LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Lancement de la RTB2-Centre : « On est en plein dans l’ère du numérique », dixit Pascal Yemboini Thiombiano

Publié le jeudi 17 janvier 2013 à 23h00min

PARTAGER :                          
Lancement de la RTB2-Centre : « On est en plein dans l’ère du numérique », dixit Pascal Yemboini Thiombiano

La RTB organise sa 7e rentrée du 18 au 20 janvier 2012. L’activité phare de cet évènement reste sans conteste l’ouverture de la 2e chaine de télévision publique régionale. Sur les missions, le contenu du programme, le personnel et les équipements techniques de la RTB2-Centre, nous nous sommes entretenus avec le chef du projet de lancement de ladite chaine, Pascal Yemboini Thiombiano. C’était le 15 janvier dernier.

Lefaso.net : Après la RTB2-Hauts Bassins en 2010, la RTB2-Centre ouvrira ses portes le 20 janvier 2013, quelles sont les missions dévolues à ces chaines régionales ?

Pascal Yemboini Thiombiano (P.Y.T) : Nous sommes partis d’un constat : la chaine nationale est généraliste et touche un peu à tout et n’a pas toujours le temps matériel, la ressource humaine et la ressource technique nécessaire pour faire de l’information de proximité. Donc, nous avons estimé qu’il était de bon ton de mettre en place des chaines régionales avec un rayon d’environ 80km autour du pôle d’émission. Ces chaines régionales ont pour vocation de faire de l’information de proximité. On part du principe également que les habitants du centre n’ont pas toujours les mêmes préoccupations que les habitants du Sahel ou du Nord ou des Hauts-Bassins. Il y a des particularités, des spécificités propres à chacune des régions. La mission première de ces chaines régionales, c’est de faire valoir ces particularités, c’est de les montrer au grand public et de les communiquer au profit des populations.

Lefaso.net : Concrètement, qu’est-ce qu’il faut s’attendre à voir sur la RTB2-Centre en termes de contenu ?

P.Y.T : Concrètement, il faut s’attendre à voir des reportages de proximité, très loin de l’institutionnel, des sujets, des petits reportages par exemple sur les caniveaux de Ouagadougou, sur l’insécurité à Ouagadougou, sur ce qui se passe à Koubri, à Ziniaré, à Komki Ipala…, voilà un certain nombre de localités comme ça qui seront arrosées par la chaine régionale, qui va traiter de spécificités propres à cette région. Bien évidemment, au moment des grands rendez-vous comme le journal de 20h, il y aura la synchronisation avec la chaine mère pour permettre à tout le réseau d’être au rendez-vous du 20h.

Lefaso.net : L’essentiel du programme sera en langues nationales, dit-on…

P.Y.T : Absolument, vous prenez le cas de la RTB2-Hauts Bassins à Bobo-Dioulasso, vous avez une très grande prédominance du Dioula, ensuite du Mooré, puis du Fulfuldé. Dans la région du Centre, on aura à peu près le même dispositif avec une très forte prédominance du Mooré et des langues secondaires comme le Dioula et le Fulfuldé. Par exemple, l’édition phare de la soirée, ce sera à 19h en langue nationale Mooré. On aura toute une rédaction organisée pour proposer au grand public l’information en langue nationale.

Lefaso.net : Il n’y a pas d’école de formation de professionnels de l’information en langues nationales, avez-vous le personnel qu’il faut pour administrer les différents programmes de la RTB2 ?

P.Y.T : On a procédé à des recrutements, on a également eu des redéploiements en interne. Vous savez que dans la direction générale de la radio rurale est maintenant affiliée à la RTB. Elle avait du personnel assez spécialisé en matière de langues nationales, on a donc redéployé un certain nombre de personnes. Et puis, il y a l’ISTIC (Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication) qui forme des journalistes et des techniciens. On a l’ENAM (Ecole nationale d’administration et de magistrature) également qui forme des techniciens et des journalistes. Tout ce beau monde-là réuni, on a regardé à l’intérieur, ceux qui ont des prédispositions pour l’usage des langues nationales ont été mis en pole position. Donc, de façon globale, côté ressources humaines, je pense que ça se passe bien. Depuis une dizaine de jours, les techniciens et les journalistes sont en formation.

Lefaso.net : A combien d’agents estime-t-on ce personnel ?

P.Y.T : Disons, une bonne trentaine d’individus commis à la tâche de fonctionnement de la RTB2-Centre, aussi bien les techniciens que les journalistes.

Lefaso.net : La RTB2-Centre sera logée dans le bâtiment qui abritait la radio rurale, est-ce à dire que la radio rurale disparait ?

P.Y.T : Indépendamment d’ailleurs de la naissance de la RTB2-Centre, dans le cadre du nouvel organigramme de la RTB, la radio rurale n’existe plus. Elle n’est plus une direction centrale rattachée au ministère de la communication. Elle est partie intégrante maintenant de la RTB qui est un EPE (Etablissement public de l’Etat). A ce niveau, il n’y a vraiment pas de problème, les locaux de la radio rurale sont utilisés en fait pour les studios et les régies de la RTB2-Centre. Les studios sont installés, le volet technique est pratiquement fin prêt, les décors sont en train d’être installés.

Lefaso.net : Quel type de matériel devrait-on avoir au niveau de la RTB2-Centre ?

P.Y.T : Nous avons bien évidemment voulu être en phase avec les technologies actuelles. Nous sommes en train de basculer sur le tout numérique, nous avons une échéance à respecter. Donc, déjà à partir de 2010 avec l’ouverture de la RTB2-Hauts Bassins, on était engagé dans un processus d’acquisition de matériel numérique. C’est exactement la même situation qui se passe au niveau de la RTB2-Centre. Tout le matériel de production, le matériel de post-production, et le matériel d’ailleurs d’émission, on est en plein dans l’air du numérique.

Le lancement est prévu le dimanche 20 janvier à partir de 21h dans les locaux de la direction générale de la radio, avec comme parrain Sa Majesté le Moogho Naaba Baongo qui nous accompagne depuis la 6e rentrée RTB. Comme on a une chaine qui est à vocation mooréphone, nous avons estimé qu’en bénéficiant du soutien de Sa Majesté le Moogho Naaba Baongo, ça permettrait de faire fonctionner encore mieux tout le dispositif.

Lefaso.net : N’était-il pas plus judicieux de commencer par installer les RTB2 dans les autres régions plutôt que Ouaga qui est déjà suffisamment arrosé ?

P.Y.T : C’est un choix. C’est vrai que c’est une interrogation. Mais, je pense que du point de vue commercial, il ne faut pas se voiler la face. Nous avons des pôles comme Bobo-Dioulasso, comme Ouagadougou qui peuvent générer des revenus pour permettre d’ailleurs de soutenir l’ensemble du projet RTB régions. J’en profite pour dire aux opérateurs économiques de la place que c’est une chaine qui est la leur, il y aura un espace publicitaire à souhait. Une fois que des moyens seront dégagés sur RTB2-Hauts Bassins et RTB2-Centre, ça nous permet de nous projeter sur les autres régions. Je pense que le facteur économique est quand même déterminant par rapport au choix qui est fait. A partir du moment où le ton est donné, l’objectif est déjà fixé, le reste est une question de temps.

Je vous informe que la RTB2 Sud-Ouest très prochainement verra le jour. Nous allons célébrer les 50 de la télévision du Burkina en 2013, c‘est en 1963 qu’elle a commencé à émettre. A la faveur de cet anniversaire, il est prévu le lancement de la RTB2 Sud-Ouest.

Juste après la RTB2 Sud-Ouest, l’objectif, c’est de se positionner pour la RTB2 Centre-Est dans la région de Tenkodogo où il y a un pôle de croissance qui est mis en place, le pôle de Bagré. On se dit également que dans cette zone, on pourrait faire vivre une chaine régionale qui pourra générer des revenus.

Interview réalisée par Moussa Diallo

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique