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Révélations sur la lutte du Collectif : Veuve Norbert Zongo et Halidou Ouédraogo accusent...

Publié le vendredi 17 décembre 2004 à 14h12min

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Chute libre pour le Collectif. Des rangs clairsemés... d’écoliers en vadrouille plus qu’en défilé à l’absence remarquée de la plupart des ténors des partis d’opposition au cimetière et au meeting lundi dernier, il y a des signes qui ne trompent pas. Le cœur n’y ait plus dans la commémoration du 13 décembre. Ce n’est plus le Pérou d’il y a six ans.

Les masques tombent et révélations pour révélations, c’est la veuve de Norbert Zongo et Halidou Ouédraogo qui nous dévoilent le double visage de certains croisés contre l’impunité. Morceaux choisis sans commentaire.

Veuve Zongo dans l’Observateur Paalga N°6288 du 13 décembre 2004

"Je suis parfois l’objet d’attaques dans certains journaux. Et je me demande souvent à quelles fins. Peut-être pour me dénigrer sans raison ou pour se faire des sous. Que leur ai-je fait ? Comment vous pouvez imaginer que des gens soient aussi méchants... Comment pouvez-vous comprendre qu’un Germain Nama, hier "ami" de Norbert Zongo, profère des menaces contre moi ?"

Les guillemets de ami sont de nous et se serait plutôt logique quand on lira les révélations de Halidou Ouédraogo qui suivent. Les amis d’hier n’en étaient pas vraiment et leur lutte contre l’impunité n’en est pas une.

Lisez plutôt ce que dit le manitou lui-même dans son dernier entretien accordé à l’Indépendant :

"Le Collectif ne peut pas mobiliser comme à ses premières heures... C’est un problème d’opportunité, ... des gens pensaient qu’en un mois on balayait la IVe République en place"

"Ceux qui pensaient qu’il fallait changer de régime n’avaient pas de programme politique, une stratégie de changement. Il ne suffit pas de descendre dans la rue, mobiliser les gens. Et après ?" "Nous avons 90 partis politiques au Burkina Faso. Avec ce nombre, vous pensez qu’on peut changer valablement et durablement un régime ? Honnêtement ce n’est pas possible".

"Certaines personnes qui étaient avec vous hier oublient le 13 décembre... nous avions un fourre-tout qui ne permettait pas ce changement. Outrepasser cela, c’était conduire les gens à la boucherie. Nous ne tenons pas à endosser des tuniques rougies de sang pour rien. Nous sommes sûrs que le jour où le changement devra se faire, il se fera indépendamment de nos désirs subjectifs..."

Et comme un aveu d’échec du Collectif, M. Halidou Ouédraogo termine son interview en demandant presque à la presse de le décharger d’un fardeau qu’il traîne depuis six ans. Il déclare littéralement : "Il faut que la presse se ressaisisse... je n’accuse pas toute la presse... exiger la vérité sur l’affaire Norbert Zongo, amener la question aux Nations unies, au Comité des droits de l’Homme, au niveau des juridictions internationales. Vous pouvez le faire. Et nous allons vous suivre. Mais ne nous suivez pas..."

C’est à ne plus rien comprendre. Le président du Collectif qui pour l’affaire Norbert Zongo, demande à la presse de ne pas le suivre. C’est bien là comme un aveu d’échec tout au moins de lassitude. Quant à la nature ou au rôle putschiste du Collectif, Halidou Ouédraogo le reconnaît nettement aujourd’hui. Mieux vaut tard que jamais !

Une sélection de Djibril TOURE
L’Hebdo

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