En 2017 l’utilisateur moyen devrait regarder 10h de vidéo, écouter 15h de musique, émettre 5 appels en visio et télécharger 15 applis par mois. Au total, il devrait donc transiter 134 Exabytes (EB) de données sur les réseaux mobiles, soit 134 milliards de GB. Les utilisateurs se connecteront alors plus souvent depuis leurs mobiles (ou tablette) que depuis un ordinateur traditionnel. Le trafic mobile sera trois fois plus important que le « fixe ». Cette explosion mobile sera tirée par la généralisation de la 4G : l’Internet mobile haut débit concernera, d’ici fin 2013, plus de 200 opérateurs dans 75 pays et devrait comptabiliser plus de 200 millions d’abonnés dans le monde, soit 17 fois plus qu’il y a 2 ans. Le développement et la monétisation du web mobile restera ainsi la tendance forte des prochaines années".

Toutefois, le paysage de l’internet n’est pas encore totalement dominé par le mobile. En réalité, il est plutôt scindé en deux. Sans opposer les deux modes d’accès, il est utile de mieux en comprendre ces usages divergents. Car l’internaute assis devant son PC n’a pas les mêmes pratiques que le mobinaute lové dans son canapé ! Les deux supports se distinguent par le moment où les recherches sont effectuées. Les internautes fixes sont bien actifs en journée, avec une connexion importante entre 10h et 18h. Au contraire, les mobinautes passent à l’action tôt le matin, en soirée ou de nuit alors que l’utilisation des ordinateurs est nettement plus faible sur ces périodes. Le temps passé sur les sites mobiles reste nettement inférieur à celui des internautes « classiques » : seulement 3h04 par mois pour les mobinautes contre 1h25 par jour pour les internautes en 2011.

Les actions des mobinautes se caractérisent aussi par un fort usage des réseaux sociaux. « Facebook » est premier mot recherché sur mobile, suivi de « Google » puis de « Twitter ».

Enfin, le mobile est un outil privilégié pour le divertissement comme écouter de la musique, jouer à des jeux ou encore regarder des vidéos sur les sites de partage.

L’internet fixe résiste donc à la vague mobile par une diversification des pratiques. Un internaute fixe et un mobinaute n’ont pas aujourd’hui les mêmes attentes et les mêmes usages d’internet. Les années à venir nous diront si cette différenciation des pratiques se stabilisera ou si cette divergence n’est qu’une étape temporaire dans l’évolution des modes d’accès à internet. En attendant plus de 80 % des données en circulation sur Internet continueront d’être générées par des PC traditionnels, et 70 % du temps passé (PC, smartphone, tablette) le sera encore sur un ordinateur personnel en 2013.

Raphaël KAFANDO