Le sport est un pôle d’attraction dans le monde. Les sportifs ont des salaires mirobolants. Et parce qu’il est un facteur mobilisateur, le sport occupe très souvent une place de choix dans les politiques des gouvernants au détriment d’autres secteurs de la vie nationale comme l’enseignement ou la recherche. Face à ce contraste, des « libres penseurs » burkinabè ont initié les Rencontres africaines du sport et de la citoyenneté afin de définir les enjeux du sport dans la vie de nos Etats. « Ces rencontres se veulent un élargissement des espaces de liberté d’expression. Nous disposons de plusieurs cadres d’expression au Burkina mais nous estimons que le sport peut nous offrir l’occasion de débattre de questions liées à la gouvernance citoyenne, à la technologie, à la violence », a indiqué Juvénal Somé, l’un des initiateurs des rencontres.

Pour Cyriaque Paré, il est évident que le sport joue un grand rôle dans la vie des nations. « Le sport est un canal capable de véhiculer beaucoup de messages. Même les apprentis politiciens commencent toujours par organiser des compétitions sportives », a-t-il indiqué. Très prisé par les populations, le sport offre d’énormes avantages à ses praticiens. « Les sportifs ont souvent des salaires mirobolants ou même indécents », a ajouté le Dr Paré. L’engouement pour certaines disciplines sportives fait oublier les autres secteurs de la vie nationale. « Quand la population se mobilise pour accueillir des sportifs parce qu’ils ont remporté un trophée alors que des enseignants admis au concours du CAMES reviennent incognito sans que personne n’en soit informé, pose aussi le problème d’équité entre les secteurs », a-t-il expliqué.

Au cours des 48 heures, les participants aux Rencontres africaines du Sport et de la citoyenneté auront droit à des conférences animées par des personnes ressources. Elles seront assorties d’un document qui sera remis aux autorités nationales.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net