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Info@ : Les télécentres au Burkina en perte de vitesse

Publié le jeudi 14 février 2013 à 00h39min

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Info@ : Les télécentres au Burkina en perte de vitesse

Rien ne semble faire obstacle au développement fulgurant des TIC au "pays des Hommes intègres". Le cellulaire ou téléphone portable est devenu en l’espace de quelques années, le principal outil de communication des Burkinabè. En ce début de siècle, tablette numérique, twitter, facebook, skype, chat… sont des notions qui ont pignon sur rue dans le langage communicationnel d’une frange importante de la population. Avec ces réseaux sociaux et autres services, Internet est en passe de ravir la vedette au téléphone sans fil chez nombre de citadins au Faso. Pris dans l’engrenage d’un système en perpétuelle mutation, le télécentre burkinabè vit de nos jours des instants pénibles. Fini, le temps où les cabines téléphoniques poussaient à tout vent aux quatre coins de la capitale.

Trouver par ces temps qui courent, un télécentre fonctionnel dans certains quartiers périphériques de Ouagadougou relève souvent d’un véritable parcours du combattant. Au centre-ville, si elles ne sont pas fermées, leurs cabines sont reconverties en des espaces de commercialisation de matériel informatique ou d’accessoires de téléphones mobiles. Celles qui survivent sont dans une situation financière peu reluisante avec à la clé, des recettes qui s’amenuisent de jour en jour. Ces dernières doivent d’ailleurs leur survie aux autres services des secrétariats publics (photocopie, saisie, impression etc.) dans lesquels on retrouve la plupart d’entre elles. Les Burkinabè ont visiblement tourné la page d’un vieux mode de communication qui a pourtant connu des moments de "gloire".

On a souvenance de cette époque, pas si lointaine, où des files se dressaient à l’entrée de ces services, chacun attendant impatiemment son tour de "caresser" le fameux combiné. C’était l’âge d’or du télécentre. Aujourd’hui, ceci n’est désormais qu’un vieux souvenir dans beaucoup de mémoires. Depuis lors, beaucoup d’ondes ont circulé dans le ciel burkinabè, entraînant de fait un désintéressement quasi-total pour ces centres. Cet effritement de l’intérêt pour le premier produit de l’ONATEL trouve son explication dans l’avènement de la téléphonie mobile, facile à transporter et à gérer. La baisse sensible des coûts du téléphone portable, des cartes SIM, des crédits de communication et des tarifs a considérablement affaibli l’engouement du public pour le fixe.

A cela, il faut ajouter l’accès grandissant à Internet grâce aux mêmes opérateurs de téléphonies mobiles. Environ 80% de personnes interrogées sur leur utilisation des télécentres affirment n’avoir pas eu recours à ce service les deux dernières années. « Même à 100 francs CFA, je peux me payer des crédits de communication pour gérer une situation d’urgence avec mon portable. Je ne vois donc pas pourquoi j’irai dans un télécentre », confie un jeune homme. Certains estiment que l’Etat gagnerait plus à investir dans le domaine de l’accès à Internet afin d’augmenter le débit au détriment d’un service qu’ils disent "dépassé". En tous les cas, l’on semble assister à une lente agonie d’un secteur qui, dans le temps, a fait la pluie et le beau temps.

Voro KORAHIRE

Sidwaya

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