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Tabaski 2012 : Des préparatifs timides à Dédougou

Publié le mercredi 24 octobre 2012 à 23h10min

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Tabaski 2012 : Des préparatifs timides à Dédougou

Le vendredi 26 octobre 2012, les musulmans du Burkina Faso célébreront la fête de Tabaski, communément appelée « fête du mouton ». A quelques jours de cette fête à Dédougou, un tour a été fait dans la ville afin de s’enquérir des préparatifs de cette fête.

Comme toute fête, la célébration de la « fête du mouton » occasionne des préparatifs tant sur le plan spirituel, matériel et financier. Ainsi, dans la ville de Dédougou, chacun prépare la fête selon ses moyens. L’élément commun de ces préparatifs pour les musulmans est l’achat du mouton du sacrifice comme le prescrit le Saint Coran. Pourquoi un mouton pour le sacrifice ? « C’est la fête qui commémore le sacrifice d’Abraham à Dieu. Ainsi donc, à l’occasion de la fête de Tabaski, les musulmans sacrifient un mouton en souvenir du geste d’Abraham qui voulait obéir à son Dieu en sacrifiant son unique fils » a expliqué M. Inoussa Sankara, un jeune musulman membre de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB). Chez les vendeurs de bétail, l’ambiance n’est pas comme celle qu’on attendait.

« Cette année, les moutons se font rare et la plupart des gens posent un problème d’argent » a dit M. Boukary Ouédraogo, vendeur de bétail à Dédougou. Ce commerçant explique que chaque année, à l’approche de cette fête, c’est-à-dire dix (10) jours avant, il pouvait se retrouver avec plus d’une quarantaine de moutons à vendre. Mais cette année, compte tenue de la rareté des moutons, il n’a qu’une dizaine pour la vente. Il explique cela par le fait que l’année écoulée, les commerçants avaient mobilisé le bétail qu’ils ont convoyé en Côte d’Ivoire. Mais malheureusement, le marché n’a pas été concluant. Avec cette perte, la plupart des éleveurs refusent cette année de vendre leurs animaux. Selon M. Boukary Ouédraogo, le prix des moutons se négocie entre 20 000 et 75 000 francs CFA et ce prix est jugé plus cher par la majorité des acheteurs qui viennent.

Chez les couturiers, c’est le même son de cloche. « Le marché est timide cette année. Les gens n’ont pas amené des tissus à coudre » explique M. Drissa Traoré de Reflex Couture de Dédougou. Il justifie cette situation par la pauvreté qui est ressentie un peu partout. « Les années passées, à l’approche de la fête, nous veillons dans nos ateliers pour pouvoir terminer les tenues de nos clients. Cette année, nous ne savons même pas que nous sommes à l’approche de la tabaski. Chez nous comme chez les autres couturiers, le travail n’est pas intense car les clients se comptent au bout des doigts. » a-t-il ajouté. Du côté des salons de coiffure, les clients sont rares.

Les coiffeuses attentent impatiemment en vain des clientes. Chez Mme Fatim Diallo, gérante d’un salon de coiffure au centre ville de Dédougou, son personnel est à l’attente des clientes. Pour éviter qu’elles ne restent dans l’inactivité, elles se rabattent toutes sur la seule cliente qui se présente. Mme Diallo se dit étonner de la situation car dit-elle : « à l’approche de la tabaski, nous sommes débordées par les femmes qui veulent se coiffer avec les mèches. Et c’est la veille de la fêtes que d’autres viennent pour les coiffures qui ne nécessitent pas assez du temps. Mais pour le moment, pas de cliente à cause de la pauvreté ».

Pour le moment à Dédougou, chacun crie à la pauvreté dans les préparatifs de la fête de la tabaski 2012. Nous espérons que cette situation va changer avant la fête surtout que certaines institutions financières ont commencé à payer les salaires des fonctionnaires.

Stanislas BADO

Sidwaya

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