Commerce d’ânes à Bobo : Une activité qui nourrit son homme
Du fait des multiples services qu’ils rendent aux populations, la demande en ânes est de plus en forte à Bobo-Dioulasso. Ce qui fait que le principal marché de vente de ces bêtes de somme ne désemplit point le soir venu à la satisfaction des commerçants qui se frottent les mains.
Beaucoup de gens ont toujours en mémoire cette image. En 1997 lors de la célébration du Jour de la liberté, le président Nelson Mandela a pénétré dans le stade d’Uprington en Afrique du Sud dans une charrette tirée par des ânes. Symbole de soumission et d’humilité certes mais Nelson Mandela a fortement contribué à travers cet acte à améliorer l’image des charrettes à ânes dans son pays. A Bobo-Dioulasso, ces animaux rendent davantage de services aux populations.
Depuis plusieurs siècles, ils sont utilisés pour de besoins multiples notamment le transport du bois de chauffe, de briques, d’eau dans les zones éloignées des points d’eau, le ramassage de sable et de gravillons. Cet animal tient un rôle important dans les activités socio-économique de notre milieu. Et malgré les avancées technologiques il constitue une source de revenus substantiels d’où l’installation d’un marché de vente.
Le marché du secteur n° 24 n’est pas assez grand à l’image du célèbre marché Boins yaaré dans le temps à Ouagadougou mais commence à connaître un certain engouement à cause de la demande de plus en plus forte en ânes. Ce qui constitue une source de satisfaction pour les commerçants qui se frottent les mains. Sur ce marché, une douzaine d’ânes sont vendus par jour. L’offre étant de 30 000 à 50 000 F CFA selon la bête. Abdramane Sawadogo exerce cette activité depuis 19 ans. Il a fait ses premiers pas au Yatenga avant de s’installer depuis quelques années à Bobo-Dioulasso. Tous les deux mois, il écume les marchés de Djibo, Kalsaka, Seguénéga, Ouahigouya, à la recherche des ânes.
Suivant leur âge, ces animaux sont achetés entre 20 000 F CFA et 40 000 F CFA. Convoyés à Bobo-Dioulasso il sont revendus avec un bénéfice de 10 000 F CFA à 20 000 F CFA. Selon Abdramane Sawadogo, le commerce des ânes est très contraignant du fait qu’il faut les convoyer à pied plusieurs jours avant de regagner Bobo-Dioulasso afin de minimiser le coût du transport. Entre Djibo et Bobo-Dioulasso, 11 jours de routes sont nécessaires.
Malgré ces contraintes, Abdramane vit de cette activité qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille. Selon les périodes, il arrive à écouler une cinquantaine d’ânes par mois.
Frédéric OUEDRAOGO