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Autant le dire… : Donnez-moi une faucille et je vous démontrerai à quoi elle sert !

Publié le vendredi 11 janvier 2013 à 00h48min

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Qui a dit que les jeunes de Bobo ne veulent pas travailler ? Créez des emplois et vous verrez s’ils ne veulent pas travailler ! Donnez-leur les opportunités de créations d’emplois et vous verrez s’ils ne les exploiteront pas ! En clair, donnez-leur du travail et vous verrez ! C’est tout simplement ridicule, à la limite de la méprise qu’on dise aujourd’hui : « les jeunes de Bobo-Dioulasso ne veulent pas travailler », qu’ils passent le temps à boire du thé dans des « grins », préférant vivre aux dépens de leurs géniteurs. C’est même insultant et ceci montre à quel point on ne connaît pas les besoins de cette jeunesse de Bobo-Dioulasso. Dire donc, sur les ondes de la télévision nationale (heureusement que l’émission n’a pas été diffusée entièrement) que les jeunes de Bobo ont refusé les opportunités d’emplois que le cinquantenaire leur a offertes ; ou encore, qu’ils refusent d’aller travailler sur le site du barrage de Samendéni, préférant ne rien faire, c’est de la méconnaissance pure et simple.

Ces genres de déclarations qui ont longtemps été faites sur les jeunes de Bobo sans aucun fondement véritable, frisent de nos jours la frustration, l’énervement et méritent d’être démenties et suivies de demande de pardon. C’est une injure faite à cette jeunesse intrépide, courageuse, engagée et qui ne veut plus rien laisser au hasard. On a vu son engagement lors des dernières élections municipales et législatives couplées, quand elle a décidé d’aller se faire enrôler massivement, d’aller voter massivement pour prendre en main ses destinées. On l’a également vue pendant la campagne quand elle s’est organisée dans tous les partis politiques pour porter haut le flambeau du changement et de l’avenir.

Dans notre édition du mardi 8 janvier, nous écrivions qu’à la zone industrielle, il manque la main-d’œuvre manutentionnaire. Ce qui ne veut pas dire que les jeunes de Bobo ne veulent pas de ce genre de travail. Non, loin s’en faut. C’est tout simplement parce qu’ils ont compris que les quelques usines qui ont tout fait pour survivre à Bobo ne fonctionnent en réalité que trois mois pour les plus solides et deux mois par an seulement. Consciente que cela ne fait pas leur affaire, et en manque d’emplois, ils sont aujourd’hui pour la plupart sur les sites d’orpaillage. A la « recherche de leur avenir », à la sueur de leur front. Qui dit que les jeunes de Bobo ne veulent pas travailler et qu’ils passent le temps dans les grins de thé ?

Boire le thé dans un « grin » n’est pas un crime. C’est un loisir et le « grin » est un lieu de retrouvailles, d’échanges d’idées et de conscientisation. N’est-ce pas encore mieux d’aller boire du thé dans un grin en compagnie de ses camarades de quartier que d’aller dans des débits de boisson, consommer des alcools frelatés, user et abuser de stupéfiants et s’exposer dangereusement à divers vices ? Le thé à Bobo, c’est pareil qu’à Bamako ou à Sikasso. Le thé à Bobo, c’est tout simplement comme le « bandji » à Banfora, le « gnantôrô » dans le Nayala ou le « dolo » dans le Tuy ou le Mouhoun. Est-ce pour autant que les jeunes de toutes ces localités ne veulent pas travailler ?

Il faut se refuser de stigmatiser une partie de la jeunesse burkinabé et prendre toutes ses responsabilités afin de permettre à ces jeunes, fer de lance et véritable avenir de la nation de s’insérer socialement en lui offrant toutes les opportunités d’emploi et d’épanouissement. C’est sans doute dans ce cadre qu’il faut comprendre le « programme spécial de création d’emplois » du président du Faso en faveur des jeunes des villes et des campagnes du Burkina. Y a-t-il un jeune conscient, de Matiacoali à Niankorodopugou, de Kaïn à Midebdo, de Piéla à Bondokuy au Burkina Faso, qui ne veut pas travailler ? Donnez-moi la fa

L’Express du Fasoucille et je démontrerai ce à quoi elle sert.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 11 janvier 2013 à 08:55, par Mazawa En réponse à : Autant le dire… : Donnez-moi une faucille et je vous démontrerai à quoi elle sert !

    Merci de soulever le problème M KANI . En effet j’avais réagis aux propos malencontreux de ce pseudo Zerbo, mais le webmaster , comme à ses habitudes ne l’a pas publié. A un tel point que je me demande si ce Zerbo n’est pas le webmaster lui-meme.
    Beaucoup de gens, surtout, ceux du Nord, du plateaux central et du centre se sont forgés de tels préjugés sur les jeunes des Hauts Bassins, du Sud-Ouest....je me demande par moment si cela ne frise pas la jalousie.
    Allez-y dans les Hauts Bassins, et vous verrez si l’Etat y a investi le minimum pour booster l’économie de cette région.
    Pour des raisons de stabilité, je pense que les uns devraient plustot chercher à mieux connaitre les autres , au lieu de se faire des fauses opinions sur ces derniers.

  • Le 11 janvier 2013 à 10:52, par MASSABAH En réponse à : Autant le dire… : Donnez-moi une faucille et je vous démontrerai à quoi elle sert !

    Il faut laisser les aigris parler ! Le chien aboi , la caravane poursuit tranquillement son chemin. Sinon a chaque fois que l’on dit des inepties de la sorte , la première chose qui me vient en tête est de me demandé qui est jeune de BOBO et qui ne l’est pas ? Qui est BOBOLAIS et qui ne l’est pas ? Si les gens mal intentionnés pensent que la ville de BOBO rend fainéant alors ça veux dire que tout travailleur qui y est affecté ne travail plus ce qui est clairement faut ! Si c’est naitre ou grandir a BOBO qui rend fainéant on ne devait retrouver un originaire de BOBO entrain de travailler ailleurs mais la aussi c’est claire y’a des originaires de BOBO qui travail et bien dans tout les services et partout dans ce pays comme a l’étranger. Quand on refait la petite analyse avec seulement les BOBOS on voit aisément qu’il ne sont pas paresseux . A y voir de près je me demande que cherchent les affirmateurs de cette bêtise. Acceptons que la jeunesse de BOBO refuse de travailler avec vous employeurs qui ne payent pas les ouvriers et qui a force de reporter les échéances de payement prétextant que les décomptes sont en retard finissent par disparaitre un beau jour laissant sur des chantiers des ouvriers endettés de crédits de restaurant etc.....

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