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Tribune de la femme- Aisha Dabo, journaliste et traductrice à APA news (Desk anglais) : « Traiter et diffuser l’information me font vivre profondément »

Publié le jeudi 13 décembre 2012 à 00h52min

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Tribune de la femme- Aisha Dabo, journaliste et traductrice à APA news (Desk anglais) : « Traiter et diffuser l’information me font vivre profondément »

Tweeter et toujours tweeter ! C’est sa passion. Sénégalo-gambienne, elle est tout simplement africaine. Née en Sierra Leone, elle a grandie en République démocratique du Congo (RDC). Les études l’amèneront à Banjul en Gambie et depuis 2006, elle est à Dakar au Sénégal pour le travail. Au Desk anglais de l’Agence presse africaine (APA news), elle écrit tout de même en français et traduit lorsque besoin en est. Nous l’avons rencontré à Dakar en novembre dernier lors d’une formation sur le journalisme de données.

Des opportunités d’emplois, elle en a eu, mais le journalisme demeure le métier qu’elle aime et qu’elle veut toujours faire. Aisha Dabo journaliste et traductrice est permanemment à l’affut de l’information.
Passionné du web, elle passe la plupart du temps sur le net pour partager l’actualité. Facebook, tweeter,…bref, elle est active sur plusieurs réseaux sociaux. Après son baccalauréat, elle est restée sans rien faire pendant une année.

Elle s’inscrira l’année suivante en Lettre moderne à l’Université de Gambie puis travaille parallèlement dans un organe de presse anglaise, The Indendent fermé par le gouvernement depuis 2006. Sa tâche était d’animer la page en français. Assoiffée du travail bien fait, elle sera nommée Assistante du rédacteur en chef pour le département anglais du journal dans lequel elle y a fait ses premiers pas. En plus du journal, elle animait une émission musicale sur une radio privé puis un magazine sur la radio nationale gambienne. « Je faisais plusieurs choses en même temps à Banjul en Gambie. Journalisme, animation, traduction… j’étais vraiment dévouée… » confie-t-elle avec enthousiasme.

Traductrice, puis journaliste à force de compétence…

Le travail d’Aisha Dabo était reconnu au delà même des frontières gambiennes. C’est ainsi qu’en 2006, elle est courtisée par l’Agence de presse africaine (APA news) dont le siège est à Dakar au Sénégal pour le poste de traductrice. Entre temps les responsables de l’Agence voulaient quelqu’un qui aurait un regard journalistique sur les traductions.
Ainsi fut-elle nommée comme chef de desk traduction. Quatre ans après, elle quitte ce desk pour celui d’anglais de l’Agence africaine de presse qui compte au total trois départements : le news room (desks français et anglais), la télévision, la photo. Mais, dit-elle : « je travaille souvent pour les autres départements ». Elle écrit en français, anglais et fais des photos en plus de la traduction qu’elle continue de faire lorsqu’il y a une urgence.

Moins de femmes journalistes presse écrite…

« Je remarque qu’il y a peu de femme dans la presse écrite. Trop de perception, de préjugés… Alors que c’est un domaine très compliqué et très captivant. L’on n’a pas souvent le temps pour soi même… Beaucoup de gens ne regardent pas le travail, mais plutôt la personne elle-même… » témoigne la sénégalo-gambienne. Pour elle alors, le célibat des femmes journaliste est lié à 50% à leur profession en ce sens que beaucoup d’hommes restent incrédules quant à la disponibilité de la femme. Aisha n’est pas mariée mais elle ne déteste pas les hommes même si beaucoup pensent qu’elle a un regard intimidant.

« En tout cas, il y a beaucoup de tentation et si l’on n’y prend pas garde, on dérape. S’il y a une chose que toute femme journaliste doit savoir c’est bien que l’intégrité d’une femme n’a pas de prix. La femme a plusieurs choses à préserver. Il faut être seulement forte » . Elle adore la mode. « Quand je ne travaille pas, je fais le marché. J’y vais pour voir les tissus. Acheter de l’encens, du parfum… comme toute femme (rires). J’aide beaucoup mes sœurs et cousines en leur achetant les tissus, accessoires etc. On aime l’art, la mode dans la famille, on a des stylistes, décorateurs, etc », dit-elle.

Des difficultés, pas, parce que femme…

« En 2004, notre rédacteur avait été contraint par sa famille à quitter la Gambie parce qu’on avait tué rédacteur en chef du journal The Point Deyda Hydara (ndlr : 16 décembre 2004). C’était un réel choc pour toute la presse gambienne. Nous étions donc deux à assurer l’intérim. Dans cette gestion, il y avait toujours des « prises de bec » entre nous. Et lorsque j’ai expliqué ça à un ami journaliste plus expérimenté, il m’a demandé si j’ai envisagé que mon collègue me traitait ainsi parce que je suis une femme. Pourtant je n’avais jamais pensé à cet aspect du genre surtout dans le travail.
Cela m’a fait beaucoup réfléchir et c’était comme s’il venait de lever un voile. Néanmoins, elle pense que les difficultés du métier ne sont en aucun lié au genre. Elle ne dit pas avoir raison mais peut-être que, dit-elle : « je reste naïve malgré tout ».
Elle rêve de faire le tour de l’Afrique. Elle en a déjà fait 20 pays.

Bassératou KINDO (beckyelsie@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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