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Conférence épiscopale Burkina-Niger : Facilitateurs de paix sociale, les Etalons donnent le ton

Publié le mardi 19 février 2013 à 01h16min

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Conférence épiscopale Burkina-Niger : Facilitateurs de paix sociale, les Etalons donnent le ton

Le jour même où s’ouvraient les travaux de notre Assemblée plénière ordinaire, la nouvelle surprenante et bouleversante de la renonciation du Pape Benoît XVI à sa charge pontificale nous parvenait. Cependant, nous avons partagé l’immense joie de nos concitoyens qui accueillaient les Etalons de retour de la CAN 2013 en Afrique du Sud.

Depuis le 19 janvier, tous nous avons vibré avec nos joueurs, les soutenant de différentes façons, souhaitant de tout notre cœur qu’ils nous rapporteraient la coupe. Ils nous ont gonflés d’espoir par leur ténacité, leur fair-play, leur confiance que toute injustice sera réparée. Ils sont devenus vice-champions.

Certes ils n’ont pas rapporté la coupe mais ils nous ont rassemblés, en nous donnant d’intenses moments de cohésion entre burkinabè sans distinction d’ethnies, de religions, de régions. Ils nous ont parlé par leur combativité ensemble dans la solidarité avec tout le peuple burkinabè. Ils nous ont ouvert une voie vers la paix dans notre pays. A eux donc, à leurs dirigeants, aux autorités du pays qui les ont accompagnés, nos chaleureuses félicitations.

Nous disons que les Etalons ont comme mis en pratique le souhait du forum national sur la laïcité tenu du 27 au 29 septembre 2012 à Ouagadougou. Ce forum invitait tous les burkinabè à vivre l’union dans les différences religieuses pour une paix durable. Les Etalons ont donc créé la joie pour tous, et nous pensons qu’à leur insu sans doute, ils nous interpellent tous : les responsables d’associations, de mouvements de jeunes, les chefs de partis politiques à tous les niveaux, et surtout nous les leaders religieux de notre pays, afin que nous nous battions sans relâche au risque de notre vie, pour maintenir la paix entre les religions dans ce pays qui nous est cher.

Les jeunes, autour de leurs responsables sont interpellés pour que dans un fair-play, un dialogue franc, ils amènent tous les jeunes à la cohésion nationale, au changement des situations d’injustice, au rapport fraternel entre les membres des religions différentes. La voie de la violence, du repli identitaire ne permet pas le développement, elle est meurtrière.

Les partis politiques avec leurs chefs sont interpellés également pour un fair-play, à la transparence. Notre pays a été félicité ainsi que la CENI qui a organisé les élections couplées qui se sont déroulées dans la paix. Que cela soit pour nous un capital dont les fruits seront la paix, la cohésion nationale.

Nous les leaders religieux, nous sommes aussi interpelés.

La télévision et la presse écrite nous ont rapporté, il y a quelque temps, que le responsable de la communauté musulmane avait rendu visite à l’Archevêque de Ouagadougou à l’occasion des échanges de vœux de fin d’année. Suite à cette démarche de fraternité et d’amitié, « aller saluer, souhaiter la paix, dire salamalekoum », des jeunes s’en sont pris à l’Imam, au Président de la Communauté musulmane et indirectement à l’Archevêque, leur enjoignant de mettre fin à une telle pratique de rapprochement entre les musulmans et es chrétiens.

La réponse du Grand Imam à ces menaces est une déclaration de foi, un témoignage fort qui présente la fraternité, l’amitié entre tous comme découlant logiquement de la pratique religieuse. C’est pourquoi, pour lui, le dialogue avec les autres confessions religieuses se poursuivra à tout prix en vue d’une recherche de la paix et un meilleur vivre ensemble dans notre pays. Nous lui disons notre admiration et nous l’appuyons dans cette démarche, manifestation de la foi véritable : aimer le prochain, aller vers lui et lui apporter la paix.

Nous, Evêques du Burkina Faso, disons notre volonté de travailler ensemble avec toutes les confessions religieuses et autorités coutumières et toutes les forces vives de la nation dans un dialogue constructif et un esprit de tolérance pour la construction d’un Burkina de paix et de fraternité.

Dans le même sens, nous redisons notre confiance à notre frère Mgr Philippe OUEDRAOGO, Archevêque de Ouagadougou, dans ses efforts de dialogue respectueux de l’identité de chacun et nous nous encourageons tous, en tant qu’Evêques, à continuer d’entretenir des relations franches et cordiales avec toutes les confessions religieuses et tous les hommes de bonne volonté dans une recherche constante de dialogue et d’engagement pour la paix. Nous instruisons nos commissions épiscopales de dialogue interreligieux, d’œcuménisme à travailler inlassablement afin que les conflits du passé entre les religions, les stéréotypes véhiculés de part et d’autre disparaissent, et qu’ensemble les religions construisent ce que le Pape Jean-Paul II appelle « la civilisation de l’amour ».

Seul l’amour est capable de transformer de façon radicale les rapports que les êtres humains entretiennent entre eux. « L’amour est la forme la plus haute et la plus noble des relations des êtres humains entre eux. Seule une humanité dans laquelle l’amour vaincra sera en mesure de jouir d’une paix authentique et durable ».

Les artisans de paix sont vraiment ceux qui font la volonté de Dieu, le Saint, le Miséricordieux, Celui qui aime tous les êtres humains.

Responsables religieux, conduisons nos fidèles vers un monde fraternel, nous ferons ainsi le travail que Dieu nous a confié.

Les Evêques de la Conférence Episcopale Burkina-Niger

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