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Campagne électorale à Dédougou : Autre lieu, autre réalité

Publié le vendredi 30 novembre 2012 à 01h41min

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Campagne électorale à Dédougou : Autre lieu, autre réalité

L’effervescence de la campagne bat son plein à Dédougou. L’ambiance est de plus en plus électrique dans la cité de Bankuy à quelques jours des élections. Aux meetings et porte en porte s’ajoutent les Djandjoba ainsi que … des rassemblements à 3 h du matin pour sonner le réveil de la ville de Dédougou. Et le fair-play n’est pas toujours le maître-mot. Les attaques verbales semblent des plus acerbes.

Noel Traoré est tête de liste de l’Union pour la république (UPR) au secteur 5 de Dédougou pour le compte des élections municipales du 02 décembre prochain. Avec un groupe de jeunes, il veille devant le siège du parti depuis le 17 novembre, date d’ouverture de la campagne. Et, à deux jours de la clôture de la campagne, il croit dur comme fer en son élection. Il brandit des données précises sur son secteur à même de le conduire au conseil municipal (nombre d’inscrits, nombre de bureaux de vote, nombre d’hommes, de femmes). Son élection étant un acquis puisqu’ici « les gens votent des personnes » et non des programmes ou parti, selon ses propres termes. Noël Traoré et son parti visent plus gros. « Cette année, notre ambition, c’est de prendre la mairie de Dédougou. A l’heure où je vous parle, tout est fin prêt. Au soir du 02 décembre, la mairie sera à l’UPR. Nous sommes confiants », lance-t-il. Puis notre entretien est, à plusieurs reprises, interrompu par des cris de ses partisans : « UPR, victoire » ; « la mairie à l’UPR ». Ou encore ce slogan répété à tout bout de champ : « quelle que soit la couleur du porc ou du mouton, la fête aura lieu ».

Pour les législatives, comme les précédentes, « au moins un siège va revenir à l’UPR mais s’ils (les adversaires) s’amusent on prend les deux », prévient Noel Traoré. Du côté du principal adversaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), on est tout aussi confiant. « Au niveau de Dédougou, ça va très bien. Au soir du 02 décembre, on va prendre les deux sièges de députés et toutes les mairies », déclare Ismael Kondé, le secrétaire général provincial du CDP du Mouhoun. Et pour y arriver, les cdpistes comptent sur leur bilan. « Dans la province du Mouhoun, tous les maires sortants sont du CDP. Les mairies ont fait de leur mieux. Inch Allah, s’il plait à Dieu, on va encore avoir la confiance de la population de la province du Mouhoun », ajoute-t-il. Mais, il reconnait tout de même que « Dédougou est difficile parce que c’est le centre. Mais nous attendons le soir du 02 décembre pour confirmer ce que nous déclarons parce que nous sommes en politique, c’est vrai ».

Pourtant, c’est sur ce même bilan que les adversaires s’appuient pour prétendre à la victoire. Cette année, en plus des deux principaux adversaires traditionnels (CDP, UPR) dans la localité, il faudra compter avec la CFD-B qui a en son sein des transfuges de l’UPR. Enchainant Djandjoba, meetings et porte en porte, Amadou Zon et ses camarades espèrent bouleverser la hiérarchie. « Ça marche très bien pour la CFD-B. Ce changement qu’on veut, c’est la CFD-B. le message est bien passé même. Ce qu’on mérite, que Dieu nous le donne. Avec la CFD-B, on ne craint rien, c’est la victoire ou rien », lance Alima Ouédraogo, candidate suppléante pour les législatives et candidate aux municipales.

Pour bousculer la hiérarchie, il y a également des partis tels que le FFS, le PDS-METBA, l’UPC… qui tente tant bien que mal de tenir la concurrence. La course aux voix ne se fait pas sans couacs. Les militants de l’UPR et de la CFD-B s’attaquent verbalement jusqu’à s’insulter les parents, à en croire les propos du président de la CFD-B, Amadou Zon : « nous avons même été pris à partie par un candidat qui est ministre (...) Allez insulter jusqu’à rentrer dans les familles des gens, je pense que c’est vraiment déplorable. C’est tomber si bas que nous avons décidé de ne pas répondre parce qu’on ne répond pas aux coups de pieds de l’âne ». A l’UPR, on se défend d’insulter qui que ce soit même si, eux aussi estiment que leur président est trainé dans la boue quotidiennement. « Seulement, nous aimons l’ambiance. On est pressé que le jour arrive. Sinon, on n’est pas mal éduqué ici, on sait ce que ça veut dire se respecter », précise Noel Traoré. Mieux, « mon président dit toujours d’éviter d’insulter », ajoute-t-il.

En tout cas, de ce que nous avons pu constater, les provocations ne manquent pas de part et d’autre en cette période décisive. Pour sûr les derniers jours risquent d’être très chauds à Dédougou. Pendant qu’à l’UPR, on sonne le rassemblement à 3 h du matin pour crier le réveil pour le changement à Dédougou, le CDP continue les porte-en-porte après avoir achevé ses meetings le mardi 27 novembre. Les autres partis également se focalisent désormais sur les explications de la manière de voter aux militants, sans oublier les djandjoba qui se poursuivront tous les soirs dans les différents secteurs de la ville dans les après-midi. Une belle ambiance sous forte pression de part et d’autre. Pourvu que les intérêts des populations soient mis au 1er plan après les résultats du scrutin.

Moussa Diallo

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