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Commune rurale de Kouka dans les Banwa : Le maire nouvellement élu, s’exprime sur les actes de violence

Publié le mardi 29 janvier 2013 à 23h33min

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Commune rurale de Kouka dans les Banwa : Le maire nouvellement élu, s’exprime sur les actes de violence

Depuis son élection, le nouveau maire de la commune rurale de Kouka fait l’objet d’une contestation. Il y a des populations qui approuvent son élection, tandis que, d’autres s’y opposent farouchement. Pour comprendre le fond du problème, nous avons pu joindre au téléphone le nouveau bourgmestre de la commune. Il nous parle du vote, des raisons de la violence et son appel pour une paix locale.

Pouvez-vous, vous présenter à nos lecteurs, sans oublier de nous expliquer comment l’élection du maire s’est passée à Kouka ?

Je m’appelle Sanou Charles, le nouveau maire élu de la commune de Kouka. L’élection du maire a eu lieu le 10 janvier 2013. Dans l’ensemble, tout s’est bien passé. Et j’ai été élu avec 26 voix sur 37 conseillers. Le deuxième candidat choisi par quelqu’un d’autre, a eu 11 voix. Je précise que moi, j’ai été choisi par les conseillers. Vu que nous sommes tous du CDP, ma victoire sur mon adversaire, à savoir Ourobè Sanou était nette. Au niveau des adjoints, du premier au deuxième, la différence était également claire. En effet, mon adjoint a eu 27 voix sur 37 et celui de l’autre candidat a eu 10 voix. Quant au deuxième adjoint, de l’autre candidat, il a eu 10 voix. Après les votes, celui qui présidait l’élection, a demandé à tout le monde si le vote s’est bien passé ? La réponse était unanimement positive pour mon élection.

Mais comment se fait-il qu’il y ait des actes de violence dans la ville ?

La violence est la volonté des perdants. Comme ils ne pourront pas diriger malgré leur magouille, ils sont rentrés en ville, monter leur groupe pour manifester. Avec la présence de la sécurité, il n’y a pas eu de dégâts ce jour. Le jour de mon installation, les mêmes partisans de la violence sont revenus avec plus de volonté. Ils ont interdit l’accès de la mairie aux conseillers des 17 villages de la commune.

Quand la sécurité a constaté cet attroupement de personnes animées de mauvaises intentions, elle m’a dit de rester à la maison d’abord, le temps que celui qui doit présider la séance s’installe. Les conseillers n’ont pas pu accéder à la mairie à cause des pierres qu’on leur lançait. Finalement, ils ont fuit et sont rentrés en ville. Les manifestants ont commencé leur casse. Une boutique et une moto appartenant à ceux qui sont de mon côté ont payé les frais. Une responsable d’une association féminine a même été physiquement agressée. Malgré tout, j’ai calmé les gens pour qu’ils ne répondent pas à leur provocation. S’il y a la loi dans ce pays, je me dis que les auteurs des actes vont répondre de leurs faits.

Vous pensez vraiment que les perdants, comme vous le dites, sont à l’origine de cette situation ?

Ceux qui ont perdu, ce sont eux qui sont rentrés en ville monter la population contre nous. Pire, ils disent que moi, je ne peux pas venir d’un petit village pour les commander à Kouka. Ils n’ont rien compris ! Il ne s’agit pas ici de commander quelqu’un, mais de diriger un conseil pour la cause commune. Je sais que je ne veux commander qui que ce soit. Des conseillers ont eu confiance en moi, et ils veulent que je sois leur président dans la gestion de la commune de Kouka. Maintenant si des gens s’opposent à cette volonté, moi je ne fais que m’en remettre à la loi.

Pensez-vous qu’avec cette situation, vous puissiez bien remplir votre mission ?

Tant que j’aurai le soutien des mes camarades conseillers, je donnerai le mieux de moi-même. En attendant, nous restons à la disposition de la loi qui a permis que je sois élu grâce à la proposition de certains conseillers.

Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des populations de votre commune qui vous regardent, vous politiciens ?

Je demande à tout le monde de se calmer. Ceux qui ont perdu et ceux qui ont gagné, qu’on se donne la main pour travailler. Il faut que les gens cessent de dire que tel village est petit pour que son ressortissant puisse être maire. Qu’on laisse tous les fils de la commune, capables de diriger, de mettre leur atout au profit de la population. S’il y a la loi, les actes posés seront jugés et condamnés conformément à la loi. En attendant, qu’on se serre les coudes pour développer notre commune.

Interview réalisée au téléphone par Souro DAO

L’Express du Faso

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