique, prévenir le paludisme et faciliter l’accès au crédit pour la jeunesse burkinabè. Par ailleurs, le secteur privé ne cessera de contribuer, si l’on en croit M. Dougherty, au bon développement du pays « comme il l’a toujours fait », et ce « même en périodes économiques difficiles ». Bien sûr, ces investissements américains doivent être perçus à la lumière d’un partenariat « gagnant-gagnant » lorsqu’on sait à quel point le marché africain – bien que difficile à pénétrer – représente des avantages économiques conséquents (1).

Démocratie et sécurité au cœur des préoccupations américaines

Cette réception annuelle des partenaires à l’ambassade aura également été l’occasion pour Thomas Dougherty de justifier cette volonté de développement en citant le nouveau Secrétaire d’Etat John Kerry qui affirme que « seules les démocraties fortes, saines et instruites sont dans le meilleur intérêt des Américains, tout autant qu’ils sont dans le meilleur intérêt des citoyens du monde entier ». En outre, il a aussi présenté son nouveau Premier Conseiller, Steven Koutsis qui, arrivé ici en janvier, possède « une vaste expérience de l’Afrique, y compris du Sahel ». Depuis sa nomination à l’ambassade, M. Koutsis a déjà contribué au renforcement des moyens techniques de la police burkinabè en fournissant, entre autres, des gilets de protection pare-balles dans le cadre d’un vaste programme sur la sécurité et la lutte anti-terroriste. Concernant cette dernière, on peut se demander si les officiels américains ne rentrent pas dans la catégorie des hommes dont Bossuet disait qu’ils « déplorent les effets dont ils chérissent les causes ». En effet, certaines voix (2) s’élèvent aujourd’hui pour dire que la chute du colonel Kadhafi provoquée par l’Otan au nom d’un retour hypothétique à la « démocratie » en Lybie n’aura fait que fournir l’arsenal nécessaire à ceux qui tentent de mener le djihad en Afrique de l’Ouest. Preuve que « philanthropie » et raison ont parfois bien du mal à s’accorder.

Pierre Mareczko (stagiaire)

Lefaso.net

1. http://www.politique-africaine.com/numeros/pdf/002027.pdf
2. http://www.courrierinternational.com/article/2013/02/22/les-americains-auraient-du-laisser-kadhafi-tranquille

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