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Palais de justice : Pour soigner son palu, il vole une moto

Publié le vendredi 23 novembre 2012 à 00h22min

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Pour le substitut du procureur qui a siégé à l’audience du lundi 19 novembre 2012, les faits de vol reprochés à Félix ne souffrent d’aucun doute. Récidiviste, il avait écopé de six mois de prison ferme en 2011 pour vol d’argent. Il était encore devant les juges pour répondre des faits de vols de moto, de numéraires et de deux téléphones portables. Pour se défendre, il raconte : « J’étais employé. Avec mon employeur, on avait décidé d’un contrat de 100 milles FCFA après 6 mois de travail. Quatre mois après, je suis tombé malade et comme il n’avait pas encore payé, je me suis saisi de sa moto et de ses téléphones pour venir me soigner en ville ». Cette déclaration de Félix ne se fera pas sans difficultés, en ce sens qu’il n’a pas voulu reconnaitre tout de suite son acte.

Même scénario à la barre. Le prévenu ne reconnait que partiellement les faits. Aussi, se défend-il en prétextant qu’il a « chipé » la moto, pour faire face à son « paludisme ». Pour avoir manifesté cette mauvaise volonté et en plus « des casseroles qu’il a trainées derrière lui en 2011, le parquet a estimé qu’une peine avec sursis ne fera aucunement du bien au prévenu qui pourrait encore revenir en 2013. Pour cela, il a requis 12 mois de prison ferme, requête qui a été suivie par le Tribunal.


Les frères Séni à la barre pour vol de cubes maggi !

Ils sont frères. Et comme tous bons frères, ils ont voulu s’entraider, mais la manière de le faire n’a été ni honnête ni digne. En effet, lorsque Raymond, employé de commerce et père de trois enfants traversait momentanément des difficultés financières, il demandait à son frère Fulgence, père de deux enfants, ce qu’ils peuvent faire pour avoir ne serait-ce que de quoi « se mettre sous la dent ». Ainsi, ont-ils cogité et mis en place leur stratégie. Qui a consisté à distraire un boutiquer pour voler un produit. Alors, Raymond s’est fait passé pour un client désirant acheter de la cigarette. Distrayant le boutiquier par des « histoires », Fulgence a dérobé un carton de cubes maggi d’une valeur de 16 000 FCFA.

Ils ne pourront jubiler de leur acte car ils seront appréhendés et conduits à la gendarmerie. A la barre, le lundi dernier, les deux prévenus n’ont pas nié les faits, ajoutant qu’ils le regrettent sincèrement. « C’est honteux de voir des pères de familles qui s’adonnent à de tels actes peu louables. En tout cas, c’est malheureux », indique le président du Tribunal. Le parquet dans sa plaidoirie a demandé la clémence de la juridiction en faveur des prévenus, qui après avoir passé trois semaines « au frais » ont du comprendre beaucoup de choses. Ils ont été condamnés à 6 mois de prison avec sursis.


Jugés pour reconditionnement de café

Abdoulaye Cissé est commerçant de café. Il est poursuivi avec Sidiki, cultivateur de profession, pour tromperie et atteinte à la sécurité des consommateurs. Fournisseur de café, Abdoulaye dispose d’un magasin dans lequel il stocke les sacs de café qui lui viennent de la Côte d’Ivoire. Un beau jour, l’idée de recycler les cafés déjà utilisés lui vient à l’esprit. Il en demandait donc à Sidiki qui faisait le tour des kiosques de la ville de Bobo-Dioulasso pour ramasser les résidus de la poudre de café. Abdoulaye prétend les vendre à un malien qui les utilise comme « composts » ou « fumure » dans son jardin. Une déclaration qui ne convainc point le tribunal qui trouve qu’il est possible que le résidu du café soit peut-être mélangé avec celui déjà conditionné pour gonfler le sac.

Mais encore, pourquoi le vendre uniquement avec ce sieur qui parcourt des kilomètres, juste pour l’achat du résidu de café pour son jardin ? Le prévenu dit mener cette activité de vente de café, il y a 20 ans et n’avoir jamais pensé à un tel acte. A entendre Sidiki, le résidu de café est séché dans un lieu insalubre vers le marigot Houet, près du quartier Farakan. Il vendrait le Kg à 500 FCFA. La moitié d’un sac de 100kg était alors vendu à 10 000FCFA. Le procureur après les débats, a dans ses plaidoiries, souligné la vulnérabilité de l’être humain ; d’où la nécessité d’un contrôle rigoureux des produits de consommations. Il a alors requis de condamner les prévenus à une amende ferme de 200 mille francs cfa que les prévenus trouvent trop élevés. Le délibéré est mis pour le 26 novembre 2012.

Rassemblés par Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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