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Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

Publié le vendredi 23 novembre 2012 à 00h23min

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Je suis resté bouche bée à regarder Papou me compter son histoire. Retenant à peine mes larmes, j’ai dû arrêter sa narration pour parler de nos jours du lycée et d’autres choses. Sans s’opposer à moi, Papou m’a fixé d’un regard amical qui me dérangeait quand même. Son regard à lui seul ne me disait rien. Mais son visage, aminci, avec des yeux « disparus » dans leurs orbites me donnait la chair de poule. Autrefois, « joli garçon sans produit ghanéen » sommes-nous tentés de dire, Papou était aussi très intelligent. Quand nous étions au lycée, il n’apprenait presque pas ses leçons comme les autres élèves de la classe. Pourtant, à chaque évaluation, il avait toujours la meilleure note. Malheureusement, Papou n’a su profiter ni de son intelligence encore moins de son physique.

En voulant faire le tour de toutes les femmes du monde, Papou a piqué le mal du siècle. Ce mal qui le ronge aujourd’hui, lui fait penser à son passé, qu’il regrette. Se souvenant des conseils de certains de nos maître et professeurs, Papou est plus qu’un conseiller social aujourd’hui. « Cher ami, je sais que tu sais que je suis malade. Je suis même gravement malade. Peut être que je n’ai pas besoin de le dire ainsi, car mon physique le prouve. Du fond du cœur, je voulais que mon cas serve de leçon pour ceux qui veulent se comporter comme moi. La belle vie-là, elle est très « sucrée ». Mais franchement, elle ne dure que le temps d’un feu sur la paille. Ma mort ne m’inquiète pas. Mais le regard de l’entourage qui dit tout sur moi me gêne ». Il marque une pose, allume une cigarette, gonfle ses joues avec une bouffée de fumée qui embaumant toute la salle.

Il reprend sa narration avec une voix chargée de je ne sais de quoi. Malgré mon courage, une vague de pitié traversa mon corps et je faillis verser des larmes. « Mon type, je t’envi beaucoup. Depuis le lycée, tu es resté collé à la vie de chez nous. Je te donne raison quand je me rends compte de ce dont je souffre. Je sais que je vais mourir. Car rien ne peut l’empêcher. Franchement, la belle vie dont j’ai tant rêvée, n’a pas servi à grand-chose sauf au SIDA ».

Ce mot SIDA m’a donné le courage de l’interrompre. Sans s’opposer à cette idée, il m’a fixé pendant longtemps. « Je te comprends mon gars. Mais seulement, je veux que mon cas serve de leçon ». profitant de son propos, j’ai tout de suite porté la causerie sur notre professeur d’allemand. Ce dernier était tellement exigeant que nous avons fini par le surnommer « Salat » (Zalat se prononce ce mot) qui veut dire salade en allemand. C’est le nom de ce monsieur qui m’a aidé à supporter la situation afin de ne pas pleurer devant lui. Son état mérite une sympathie particulière.

Souro DAO/ daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 23 novembre 2012 à 08:22 En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    lui il ne sais pas où on prend les arv ou bien. de nos jours on ne meurt plus du sida. courage à lui dans les préservatifs le restant de sa vie. Quand on vous parle là vous dites que sida c’est invention. aujourd’hui tu vas comprendre que ce n’est pas invention.

  • Le 23 novembre 2012 à 09:07, par PATARBTAALE En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    souro dao, que voulais tu dire par ce article. etaler la vie piteuse du monsieur, oubien se monquer de lui par ce qu’il vous battait en matière de note quand vs étiez ensemble à l’elcole. je crois qu tu aurais pu aborder le sujet autrement quit à c que ça soit ...

  • Le 23 novembre 2012 à 11:06, par silence En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    La vie est ainsi faite, c’est pas la belle vie seulement qui peut faire que tu aies le sida. Mais moi je suis sur d’une chose dans la vie sans principe de vie on sera toujours surpris de notre destination. En parlant de principe c’est pour dire une règle de conduite ( je vais jamais mentir, je vais jamais voler, je vais toujours préserver ma santé dans mes relations sexuelles, etc) dans la vie. Pour avoir cela comme guide c’est au parent de jouer leur rôle et maintenir le cap même si on sait que l’éducation d’un Homme n’est pas facile.
    Merci pour l’histoire

    • Le 23 novembre 2012 à 11:47, par M.O En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

      Dieu peut toujours lui venir en aide. J’ai le temoignade d’au moins 3 personnes qui sont guéries de ce mal. Je conseille à ce Mr d’aller vers les hommes de prière ; je parle des chrétiens évangéliques.

  • Le 23 novembre 2012 à 13:02, par Léa En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    Bonjour peut-être que tu devais lui laisser nous raconter comment il a eu la maladie avec précision pour que ça nous serve vraiment d’exemple.

  • Le 23 novembre 2012 à 13:22, par la fille de l’autre En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    Il n’y a pas de mal qui soit incurable pour Dieu. Je Demande une et une seule chose à ce Monsieur qu’il croit que si Dieu l’a envoyer sur terre c’est pour un but précis. Loin de mourir d’un mal qu’on appelle Sida.

    LUI SEUL SAURA LE GUÉRIR. LES HOMMES N’ONT PAS DE REMÈDE MAIS DIEU N’EN MANQUE PAS. Prière

  • Le 23 novembre 2012 à 13:25, par Renvoyé Special. En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    Des gens comme lui il y en a malheureusement beaucoup encore. Il y a des gens qui ne croient que qund ils on vu (de leurs propres yeux comme ils aiment a le dire). Malheureusement, quand ils ont vu, c’est trop tard ! On ne corrige pas certaines erreurs avec des regrets. Que la sagesse et le bon sens nous habitent tous.

  • Le 23 novembre 2012 à 13:27, par baki En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    Dis à ton ami de rejoindre une association de lutte contre le SIDA. Ce mal n’ est plus synonyme de mort loin de là, s’ il à eu le courage de t’en parler, toi à ton tour de lui proposer d’ aller se faire prendre en charge,

  • Le 23 novembre 2012 à 14:41, par william En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    j’espère que votre ami est sous traitement si non le conseille de prendre rapidement contact avec un médecin pour évaluer sa situation ou me joindre pour l’aider à se mettre sous traitement.
    je suis un acteur de prise en charge des enfants vivants avec le vih dans un Hôpital pédiatrique de la place.
    il ne faut pas qu’il se décourage car le sida est phase d’être classé comme une maladie chronique.

  • Le 23 novembre 2012 à 16:39, par Renkos En réponse à : Fait de chez nous : « Je veux que mon cas serve de leçon »

    Meilleure santé à lui. Il aurait pu croquer la vie à pleine dents sans avoir ce mal, il n’a peut être pas eu de chance.

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