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Au coin du palais : Les populations des non-lotis détruisent la maison d’un militaire en construction

Publié le mardi 12 février 2013 à 23h51min

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Après l’affaire du vieux Nabaloum et six de ses compagnons présentement en prison à Orodara, une autre affaire de parcelle était à la barre des audiences correctionnelles du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, le vendredi 1er février 2013. Cette fois-ci, il s’agissait de la zone litigieuse entre les anciens arrondissements de Dafra et de Konsa. En effet, OG, habitant de la zone non-lotie du secteur n°27 (Dafra) a comparu pour la destruction de la maison en construction de SAO, dans le secteur n°18 voisin qui lui est de Konsa. Selon les explications à la barre, OG âgé de 63 ans et père de 9 enfants, a demandé, le 24 janvier dernier, aux ouvriers de SAO d’arrêter les travaux sinon les jeunes du quartier vont détruire la maison.

En fait, OG dit avoir reçu l’autorisation du maire de Dafra de surveiller la zone et « de ne pas permettre à quelqu’un de construire jusqu’à ce qu’une solution définitive soit trouvée au problème ». Documents de sa parcelle à l’appui, SAO qui est un militaire, a refusé d’obtempérer. Trois jours plus tard, soit le 27 janvier, il aura la désagréable surprise de trouver que sa maison a été détruite. « Par qui ? », a demandé le tribunal au sexagénaire. Il a répondu ne pas connaitre l’auteur, reconnaissant tout de même qu’après son passage sur le chantier de SAO, ils ont tenu une rencontre avec les jeunes du quartier sans se rappeler de ce qui a été dit.

De plus, il a confessé que c’est après la casse qu’ils se sont rendu compte que la parcelle en construction est au secteur n°18 et non au secteur n°27. Convoqué à la gendarmerie le 28 janvier, le quartier, selon ses acolytes, a d’abord formé « une importante délégation » pour aller le voir. De même, les populations ont tenu une rencontre dans la nuit parce que selon l’un des témoins, « le problème est devenu un problème du quartier ». Prenant la parole, Mme le procureur s’est dit indignée par de tels comportements. Pour elle, cette manière de se rendre justice est « inacceptable » parce que source de désordre et de trouble à l’ordre public.

Elle a saisi l’occasion pour inviter les populations qui étaient conséquemment venues pour assister à l’audience, à recourir aux autorités compétentes en cas de problèmes avant de requérir la requalification des faits de destruction volontaire de biens immobiliers d’autrui en incitation à la destruction des biens d’autrui. De plus, elle a requis une amende de 600 000 F CFA avec sursis contre le vieux OG. En le déclarant coupable d’incitation à la destruction des biens immobiliers d’autrui, le tribunal a donc requalifié les faits et a condamné OG à 3 mois de prison avec sursis et au paiement de la somme de 556 500 F CFA à SAO pour les pertes qu’il a enregistrées dans la destruction de sa maison en construction.


« Si vous ramassez un objet, cherchez le propriétaire, sinon, c’est un vol »

« Si vous ramassez ce qui n’est pas pour vous et que vous vous en appropriez, c’est considéré comme un vol ». C’est en tout cas ce que AO et SS ont appris à leurs dépens aux audiences correctionnelles du TGI de Bobo-Dioulasso, le vendredi 1er février 2013. Selon le tribunal, une femme a oublié son sac à main dans un restaurant, au bord de la voie, le 10 janvier 2013 à Bama, localité située à une trentaine de kilomètres de Bobo-Dioulasso. Après avoir pris le sac sur une chaise, AO et SS l’auraient fouillé, puis ont caché le téléphone portable et l’argent sous la selle de leur moto avant de le jeter. Après avoir longtemps nié les faits, ils ont fini par avouer qu’ils ont ramassé le sac à main aux abords de la voie.

Mais le hic, c’est qu’ils ont fouillé le sac et disent y avoir trouvé un téléphone portable et 6 000 F CFA au lieu de 85 000 F comme le prétend la propriétaire. Pour le parquet, il s’agit d’un vol puisqu’ils n’ont pas cherché la propriétaire du sac. Il a demandé la clémence du tribunal envers SS qui a tout de suite reconnu les faits et a requis 6 mois de prison avec sursis pour lui. Pour AO qui a nié les faits, il a requis 3 mois de prison ferme. Le tribunal ayant requalifié les faits de vol en appropriation frauduleuse de la chose d’autrui, tels que requis par le parquet, a condamné SS à 3 mois d’emprisonnement ferme et AO à 6 mois fermes.

Rassemblés par
Jean-Marie TOE

Sidwaya

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