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Elections couplées de 2012 : Attention au lynchage médiatique

Publié le lundi 12 novembre 2012 à 00h45min

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Elections couplées de 2012 : Attention au lynchage médiatique

A peine sorti de l’affaire « Ouragan contre le Procureur du Faso » près le tribunal de grande instance de Ouagadougou qui n’a pas fini de défrayer la chronique tant le verdict nous a paru proprement démesuré par rapport aux faits reprochés à l’accusé principal que le monde de la presse est obligé une fois de plus de se regarder dans le miroir en rapport, cette fois, avec le traitement médiatique fait de l’affaire dite « des listes CDP de Gourcy ».

Les élections couplées du 2 décembre créent assez de polémiques inutilesDans cette affaire où se mêlent approximations, procès d’intention, voire volonté délibérée de nuire de la part de certains confrères qui ont trouvé dans le « beau-père national » (sic) une cible parfaite pour expliquer cette cacophonie au sein du parti majoritaire, alors qu’une lecture objective de la situation politique à Gourcy et surtout la précipitation dont a fait preuve l’un des camps lors du dépôt de sa liste auraient pu permettre de comprendre aisément les raisons de ce « couac ». En effet, pour qui connaît la situation politique qui prévaut à Gourcy depuis une décennie, ce rendez-vous manqué ne surprend pas, tant les protagonistes de la scène politique dans cette localité, ont appris à se « feinter » pour être les leaders du Zondoma.

On a même frôlé le pire par moments, et n’eût été la sagesse du « clan » mis en cause dans cette affaire que l’on aurait pu déplorer des morts d’homme lors des scrutins passés. On est mémoratif, que ledit « clan » malgré sa grande capacité financière et de mobilisation, avait accepté d’avaler des couleuvres pour composer avec l’autre camp, ce qui du reste avait permis à certains d’accéder à l’hémicycle sans qu’à l’époque il ne se fût trouvé de « procureurs » pour magnifier cette volonté de préserver la paix et la cohésion sociale dans le Zondoma. Maintenant que c’est le camp dit des puissants qui l’a emporté à travers le verdict fondé du tribunal administratif de Ouahigouya, voilà qu’une volée de bois vert s’abat pêle-mêle sur une « justice aux ordres » et des puissances d’argent qui veulent « soigner des égos surdimensionnés ».

Le fait est d’autant plus grave, qu’il émane de journalistes qui, nous en sommes persuadés, n’ont pas pris le soin d’écouter les différents protagonistes, sûrs qu’ils sont, que leur prose fera recette auprès du public dans la mesure où ils se posent en défenseurs des plus faibles .Des Robin des Bois de salon en fait si tant qu’à l’analyse froide et objective de l’affaire, on se rend compte qu’il n’ya pas de quoi fouetter un chat, a fortiori vouer d’honnêtes citoyens aux gémonies. En effet, comment expliquer la précipitation suspecte dont a fait montre le SG provincial du parti lors du dépôt de « sa » liste intervenu le 22 octobre 2012 alors que le Secrétariat exécutif national avait donné clairement la consigne de ne déposer les listes qu’au dernier moment pour éviter justement ce genre d’imbroglios qui ne pouvaient que survenir au lendemain d’un congrès qui avait décidé du renouvellement et du rajeunissement des cadres du parti avec les frustrations que cela avaient engendré.

Oui, le CDP est traversé par une grogne sourde perceptible par moments, mais cela justifie-t-il que des individus veuillent « court-circuiter » la direction du parti dans ce qui apparaît comme ses prérogatives « régaliennes » à savoir, donner son blanc-seing à toutes les listes devant compétir lors des élections de décembre ? Dans le cas de Gourcy, on est d’autant moins enclin à accepter le fait établi, qu’il apparaît que ce sont des « ex-barons » du parti qui sont derrière ce « coup » juste pour avoir du grain à moudre sur les méthodes « staliniennes » qui ont cours actuellement au sein du parti. Du reste, le « complot » avait déjà commencé lors de l’établissement des pré-listes où des camarades infiltrés avaient bouleversé l’ordre de préférence de la base à leur profit.

C’est vrai que le changement est difficile à supporter mais, accepter une telle duplicité reviendrait à se faire hara kiri sur cette voie salvatrice pour notre démocratie si tant est que c’est celle-ci qui sortira renforcée de cette recomposition de la classe politique qui, du reste, se dessine aussi au niveau de l’opposition. Pour en revenir à nos tartufes de la plume et du micro, force est de dire qu’à l’étape actuelle du développement financier de nos médias et surtout de celui mental de nombre de journalistes, de telles dérives ne manqueront pas hélas de jalonner cette campagne électorale surtout qu’en toile de fond, certains veulent régler définitivement son compte au « régime finissant » de Blaise COMPAORE.

C’est dire que les organes de régulation et d’autorégulation auront fort à faire dans cette « jungle » que semble être devenu le monde des médias même si pour l’essentiel nous sommes certains que le bon sens qui est quand même la vertu la plus partagée dans le milieu finira par l’emporter.

Alpha YAYA

L’Opinion

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