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Victorien Tougouma « la génération qui est là, opposition comme pouvoir n’a pas les solutions pour notre pays »

Publié le vendredi 7 décembre 2012 à 16h40min

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Victorien Tougouma « la génération qui est là, opposition comme pouvoir n’a pas les solutions pour notre pays »

Depuis quelques heures maintenant, les résultats provisoires du scrutin du 2 décembre dernier sont connus. Nous avons rencontré Victorien Tougouma, président du Mouvement Africain des Peuples (MAP), partis engagé dans ces élections. Il évoque la campagne, apprécie les résultats de son parti et appel à une alternance générationnelle pour changer les choses.

Comment appréciez - vous la campagne ?

Nous l’avons bien vécu du début jusqu’à la fin sauf qu’au cours de la campagne nous avons senti quelques petits problèmes. Tout le monde parle de la fraude et nous, nous avons relevé un certain nombre d’éléments qui ont permis la fraude. Normalement, les électeurs auraient dû apporter à la fois leur carte d’électeur et le document qui a servi à son établissement et donc notamment la CNIB. Entre temps, considérant la carte d’électeur suffisante, la CENI a supprimé la CNIB. Nous, nous avons senti à travers cela des possibilités de falsification surtout que la carte d’électeur est floue. Il y a eu, et le président de la CENI l’a reconnu, des achats massifs de cartes d’électeurs. A quel dessein ? Sûrement que c’était pour alimenter la fraude. Les bulletins était numéroter à la souche mais à l’arrivé il n’y avait pas de numéros sur les bulletins. Si toutefois les gens ont pu falsifier les bulletins, ils pouvaient faire des pré-votes, ce qui a aussi alimenté la fraude. Donc c’est un certain nombre d’insuffisance que nous relevons. Sinon pour le reste nous, nous sommes battus comme on a pu pour avoir les résultats qu’on a.

Les résultats provisoires sont dévoilés progressivement, quel appréciation faites vous de vos résultats ?

Nous pensons que nos résultats auraient pu être meilleurs s’il n’y avait pas eu cette fraude et cet achat massif des consciences et cette manipulation de l’électorat. Nous nous attendions à avoir deux députés, on se retrouve sans députés. Nous sommes néanmoins à la tête d’une commune, celle de Bagré dans le Passoré. Nous avons également des conseillers municipaux dans la province du Ioba et ailleurs. Ce qui est cynique c’est que nous avons été combattu au cours de notre campagne par les deux grands partis à savoir le CDP et l’UNIR/PS par rapport à notre positionnement. Tous les deux, nous accusait d’être de la mouvance présidentielle et d’avoir reçu des millions de dignitaire du régime. Mais on se rend compte qu’actuellement le CDP est en pourparlers avec l’UNIR/PS pour essayer de barrer la route au MAP. Nous sommes révolter de voir qu’il y a une génération qui ne comprend que la vie a changé, que les élections sont une opportunité de fédérer la nation à travers des projets. C’est pour cela qu’au MAP on fait appel à une alternance générationnel. Nous ne sommes ni contre le pouvoir, ni contre l’opposition nous pensons seulement que toute la génération de la révolution, de la rectification doit laisser la place pour qu’on puisse bâtir notre Burkina.

L’UPC siègera à l‘Assemblée, l’UNIR/PS va probablement perdre son statut de chef de file de l’opposition, le CDP sera moins représentatif qu’au cours de la législature précédente, quel lecture faites- vous du nouveau paysage politique qui se dessine ?

Nous disons qu’il n’y a pas de nouveau paysage. C’est le statu quo, le CDP va sortir largement en tête au vu des tendances. L’UPC va venir à l’Assemblée comme d’autres nouveaux partis mais cela ne change pas le fait que le CDP reste largement majoritaire. Ceux qui se sont laissé acheter doivent savoir que les cinq années à venir vont ressemblées aux cinq années passés. Pour nous, il n’y a rien de nouveau sauf qu’on a atteint des degrés inacceptables de corruption, de fraude, et d’achat de conscience. Nous, nous appelons à l’apaisement parce qu’il ne sert à rien de casser le pays, il faut juste signaler la fraude où il y a les preuves pour qu’il ait des corrections. Dans le cas contraire, il n’y a pas d’autres choix que de préparer les échéances à venir. Notre priorité c’est 2015, nous lançons un appel à tous les jeunes qui dirigent des partis politiques afin qu’on puisse faire un front ensemble, et préparer l’alternance générationnelle. Faisons en sorte qu’en 2015, il y ait une autre génération qui vienne au pouvoir parce que quand on regarde les résultats, celle qui est là, opposition comme pouvoir n’a pas les solutions pour notre pays.

Propos recueillis par Aminata Ouédraogo

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