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Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

Publié le vendredi 16 novembre 2012 à 01h31min

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Issa et ses frères ont dû vendre un bœuf de trait, pour sauver leur marâtre Koro. Veuve, Koro est mère de trois filles. Elle est même grand-mère. A un pas de la ménopause, Koro a failli mourir suite à un avortement. Une intervention chirurgicale suivie de soins intensifs, c’est ce qui a pu sauver Koro. Elle qui avait été félicitée pour son option de veuvage après le décès de son mari, est aujourd’hui vue d’un mauvais œil. Car elle a « piqué » une grossesse à la grande surprise de tout le village. A 43 ans précisément, Koro ne s’attendait plus à une grossesse. Surtout qu’elle a refusé de se remarier (le lévirat) à un des frères de son mari défunt. Koro s’était donc engagée à être la chérie de ses petits-fils. Ainsi, tout ce qu’elle entreprenait, elle disait le faire pour ces derniers.

« La nuit tout les chats sont gris » dit-on. La vérité concernant Koro n’allait jamais être connue si cette grossesse ne s’était pas invitée dans ses rapports avec Missa, le forgeron du village. Ex-camarade du défunt mari de Koro, Missa le forgeron continuait de fréquenter la famille comme il le faisait du vivant de son ami. Cette fidélité du forgeron vis-à-vis de la famille était très appréciée de tous. Il rendait service à la famille à tel point que la mort de l’autre a été vite supportée par les siens. Mais au lieu de se limiter aux services publics pour la famille, Missa le forgeron rendait des services intimes à Koro. Trois ans après la mort de son mari, Koro s’est retrouvée avec une grossesse. Quelle honte ! Pour elle, son entourage et Missa le forgeron, l’auteur de la grossesse.

A l’unanimité, les deux amoureux décident de couler la grossesse. Au lieu d’utiliser les moyens dont se servent les jeunes filles de la ville, Missa « bombardait » son amour avec des décoctions et tas d’autres poudres de l’indigénat. Le fœtus va être atteint. Mais pour qu’il puisse couler, les deux en ont vu de toutes les couleurs. Le sang suintait à compte goutte. Près d’un mois plus tard, Koro portait toujours son mal. Ni elle, ni Missa ne pouvaient en parler à tierce personne. Elle dépérissait continuellement et son ventre s’était arrondi devant elle.

Ces signes ont fini par convaincre la mère d’Issa, la co-épouse de Koro. C’est elle qui a sommé ses enfants à conduire Koro dans un centre de santé. Le diagnostic qui est fait, révèle une fausse couche. Et l’état de Koro nécessitait une intervention chirurgicale. Et chose fut faite. Koro s’en est tirée de justesse. Une histoire qui repose l’épineuse question de l’avortement clandestin. Est-ce que si la pratique était légale, cela ne réduirait-il pas les cas de décès ?

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2012 à 08:48, par Armel En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    Si la pratique était légale, on tuerait plus qu’il n’en meurt. Celles en qui meurent l’auront cherché tandis que si elle était légale, les bébés qu’on aurait élliminé seraient des innocents.
    Faites votre choix. J’ai fait le mien et j’assume.

  • Le 16 novembre 2012 à 09:55, par vieux Père En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    Vraiment DAO, il y a des choses qu’on ne dit pas dans un journal. Comment voulez vous que l’on dépénalise l’avortement ? Savez vous combien de bébé tués on aurait ? Mon frère DAO il faut faire pardon. Vous avez un peu amélioré votre écriture mais cette conclusion est très mal venue.

  • Le 16 novembre 2012 à 10:18, par Conscience du Faso En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    Mais où est la honte ici ? Koro n’a que 43 ans et veuve déjà. Elle peut bien refaire sa vie et elle en a le droit. C’est la société qui est responsable dans tout ça ; elle aime condamner vite, quelque fois sans même juger. Elle a tellement mis la pression sur la pauvre dame qu’elle a failli perdre la vie. Une femme de 43 ans en grossesse, ce n’est pas un crime. En quoi, une femme de 43 ans est au bord de la menaupose comme le mentionne le journal ? Faites attention chers journalistes dans vos commentaires ; vous semblez condamner cette pauvre dame pour rien. Elle est veuve, oui mais c’est elle qui a tué son mari ? N’a t elle pas le droit de refaire sa vie à 43 ans et avoir un enfant même si cela n’a pas été voulu par les deux ? Ici la question n’est pas de légaliser l’avortement ou pas mais plutôt d’éviter de mettre la pression sur les gens pour rien

    • Le 16 novembre 2012 à 11:02, par lhommearsène En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

      Je suis d’accord avec toi, Conscience du Faso. Il faut laisser les gens être heureux ; même si elle avait 50 ans et qu’elle allait tout le temps aux fêtes de village, on ne dirait rien ; mais là elle est seule depuis plusieurs années, se trouve 1 homme et on parle de honte !
      Laissez les gens être heureux, évitez de stigmatiser et de juger les gens !

      Quant à la question de légaliser l’avortement ou pas, c’est un choix (...de société).

      Je tiens juste à préciser qu’avant la colonisation et la christianisation, l’avortement était accepté dans nos sociétés traditionnelles !
      Ne vous leurrez pas, si aujourd’hui vous pensez autrement c’est à cause de la colonisation. Je ne dis pas que c’est mauvais de penser comme ça, je dis juste qu’il faut savoir que c’est à cause de la colonisation.

    • Le 16 novembre 2012 à 11:15, par oussou En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

      Conscience du Faso, ce que vous semblez ignorer c’est que la bonne dame a decidé de rester seule et de ne pas refaire sa vie ; donc de rester chez son defunt mari et de profiter de tous les avantages lieu à cela. Qu’elle reste tranquile et meme s’il arrivait qu’elle s’adonne à quelque chose qu’elle s’assume, c’est son droit et aussi son devoir

      • Le 16 novembre 2012 à 13:02, par Parole de h En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

        Mr Oussou, quittez là-bas !! vous croyez que le faites de rester dans la cours de son défunt mari après avoir choisi de vivre veuve est une faveur... laissez moi vous dire que c’est son droit de rester, et un devoir morale pour ses enfants de prendre soins d’elle quand elle ne pourra pas elle même !! il faut juste que les gens comme vous arrêtez d’empoisonner la vie des autres avec le "qu’en dira t-on ?"..

      • Le 16 novembre 2012 à 17:54, par Hadja En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

        Je ne sais pas si vous avez bien lu le texte. Il est dit qu’elle a refusé de se remarier avec un des frères de son défunt mari. Ce qui est son droit. Elle s’est marié avec un homme qu’elle a aimé qui n’est plus. Cela ne l’oblige pas à aimer tous les frères de celui-ci. Elle est veuve, oui, mais elle a aussi le droit de refaire sa vie. Ce que nous déplorons tous, c’est le fait qu’elle ait failli perdre la vie en n’assumant pas sa grosesse, d’autant plus que l’auteur est connu. Il n’y a pas de honte à cela ! Arrêtez de porter de tels jugements sur des personnes innocentes qui déjà n’ont pas été épargnées par le destin.

    • Le 16 novembre 2012 à 12:27, par aaa En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

      Conscience je ne te souhaite pas la mort ,mais accepte que si tu dévances ta femme qu’elle recoive tes rivaux chez toi et sur ton lit.tu es libre.Mais laisse les autres penser autrement.Ta morale n’est pas celle des autres ;encore si tu en as .

  • Le 16 novembre 2012 à 11:16, par sagessman En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    Attention aux dérives ! Restons dans le droit chemin et Dieu nous comblera indéfiniment de grâce. Le bébé n’a pas demandé à ce qu’on le fasse. Pourquoi légaliser une pratique "animalière" et indigne de gens sensés être responsables. Lors des ébats de cette femme et de son amant, n’ont-ils pas mesuré tous les risques possibles ?
    Ne légalisons pas n’importe quoi qui va accélérer la fin de la règne humaine !

    Homme, Femme, ehiiiiiii ! ehiiiiiii..!

  • Le 16 novembre 2012 à 11:50, par VIVA En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    Je suis contre l’avortement. je sais qu’il y a des situations difficiles mais il y a tellement de couples sans enfant, que leur en donner serait un acte charitable. Quant à la vielle Koro, elle aurait tout de même dû assumer son acte. garder son enfant et rejoindre son forgeron.

  • Le 16 novembre 2012 à 12:27, par Mythe ou réalité En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    si j’ai bien compris on nous demande ou du moins "ils" se demandent si ce ne serait pas mieux de légaliser la mort de certains pour réduire la mort d’autres !
    Toutes les vies s’équivalent, une vie vaut une autre vie !

  • Le 16 novembre 2012 à 12:42, par fatcat En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    Eh ben je comprend Koro ! C’est pas facile.... comme on le dit, la nature a horreur du vide Elle n’aurait pas du avorter par contre...c’est tout !

  • Le 16 novembre 2012 à 16:12, par Consultant En réponse à : Fait de chez nous : Elle fait son premier avortement au seuil de la ménopause

    Elle aurait du garder la grossesse et rejoindre son forgeron.Faire cela dans la famille du defunt mari et devant ses enfants,c’est moins bon.

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