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Festival des arts et traditions populaires du Nayala (FESTANA) : Une première pour le rayonnement de la culture locale

Publié le lundi 31 décembre 2012 à 01h02min

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Festival des arts et traditions populaires du Nayala (FESTANA) : Une première pour le rayonnement de la culture locale

Le potentiel culturel de la province du Nayala est immense. Mais elle n’est pas encore assez connue. Pour rompre avec cette méconnaissance préjudiciable au développement, l’Association culturelle du Nayala (ASCUNA) présidée par Doulaye Corentin Ki, chef du bureau de l’Union africaine à N’Ndjamena au Tchad, a initié le Festival des arts et traditions populaires du Nayala (FESTANA). La 1ère édition, étalée sur trois jours, a débuté le 28 décembre 2012 à Toma, chef-lieu de la province sous le thème : « le tam-tam et sa valeur culturelle chez les peuples du Nayala ». La cérémonie d’ouverture de ce festival a particulièrement été marquée par un défilé qui a permis de découvrir la diversité culturelle du terroir.

Populariser, magnifier, faire rayonner la culture locale au-delà des frontières de notre pays, telle semble être l’ambition commune à l’Association culturelle du Nayala (ASCUNA) et à la population du Nayala dans son ensemble. Encore faut-il que la diversité culturelle des peuples soit connue. Et l’ASCUNA, à en croire son président qui a insisté sur son caractère apolitique, entend s’investir dans la connaissance partagée du patrimoine de la province. « Nous sommes en train de recenser tout le patrimoine culturel du Nayala, et nous allons le populariser », a indiqué Doulaye Corentin Ki, le président de l’ASCUNA. Et d’appeler particulièrement les membres de l’association à la persévérance dans ce sens.

S’agissant du tam-tam qui se trouve être au centre des valeurs culturelles de la province, M. Corentin Ki dira qu’il « a une importance extraordinaire ». Et d’expliquer que « le tam-tam régule pratiquement toute la vie au Nayala à travers son langage. Dans les peines comme dans les joies, le tam-tam est là », avant de prendre son exemple du jour : « quand je montais à la tribune, les griots ont tapé le tam-tam ; et moi, j’ai su ce que ça veut dire, j’ai compris le message du tam-tam ».

Flutistes, masques, danseurs et danseuses, venus de presque toutes les communes de la province ont émerveillé l’assistance à travers un défilé au son du tam-tam. Les provinces voisines, en l’occurrence celles du Sourou, du Sanguié et du Passoré invitées, ont répondu présent à travers des troupes de danse. Le guerrier de Yaba et l’association des chasseurs du Nayala ont également fait une sortie magnifique. Au total, une trentaine de troupes avec des démonstrations traditionnelles diverses sont passées sous les applaudissements des autorités administratives, coutumières et religieuses, ainsi que d’une foule immense. L’occasion était belle pour y voir une opportunité de connaissance des valeurs culturelles des autres. Ce qui, de la conviction de Corentin Ki, favorise le respect mutuel. « Quand on connaît la culture de l’autre, on ne peut pas le provoquer », a-t-il lancé en langue locale San.

Etaient aussi à l’honneur, la pharmacopée traditionnelle, les produits agricoles et maraîchers, ainsi que de nombreux objets d’art. La visite des stands a permis de mesurer l’ingéniosité de la population du Nayala. Cette ingéniosité s’est aussi révélée à travers les mets locaux dégustés avec saveur.

L’occasion a été saisie pour rendre hommage à la mémoire du Pr Joseph Ki-Zerbo. La bibliothèque, portant le nom de ce monument de l’Afrique et originaire de la province, a fait l’objet d’une visite guidée au cours de laquelle M. Corentin Ki a exprimé la volonté de l’ASCUNA qui l’a ouverte, de renforcer ses capacités afin que toutes les couches sociales puissent y trouver leur compte. Une soirée de musiques et danses traditionnelles a mis fin à cette première journée du FESTANA.

Fulbert Paré (stagiaire)

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