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Production frauduleuse de l’huile : Sanctionner, pour que « force reste à la loi »

Publié le lundi 4 mars 2013 à 21h40min

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Production frauduleuse de l’huile :  Sanctionner, pour que « force reste à la loi »

Lundi 4 mars 2013, une délégation du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (MICA) a effectué un contrôle dans certaines huileries de Bobo-Dioulasso. La presse qui était de la partie, a eu droit à un échange avec des responsables du ministère, après la visite/terrain.

En janvier 2013, le contrôle fait par des agents du MICA, a permis de déceler des unités de productions qui ne respectent pas les normes du ministère. Ces normes sont, l’autorisation d’installer l’unité, l’autorisation de produire et l’autorisation de mise en vente voire, de consommation. Toutes les unités de production qui ne remplissaient pas ces normes, ont été mises sous scellés avec des amendes à payer. En ce début du mois de mars, le MICA, à travers ses agents, est de nouveau sur le terrain à Bobo-Dioulasso pour constater « de visu » le respect ou non, des sanctions infligées aux fraudeurs. Les 7 unités de productions visitées en compagnie de la presse, ont toutes « boudé » la sanction de l’Etat. De façon unilatérale, les scellés ont été levés. Ce sont donc des unités de production loin de remplir les conditions requises que les contrôleurs ont redécouvertes. A la question de savoir pourquoi les scellés ont été volontairement levés sans autorisation préalable du ministère, des propriétaires d’huileries n’ont pas hésité à parler : « Nous sommes jeunes et nous nous battons pour vivre. Si nous devrions attendre une aide quelconque de l’Etat, il n’est pas évident que quelque chose soit fait pour nous. Et puis, vous (ndlr les agents du MICA) avez dit de payer une amende et nous avons obéi. Alors, comme vous n’êtes plus revenus, nous avons recommencé à travailler ». Ces propos sont de Salif Compaoré de l’huilerie SOPRIOL. Si ce dernier a laissé les contrôleurs accéder à son unité de production, chez Mahamadi Compaoré, ce sont des portes closes qui ont accueilli les agents du MICA, la presse et les hommes de sécurité qui conduisaient cette mission du jour. A l’intérieur, il y avait des vélos, preuve que le service continuait malgré la sanction dont est coupable la maison. Il est donc clair que les opérateurs économiques hors les règles de production, ont fraudé la loi.

Des sanctions pour que vive la loi !

En décembre 2011, l’Etat a décidé de mettre de l’ordre dans la grande famille des huileries au Faso. Ceci pour non seulement assainir le milieu, mais aussi, assurer la santé de la population. Les textes qui traitent de la question, préconisent trois étapes obligatoires. Il s’agit de l’autorisation d’installation, de l’autorisation de production et celle de mise en vente. Le mois de juin 2012 avait été prévu pour la mise en application des textes. Les opérateurs ont négocié pour que l’Etat retarde son application. Depuis lors, des sorties de sensibilisation ont été entreprises par le gouvernement pour une bonne implication des acteurs. Malgré cette ouverture des pouvoirs publics, beaucoup de producteurs n’ont pas respecté la loi. C’est ainsi que de nombreux opérateurs ont commencé la production clandestine sans attendre l’ordre de produire. Pire, les scellés mis par les contrôleurs ont été levés sans autorisation. A la question de savoir les sanctions possibles à l’encontre des faussaires, l’équipe du MICA qui a échangé avec les journalistes a été clair. Selon Marius Zoungrana, inspecteur régional des affaires économiques de Bobo-Dioulasso, « Cette façon de faire est de l’incivisme notoire. L’Etat prendra des mesures pour que force reste à la loi ». Toujours selon monsieur Zoungrana, il n’est pas exclu que des cas soient traités par la justice. La même idée a guidé les réponses fournies par la directrice régionale des Hauts-Bassins, Joséphine Ouédraogo/Sanou. C’est donc dire que les jours à venir, il y aura des réponses de l’Etat à l’incivisme des producteurs qui ont enfreint la loi.

Souro DAO

L’Express du Faso

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