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Hôtel de ville de Bobo-Dioulasso : Koussoubé n’est pas venu disputer le fauteuil de Salia

Publié le dimanche 10 mars 2013 à 20h44min

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Hôtel de ville de Bobo-Dioulasso : Koussoubé n’est pas venu disputer le fauteuil de Salia

En attendant la réinstallation officielle de Salia Sanou sur son fauteuil à l’hôtel de ville de Bobo-Dioulasso, le vote fait par les 147 conseillers, fait de lui le bourgmestre de la belle cité de Sya pour les cinq prochaines années.

Samedi 9 mars 2013. Il est 8 heures à Dioulasso-bâ, le vieux quartier de la ville de Bobo-Dioulasso. A deux pas de là, se trouve l’hôtel de ville. Pendant que des conseillers ralliaient la mairie pour élire le président du Conseil municipal, un attroupement inhabituel sur les lieux suscitait la curiosité chez certains usagers qui n’étaient pas au courant de ce qui s’y passait. C’est le cas de ce monsieur, probablement un employé de commerce qui, n’ayant pas pu résister à sa curiosité est venu vers un agent de la sécurité. « Patron, a ka di wa ? Moun djama léyé mairie kônô ? » : (Chef, c’est froid, c’est quel attroupement à la mairie ? (en malinké)). De façon désintéressée, l’agent de sécurité a répondu sans lui dire exactement de quoi il s’agissait. La présence remarquée des forces de sécurité, des attroupements par-ci et par-là, de nombreux véhicules dont des cars est la preuve que quelque chose devait se passer à la mairie de la commune. De grand évènement, il en était effectivement question. En effet, la désignation du maire de la commune, ses quatre adjoints et les présidents des quatre commissions étaient à l’ordre du jour. Avant d’accéder à la salle, il fallait franchir l’épreuve du contrôle qui était de rigueur. Tout le monde était soumis à cette épreuve sauf les officiels qui ont présidé la séance. Il s’agit de Nandy Somé/Diallo, haut-commissaire du Houet, du préfet de Bobo et son secrétaire général, du directeur régional de la police nationale et du représentant du commandant de la 2e région de gendarmerie. Progressant en file indienne, les conseillers passaient un à un dans les « filets » du contrôle. Une première étape qui consistait à la vérification des identités et une seconde qui permettait aux hommes en charge de la sécurité sur les lieux, de s’assurer si des gens ne portaient pas sur eux des armes. Les journalistes à leur tour devraient présenter au moins la carte de presse. Malheureusement, tout le monde ne la possède pas. Si bien que certains n’ont pu accéder à la salle du conseil. C’est dans le hall que ces derniers ont dû faire la grande partie de leur reportage.

L’UPC, le grand absent du jour

Selon une source non-vérifiée, l’Union pour le progrès et le changement (UPC) a boudé le vote à cause de la procédure qui ne serait pas conforme à la règle. Bobo-Dioulasso et Ouagadougou sont des communes à statut particulier. Contrairement à Ouagadougou qui met les conseils d’arrondissement en place avant celui de la commune, à Bobo les choses ont commencé par la mairie centrale. Cette procédure serait la cause qui justifie l’absence du parti du « Lion » au vote. Des conseillers de l’ADF/RDA avec Célestin Boyo Koussoubé à leur tête n’ont pas pris part au choix du maire. Du coup, les spéculations sur la candidature de la tête de liste de l’ADF/RDA dans la province ont pris fin. Koussoubé ne va pas s’opposer à Salia Sanou, seul candidat du parti au pouvoir, le CDP. Après donc lecture de la procédure du vote et le choix du président et du secrétaire de séance, tout le monde était prié de quitter la salle sauf les conseillers. Une fois dans le hall de l’hôtel de ville, chacun avait son groupe pour spéculer sur des noms par rapport aux différents postes à pourvoir. A quelques différences près, les prévisions n’ont pas trahi. Mise en place autour de 10 heures 30 minutes, le doyen d’âge du bureau de vote a annoncé la fin de la séance après 16 heures. Ce temps mis est la preuve que les choses n’ont pas été simples, malgré l’absence des grands de l’opposition. Selon les nouvelles venues de la salle, le nombre de conseillers présents (144 sur les 203), soit un total de 59 absents annoncés par madame le haut-commissaire, ne concordait pas après l’élection du premier adjoint au maire. En effet, au lieu de 144, ils étaient 147 à voter Moustapha Tinto, le premier adjoint au maire de la commune. Le vote pour le maire qui s’était fait sur la base des 144 conseillers a été repris. A l’issue du vote, les personnes retenues pour présider aux destinées du Conseil municipal sont les suivantes :

Salia Sanou  : maire de la commune

Moustapha Tinto  : 1er adjoint au maire

Korotimi Bangaré : 2ème adjointe au maire

Lassina Millogo : 3ème adjoint au maire

Madeleine Konaté/Bonzi : 4ème adjointe au maire

Présidents des commissions

Aboubacar Sidiki Traoré (CDP) : Affaires économiques

Abibata Traoré (ADF/RDA) : Affaires générales

Georges Somé (UPR) : Environnement et développement

Bolé Batiéné (CDP) : Aménagement et gestion foncière

Ambiance cacophonique

A peine sorti de la salle, Salia Sanou était la vedette du jour. Des parents et amis de façon spontanée ont envahi l’enceinte de la mairie. Pêle-mêle, ils donnaient des accolades à l’ancien-nouveau maire de la commune. Des chants héroïques ont même été entonnés par un groupe de femmes qui dansaient et prononçaient des « you-you » à l’endroit du nouvel élu. Chacun voulait lui exprimer sa joie et se faire remarquer. Le désordre s’accentuait si bien que le maire a été conduit sans procédure dans son véhicule par son protocole. Les premiers mots confiés à la presse par Salia Sanou ont été dits depuis son véhicule.

Salia Sanou à sa sortie de la salle

« Nous avons beaucoup de préoccupations au niveau de la commune. Mais nous allons d’abord renforcer la paix et la cohésion dans la commune pour pouvoir travailler avec tout le monde. Je vais également réunir les différents services de la commune, pour qu’ensemble, nous puissions mobiliser les recettes. Je sais que nous avons d’énormes potentialités économiques. On va donc travailler pour mobiliser les recettes et travailler pour développer notre commune dans la mesure du possible. Vraiment, je remercie les conseillers, voire la population pour cette confiance placée en ma personne. Je ne m’attendais pas à une telle mobilisation de la part de la population. Vraiment l’émotion est très grande et je leur dis merci pour la grande mobilisation ».

L’ouverture de l’exécutif communal à l’opposition

Pour la première fois, l’exécutif communal compte en son sein des partis de l’opposition. L’ADF/RDA est représentée par Abibata Traoré à la commission des Affaires générales et l’UPR par Georges Somé à la commission Environnement et Développement. En outre, des partis comme la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B), l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS) étaient présents à la séance inaugurale du Conseil municipal. Malheureusement, la procuration donnée par Bassière Nestor n’a pas été considérée. C’est dire qu’en réalité, le boycott n’a pas eu lieu. « On va juste constater les absences », a dit le Haut-commissaire.

Souro DAO

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