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Ex-travailleurs de Jossira industrie : « Nous serons les premiers Kamikazes de Bobo-Dioulasso »

Publié le jeudi 7 février 2013 à 23h26min

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Ex-travailleurs de Jossira industrie : « Nous serons les premiers Kamikazes de Bobo-Dioulasso »

Cinq travailleurs décédés, des enfants mis à la porte de l’école, des foyers cassés… ce sont autant de malheurs que vivent et continuent de vivre les ex-travailleurs de la société Jossira industrie. Suite à leur licenciement abusif en 2009. Après plusieurs démarches entreprises afin que justice soit rendue, les 320 ex-travailleurs n’ont toujours pas eu gain de cause. La marche prévue hier jeudi 7 février pour prendre à témoin les autorités administratives, juridiques et politiques a avorté.

Jossira industrie a été vendue au groupe Obomaf à environ 2 milliards de FCFA. Alors que les droits tels que les indemnités de licenciement, de congés non payés, les indemnités de préavis, des dommages et intérêts des ex-travailleurs estimées à près de 258 millions de FCFA n’ont jusque-là pas encore été acquittés. Des démarches ont plusieurs fois été entreprises, mais en vain. Alors, pour prendre à témoin les autorités administratives, juridiques et politiques, les ex-travailleurs ont décidé de marcher ce jeudi 7 février 2013. Ils se sont donc ralliés sur la place Tiéfo Amoro, banderoles et pancartes en mains sur lesquelles étaient mentionnés des écriteaux du genre : Justice, citoyenneté même valeur privée et publique…

La marche ne pourra avoir lieu puisque, explique l’un des responsables Bakari Ouattara : « Lorsque nous avons informé le gouverneur de ce que nous entendions de faire le jeudi 7, il nous a précipitamment reçu le mardi 5 février. Avec son directeur de cabinet et le directeur régional du travail. Nous avons échangé sur notre situation en latence depuis 2009. Malgré les actions juridiques, aucun espoir ne se dessine. Nous avons été informés de la liquidation de la société et de l’ouverture probable en cette année 2013, alors que nos droits n’ont pas été respectés. Restés souvent sidérés du fait de la complexité et vue la confusion qu’il y a dans cette affaire, ils nous ont demandé de mettre tout ce que nous avons posé comme actions sur papier, afin qu’ils puissent mieux l’étudier ».

C’est donc suite à ces échanges, que les autorités de la région des Hauts-Bassins ont demandé aux déflatés de surseoir à leur marche. A l’annonce de cette information, un des travailleurs crie à l’impunité. « Ils veulent nous endormir. Il faut qu’on marche. Nous sommes dans un état de droit. Nous avons suffisamment attendu », lâche-t-il. Il se fait calmé par ses collègues qui lui expliquent davantage pourquoi ils ne doivent pas marcher.

« Nous serons les premiers Kamikazes de Bobo-Dioulasso »

Jossira, selon les ex-travailleurs a été vendue par Ecobank. Mais avant, ont-ils ajouté : « Un communiqué passait sur les ondes des radios informant de la liquidation de l’entreprise ». Ils loueront les services du cabinet de maître Farama pour que justice soit faite. « Un jour, lorsque nous étions rassemblés devant l’usine, Maître Farama nous informait que l’usine a été vendue et qu’il ne savait plus sur quoi fondé notre défense », indique Bakari Ouattara. Ne sachant plus à quel saint se vouer, ils ont décidé de se confier au Mouvement burkinabè des droits de l’homme et du peuple (MBDHP). Le ralliement devant la société leur est désormais interdit par la Banque (Ecobank), parce qu’elle soutient qu’elle en était propriétaire (avant la vente), puisque Jossira avait été donnée comme garantie pour contracter un prêt.

Pour cela, les ex-travailleurs pointent du doigt la responsabilité de l’Etat qui est toujours resté complaisant face à la situation. A leur avis, l’Etat devait intervenir pour que la société soit liquidée ou encore demandé à Ecobank de refinancer et reprendre la gestion afin de rentrer en possession de ses fonds. « Mais ils ont préféré la vendre à environ 2 milliards le 23 février 2011 et c’est Ecobank qui a tout encaissée. Alors que nous n’avons rien eu et pire nous n’avons pas toujours d’interlocuteurs », s’indigne Bakari qui lance aussitôt un ultimatum. « Si la procédure avec le gouverneur n’aboutit pas, l’usine n’ouvrira pas. Ils n’ont jamais vu de kamikazes à Bobo. Mais ils vont le voir », a-t-il avertit.

Bassératou KINDO

L’express du Faso

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