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Forces armées nationales : Le procès des mutins se fait toujours attendre

Publié le dimanche 28 octobre 2012 à 21h45min

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Forces armées nationales : Le procès des mutins se fait toujours attendre

Après le retour des démons de la mutinerie qui les ont secouées, les forces armées nationales peuvent se targuer d’avoir passé une année 2012 en toute quiétude. Du moins, la sérénité semble-t-elle être revenue dans les rangs, même si tous les problèmes soulevés par les mutins n’ont pas totalement encore trouvé de solution. La patate chaude reste et demeure l’organisation du procès des plus de 300 militaires détenus depuis le mois de juillet 2011. Le tribunal militaire avait promis de boucler le dossier au plus tard « au dernier trimestre » de cette année. Ce rendez-vous très attendu par l’opinion nationale et internationale sera-t-il respecté ?

Difficile de répondre par l’affirmative. En effet, depuis que les choses sont revenues quelque peu à la normale, très peu d’infos échappent véritablement des persiennes du tribunal militaire. Et c’est de bonne guerre. La grande muette a horreur du bruit autour de ces affaires-là. Les épouses et parents des mutins détenus ayant baissé la pression qu’ils mettaient à l’époque, on assiste plutôt à un calme plat. Une situation qui ne devrait pas signifier que tout va pour le mieux. Pour emprunter l’expression consacrée à la justice en général, on peut supposer que « le dossier suit son cours », tout en espérant que l’instance judiciaire militaire respectera son engagement, celui de tenir le procès avant la fin de cette année.

C’est une question d’honneur, mais aussi d’engagement pris au plus haut niveau de l’Etat, d’exorciser les démons de la mutinerie par le biais de la justice. On se rappelle que la radiation de plus de 500 bidasses, en juillet 2011, avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Les mutineries ont foutu le désordre au sein de l’armée qui s’est retrouvée sens dessus sens dessous. Des chefs militaires à qui a été logiquement imputé la responsabilité des événements se sont vus tous remplacés de leurs postes de commandement. De nouveaux patrons ont émergé à la tête de l’armée et tout le monde attend de les voir impulser les réformes nécessaires pour éviter de retomber dans les mêmes travers. Le Blaiso national s’est lui-même proclamé sinistre de la Défense et des Anciens combattants dans le gouvernement de Lucky Luc I. Tout cela suffit-il pour exorciser les vieux démons ?

Une année après ces mutineries qui ont lourdement ralenti l’élan du « Burkina émergent » promis par l’enfant terrible de Ziniaré qui venait d’être ré-réélu pour son dernier mandat constitutionnel, on ne devrait pas se contenter seulement de dire que l’essentiel, c’est le retour à la paix. En cela, l’organisation du procès des militaires mis en cause constitue une étape importante pour faire, autant que possible, la lumière sur les motivations de ces mutineries qui ont causé beaucoup de tort à l’économie et au prestige national. Si ces assises sont autant attendues par les parents des prévenus que par l’opinion, c’est bien parce qu’elles détiennent une partie de la clé de l’énigme qui a amené une bonne partie de l’armée nationale à s’en prendre à certaines personnalités de l’Etat, aux sièges d’institutions importantes comme l’Assemblée nationale, et surtout aux biens privés comme de vulgaires malfaiteurs. Certes, c’était une affaire de justice supposée mal rendue contre certains militaires qui a mis le feu aux poudres. Mais l’enchaînement de violences qui a suivi la révolte des militaires contre l’appareil judiciaire a été largement disproportionné.

Au moment où l’armée est appelée à panser ses plaies, force est de reconnaître que la sous-région ouest-africaine, notamment les principaux voisins du Burkina, sont toujours dans la tourmente. Dans la Côte d’Ivoire d’Alassane Dramane Ouattara, les cœurs et les esprits se hâtent lentement pour se désarmer. La longue crise d’une décennie que connaît ce pays continue d’affecter profondément le Faso. Lorsque l’armée burkinabè avait pris la douloureuse décision de radier plus de 500 militaires, donc de les balancer dans la nature, on s’est logiquement inquiété que ces gens n’aillent grossir les rangs des mercenaires qui écument les foyers de tension. La circulation anarchique des armes aidant, tous les ingrédients étaient néanmoins réunis pour que ces hommes soient tentés d’aller vendre leurs services au-delà des frontières.
A propos de la proximité, voire de la promiscuité des armées de la sous-région, c’est un secret de Polichinelle que de soutenir que parmi les hommes qui ont livré l’offensive qui a délogé l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, il y avait des combattants qui se targuent d’être burkinabè. Selon des informations distillées dans la presse d’ici et de Côte d’Ivoire, ceux-ci ont attendu longtemps avant de percevoir les primes qui leur avaient été promises. Ce serait désormais chose faite depuis la dernière visite de Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, au Burkina. C’est tant mieux.

Engagé dans la mise à disposition de troupes pour l’opération de libération du Nord-Mali, l’armée burkinabè est à nouveau et officiellement sollicitée. L’opération de charme qui est organisée en ce moment à l’endroit d’anciens militaires serait destinée à repêcher quelques retraités pour aller gérer les sables mouvants de Tombouctou, Gao et Kidal... En attendant, le 1er novembre prochain -qui marque le 53e anniversaire de l’Armée- devrait être une bonne occasion pour dresser le bilan des différents engagements, et situer l’opinion sur le dossier du très attendu procès des mutins.

F. Quophy

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 28 octobre 2012 à 22:30, par Jamanatigui En réponse à : Forces armées nationales : Le procès des mutins se fait toujours attendre

    Que les juges prennent le temps qu’il faut pour punir ceux qui meritent leur peine. Pas de précipitations surtout.
    Ils se sont mutinés, ils ont volé, violés des femmes, violés des orphelinats et des Hôpitaux....qu’ils assument donc leurs actes.

  • Le 28 octobre 2012 à 23:56 En réponse à : Forces armées nationales : Le procès des mutins se fait toujours attendre

    Blaie meme est trop bon quoi. Des gens qui voulaient votre pau, vous voulez les juger ? Faut les faire et gna rien ! Pas parce qu’ ils voulaient vous Kafcidenter, mais parce qu’ ils sont betes. Si vous aviez pase votre temps le 4 aout ou le 15 octobre a piller les populations au lieu de securiser votre pouvoir, vous ne seriez pas la aujogdui. Tampiri pour des militaires qui ne sont pas malins.

  • Le 29 octobre 2012 à 10:23, par Le loup En réponse à : Forces armées nationales : Le procès des mutins se fait toujours attendre

    tout a fait d’accord avec toi Jamanatigui. Ces ex hommes de tenue, ont trainé dans la boue l’uniforme de l’armée nationale. une armée qui est craint et respecté par les pays voisins, une armée qui s’est tant de fois illustrée sur les différents fronts, une armée qui inspirait admiration et respect. aujourd’hui cet uniforme est symbole de honte, de vol, de meurtres, de viols, de pillage. On ne peut en voyant un militaire penser à tous ces crimes horribles. Que la justice prenne son temps afin d’agir au mieux. Il es vrai que ces hommes regrettent ce qu’ils ont fait mais cela n’enlève rien au fait qu’ils ont planifié et exécuté en toute impunité en connaissance des conséquences des actes odieux, inqualifiables tout simplement pour des raisons pécunières. Quel pardon peut on accorder a quelqu’un qui laisse sa femme à la maison, qui viole celui d’un autre, qui protege son enfant à la maison et qui sort tuer celui d’un autre, qui garde ses affaires et qui sort vandaliser des commerces rendant ainsi a néant tout le sacrifice d’une vie sans se soucier des milliers de personnes qui vivent directement ou indirectement de ceux ci. Que justice soit rendue que leur peine ne soit ni plus ni moins par rapport à leurs actes. qu’elle soit juste afin qu’ils vivent assez longtemps pour comprendre l’étendue de leur actes.

  • Le 29 octobre 2012 à 10:25, par Le loup En réponse à : Forces armées nationales : Le procès des mutins se fait toujours attendre

    tout a fait d’accord avec toi Jamanatigui. Ces ex hommes de tenue, ont trainé dans la boue l’uniforme de l’armée nationale. une armée qui est craint et respecté par les pays voisins, une armée qui s’est tant de fois illustrée sur les différents fronts, une armée qui inspirait admiration et respect. aujourd’hui cet uniforme est symbole de honte, de vol, de meurtres, de viols, de pillage. On ne peut en voyant un militaire penser à tous ces crimes horribles. Que la justice prenne son temps afin d’agir au mieux. Il es vrai que ces hommes regrettent ce qu’ils ont fait mais cela n’enlève rien au fait qu’ils ont planifié et exécuté en toute impunité en connaissance des conséquences des actes odieux, inqualifiables tout simplement pour des raisons pécunières. Quel pardon peut on accorder a quelqu’un qui laisse sa femme à la maison, qui viole celui d’un autre, qui protege son enfant à la maison et qui sort tuer celui d’un autre, qui garde ses affaires et qui sort vandaliser des commerces rendant ainsi a néant tout le sacrifice d’une vie sans se soucier des milliers de personnes qui vivent directement ou indirectement de ceux ci. Que justice soit rendue que leur peine ne soit ni plus ni moins par rapport à leurs actes. qu’elle soit juste afin qu’ils vivent assez longtemps pour comprendre l’étendue de leur actes.

  • Le 29 octobre 2012 à 11:38, par Conscience du faso En réponse à : Forces armées nationales : Le procès des mutins se fait toujours attendre

    Soldats, Hommes du rang, Sous-Officiers, Officiers, vous reconnaitrez desormais le Lieutenant, le Capitaine, le Commandant, le Colonel un tel comme votre nouveau Chef et vous lui obéïrez en ce qu’il vous commandera. Cette phrase sacrée qui est prononcée chaque fois qu’on change de Chef de Corps chez les les forces de l’ordre et de sécurité. Alors, pourquoi est ce que l’on s’en est pris à mort aux éléments du Capitaine Boukary le Lion en oct 1987 ? Surtout qu’ils avaient deposé les armes sur instruction de leur Boss, le même Lion. Etaient ils responsables de la declaration de leur Boss sur RFI, lorsqu’il disait qu’il se battrait jusqu’à sa dernière goutte de sang. Donc, c’est de cette armée qui arrête ses frères d’armes non armés pour aller les brûler vifs qu’on qualifie d’armée vaillante qui inspire admiration et respect ? Moi, je la qualifie d’armée criminelle sans éducation civique et des droits humains.

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