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Oumar Sorgho : Artiste plasticien, la seconde nature d’un gendarme

Publié le jeudi 28 février 2013 à 22h21min

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Oumar Sorgho : Artiste plasticien, la seconde nature d’un gendarme

La production d’arts mosaïques et plastiques passionne Oumar Sorgho depuis l’enfance. Aujourd’hui Maréchal de Logis en service à l’Escadron de sécurité et d’intervention à Ouagadougou, le gendarme Oumar Sorgho a jusque-là su conjuguer arme et art. Rencontré dans son stand au siège du FESPACO le 26 février 2013 où il a reçu la visite du Premier ministre Luc Adolphe Tiao, il nous parle de sa passion dans la production artistique.

Lefaso.net : Qu’est-ce qui justifie ce mariage arme et art en vous ?

J’ai commencé depuis mon enfance, à travailler dans le domaine de l’art. Et Dieu merci à la Gendarmerie, on ne me l’a pas interdit ; et j’ai continué de travailler à mes temps libres. Aujourd’hui, mes supérieurs m’ont donné l’autorisation d’être là, à ce FESPACO.

Avez-vous, en sus de la passion de depuis l’enfance, suivi des formations pour lire les tableaux que vous faites ?

Je n’ai pas appris avec quelqu’un ; c’est au fur et à mesure que je travaille que je me perfectionne. Et par la grâce de Dieu, je découvre au fil du temps, d’autres techniques en matière d’arts. Mes modèles de dessins me viennent à l’esprit, d’un moment à un autre, même quand je cause avec quelqu’un.

Pouvez-vous nous expliquer le tableau que vous tenez là ?

C’est un épervier que j’ai illustré en train de vouloir arracher des perles, couramment appelés « baya ». Aux temps de nos grands- parents, ce n’était pas n’importe quelle femme qui pouvait porter des perles ; c’était réservé aux femmes des rois. Et il fallait donc être roi, ou en tout cas, être un homme vif comme un épervier pour pouvoir découvrir les perles d’une femme. Et cet épervier, je l’ai voulu à la taille des aigles qui emportaient des enfants en son temps.

Mais maintenant, les perles sont laissées à la vue de tout le monde. Avec ce tableau, c’est pour moi une façon de redonner aux perles leur valeur d’antan.

Avez-vous rencontré dans l’exercice de cette profession des difficultés particulières ?

Des difficultés ? Oui, et c’est normal ! La vie elle-même est ainsi faite.

Mais j’ai très tôt su distinguer entre mon service à la gendarmerie et cette activité artistique que je mène parallèlement. Dès que j’arrive au service, j’oublie l’art. Et dès que je reviens à la maison, après avoir pris du repos pour regagner mes forces, je pense à mes œuvres d’art pour avoir l’inspiration et matérialiser tout ce qui me vient à l’esprit.

L’art n’est qu’une seconde nature de moi, mais le métier de gendarme est ma première activité.

Quelle appréciation faites-vous de votre participation à ce 23è FESPACO ?

Je peux dire que suis déjà entièrement satisfait, au regard surtout des visites que je reçois. J’ai déjà reçu la visite de beaucoup de gens dont mes collègues, qui m’encouragent. Et aujourd’hui, c’est le Premier ministre qui m’a fait l’honneur de visiter mon stand ; j’en suis vraiment fier.

Avez-vous un message à l’endroit des organisateurs du fespaco ?

Je suis à ma première exposition, et je n’ai pas beaucoup à dire. Mais je les remercie, car ils passent fréquemment nous voir, nous encourager et demander si nous avons des difficultés particulières. En tout cas, j’apprécie l’organisation jusque-là.

Je voudrais profiter de votre antenne pour remercier tous mes supérieurs hiérarchiques qui m’ont permis d’être ici aujourd’hui. Et je pense que ma présence ici va porter plus haut le flambeau de la Gendarmerie nationale.

Entretien réalisée par Fulbert Paré

Lefaso.net

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