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Elections couplées et complémentaires au Burkina Faso : La preuve d’une démocratie vivante

Publié le vendredi 1er mars 2013 à 15h06min

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Elections couplées et complémentaires au Burkina Faso : La preuve d’une démocratie vivante

La démocratie au Burkina, il faut le dire, gagne en galons et le pays incontestablement s’installe dans le registre des démocraties qui méritent respect. Les dernières élections, législatives et municipales simultanées du 2 décembre puis complémentaires du 17 février 2013, saluées par les observateurs et même par les partisans c’est-à-dire les acteurs politiques qui ont compéti, ont permis de redessiner la carte politique nationale et consolider la maturité politique du peuple burkinabè.

Les dernières élections auront incontestablement été des plus disputées et leur organisation a été des plus suivies de tous les acteurs impliqués. La confection des listes et cartes électorales soumise à la biométrie a mis tous les acteurs en confiance car pour certains, cette technologie semblait la panacée pour parer à la fraude et crédibiliser l’expression populaire. En tout cas, l’Etat a casqué (pas moins de 33 milliards de FCFA) pour que cela soit.

Les élections législatives et municipales qui se passaient concomitamment pour la première fois de son histoire au Burkina ont été conduites à la satisfaction des acteurs quoique quelques couacs, il ne pouvait en être autrement même dans les démocraties données en exemple, se soient invités dans le déroulement des opérations, conduisant à des réclamations ou plaintes qui ont abouti à des reprises partielles dans certains arrondissements pour ce qui est des élections municipales.

Au total, il faut noter que toute la dynamique ayant conduit à la biométrie et aux élections couplées et supplémentaires a fait l’objet de consultations permanentes avec tous les acteurs (Société civile, partis et formations politiques, médias…). Preuve que la culture du dialogue propre aux Burkina Faso n’a jamais fait défaut. Du reste, malgré les enjeux, les acteurs partisans de ces consultations électorales ont su éviter la démesure et se sont inscrits dans les schémas de la logique républicaine.

Les instances juridictionnelles habilitées ont été mises à contribution pour évacuer les contentieux ; ce qui est une preuve de maturité politique à l’honneur de tous et qui annonce des lendemains meilleurs pour cette démocratie burkinabè qui ne cessera de surprendre positivement les observateurs.

Redécoupage de la carte politique

Au sortir de ces différents scrutins, l’expression populaire a décidé d’une recomposition de la carte politique nationale confirmant ainsi que seul le travail politique sur le terrain basé sur un programme politique clair, cohérent et répondant aux aspirations des populations peut susciter l’espoir et l’adhésion des électeurs. Si le parti majoritaire, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) confirme sa présence sur l’échiquier politique national, les autres ont connu des fortunes diverses ; d’où des reculades ou du sur place pour certains, voire le plongeon dans les profondeurs pour d’autres qui disparaissent de la Représentation nationale car ayant perdu leurs sièges qu’ils n’ont pu reconquérir.

Un parti fera ce que des observateurs non avertis appelleront « miracle », c’est bien l’Union pour le Changement (UPC) de Zéphirin DIABRE, qui a su travailler en deux ans à installer un peu partout ses structures politiques et a obtenu les résultats que l’on sait. Dans la patience et la conviction, les responsables de l’UPC, avec leur expérience politique certaine, ont su que la politique est loin d’être une course de vitesse mais est plutôt une course de fond.

Interrogé sur sa participation ou non à la présidentielle de 2010, Zéphirin DIABRE, qui venait de porter sur les fonds-baptismaux sa formation, disait à peu prés ceci : « Nous sommes encore très jeunes. Et actuellement, notre préoccupation c’est la mise en place de nos structures sur le terrain. Un parti politique sans structures, sans base n’est pas un parti politique ». Il avait vu juste le Zéph ! Car les résultats des élections couplées ont prouvé que les responsables du parti ont fait du bon travail.

Conséquence, à l’issue du scrutin, l’UPC a réussi à « chasser » l’Union pour la Renaissance Parti Sankariste (UNIR/PS) du siège du Chef de file de l’opposition avec ses 19 députés à l’Assemblée nationale et en sus plusieurs conseillers à travers le pays, devenant ainsi la première force politique de l’opposition et la 2e force du pays, place jadis occupée par l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération, Rassemblement Démocratique Africain (ADF/RDA).

Appel à un discours plus responsable

our dire vrai, confirmant la suprématie du parti au pouvoir, le CDP, et révélant l’UPC, les élections couplées et complémentaires semblent avoir indiqué le ton que les populations veulent voir le discours politique adopter, un discours débarrassé de toute acrimonie, un discours expurgé des idées revanchardes et de haines, toutes choses qui restent une marque déposée chez les Sankaristes et qui ont fini par lasser des populations dont les préoccupations sont bien autres et qu’elles vivent dans leur chair.

Autrement dit, l’échec des partis sankaristes, qui est l’une des révélations de ces scrutins, est le refus d’un discours belliciste en déphasage avec les réalités du moment, mais aussi un désaveu de ces responsables de partis dits Sankaristes aux comportements aux antipodes des idéaux qui soutendaient l’action de celui sensé être leur mentor ou père spirituel, feu le Président Thomas SANKARA. C’est sûr, l’homme qui s’est illustré par son austérité et sa droiture ne se reconnaîtrait pas en ces prétendus héritiers qui ont plutôt le goût du luxe et le mercantilisme chevillé au corps : grosses villas, grosses voitures ; deals pas toujours catholiques, pardon, révolutionnaires !…

De tout ce qui précède, on peut affirmer, sans réserve, que notre démocratie, malgré certains problèmes liés à toute jeunesse, fonctionne bien en se bonifiant au fil des années. Ce qui permet aux acteurs politiques et civils de s’exprimer librement à travers des critiques à même de hisser notre pays au rang des pays de démocratie, des pays qui avancent sur le terrain du développement.

Ben Alex BEOGO
L’Opinion

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