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Point de presse du gouvernement : Atténuer les dégâts du tabagisme

Publié le lundi 27 décembre 2004 à 07h35min

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La convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte contre le tabac et la 4e session ordinaire (CNLS/IST) ont constitué les deux questions essentielles de santé publique du 25e point de presse du gouvernement, vendredi 24 décembre à Ouagadougou.

Deux ministres (Adama Fofana porte-parole du gouvernement et Alain Bedouma Yoda de la Santé) étaient vendredi dernier face à la presse. Ils ont expliqué aux journalistes les décisions essentielles issues des travaux du conseil des ministres du mercredi 22 décembre 2004. Au menu de ce 25e point de presse du gouvernement, deux questions de santé publique : la convention-cadre de l’OMS pour la lutte contre le tabac et la 4e session ordinaire du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS/IST).

L’exécutif burkinabè a adopté un projet de loi d’autorisation de ratification de la convention-cadre de l’OMS pour la lutte contre le tabac. Selon le ministre Adama Fofana, cette convention-cadre vise à doter le Burkina Faso d’un cadre juridique harmonisé de lutte antitabac à travers la mise en œuvre d’une politique nationale.

En effet, le Burkina est signataire de cette convention depuis le 22 décembre 2003. Elle constitue le premier traité négocié sous les auspices de l’OMS. Sa ratification (le projet de loi sera soumis à la sanction du parlement en mars 2005) permettra à notre pays de bénéficier des appuis financiers, techniques et informationnels des partenaires pour renforcer les mesures antitabac. Interpellé, le ministre de la Santé a exposé sur les conséquences du tabagisme. Selon Alain Bedouma Yoda, le tabac tue toutes les huit secondes une personne dans le monde.

Au Burkina, la prévalance du tabagisme est de 20% chez les enfants et les adolescents. De plus, "3000 cas d’affections chroniques des voies respiratoires, 2971 cas d’hypertension, 126 cas de tumeurs sont dus à la consommation du tabac", a martelé le ministre Yoda. Fort de cette situation préoccupante, Alain Yoda affirmera qu’à travers la convention-cadre, il s’agit de limiter autant que possible la consommation du tabac. Car dit-il, "nous sommes conscients que nous ne pouvons pas arrêter la consommation du tabac.

Mais notre ambition est d’attirer l’attention des citoyens sur ses dégâts tout en protégeant les couches les plus vulnérables". Reconnaissant que le fisc profite de la consommation du tabac, le ministre Yoda dira qu’il est question de faire en sorte que les prix de la cigarette deviennent plus chers. Ce qui permettra de réduite la mortalité due au tabac en décourageant sa consommation. Il s’agit donc d’atténuer les dégâts du tabagisme. Sur les avantages de la Convention-cadre Alain Bedouma Yoda a précisé qu’elle permettra à notre pays de légiférer sur le plan national en tenant compte du contexte international.

Seulement 3500 malades pris en charge gratuitement

Le gouvernement est décidé à faire face à la persistance, sinon à la progression de la pandémie du Sida. La 4e session ordinaire du CNLS-IST, tenu le 21 décembre 2004 a permis entre autres de faire le bilan général des orientations et recommandations issues de sa troisième session réfléchi sur l’évolution de la situation épidémiologique du VIH/Sida et évalué secteur par secteur le niveau de mise en œuvre du Plan national multisectoriel (PNM) de lutte contre le Sida.

En outre, le PNM a été marqué par le renforcement des activités de prévention et de promotion du dépistage volontaire, la prise en charge médicale des personnes vivant avec les VIH, leur accessibilité aux anti-retroviraux (ARV)... Interrogé par un journaliste sur la gratuité des ARV, le ministre Yoda a indiqué que sur 60 000 malades, seulement 3 500 sont pris en charge. Selon lui, "l’idéal serait de voir les malades payer le traitement à zéro franc".

Mais, Alain Yoda pense que la gratuité des ARV doit être perçue de façon globale. Aussi, le traitement actuel, selon les informations du gouvernement au point de presse, est subventionné. Le prix du traitement a chuté de 1 million quelques années auparavant à 8 000 F CFA aujourd’hui. Au regard des moyens, le ministre de la Santé note que le Burkina ne pourra prendre en charge d’ici à 2007 que 15 000 malades. Toutefois, M. Yoda a relevé que ses services ruraux sont en train d’être équipés de manière à permettre le suivi biologique des malades.

Il a par ailleurs ajouté que les critères de prises en charge sont ceux d’indigences. Pour le cadre stratégique 2006-2010 de lutte contre le Sida, il s’agira de dégager les moyens financiers et matériels nécessaires à l’atteinte d’objectifs plus pertinents.

Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
Nadoun S. COULIBALY (coulibalymadoun2002@yahoo.fr)
Sidwaya

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