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Démonétisation : 94 milliards hors circuit au Burkina Faso

Publié le vendredi 12 novembre 2004 à 07h30min

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Depuis le 15 août 2004, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a procédé à la démonétisation des billets de la gamme de 1992. A quelque 50 jours de la fin de l’opération prévue pour le 31 décembre prochain, le directeur national de la BCEAO a fait le point à la presse, mercredi 10 novembre 2004.

"A la date du 8 novembre 2004, 76,3% des coupures de la gamme 1992 concernées par la présente opération de démonétisation a été rachetée. Et cela représente environ 695,7 milliards de francs CFA".

C’est une révélation faite par le directeur national de la BCEAO, M. Célestin K. Zallé à la presse. C’était le 10 novembre dernier à l’agence principale de la BCEAO à Ouagadougou. L’opération de démonétisation a débuté le 15 août 2004.

A cette date, l’opération se faisait plus ou moins officieusement et dans un cercle resteint : Banque centrale, Trésor public, poste. Mais à partir du 15 septembre, elle a été lancée officiellement sur une grande échelle dans les 8 pays de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA). En plus des institutions déjà citées, elle concerne également depuis ce jour, toutes les banques primaires.

Le taux de 76,3% déjà atteint est un bon score mais ne constitue pas pour autant, un motif de satisfaction. La Banque centrale veut récupérer le maximun possible de billets concernés.

La démonétisation, pourquoi ?

Deux raisons principales justifient la présente opération de démonétisation : le faux monnayage et les différents casses de la BCEAO en Côte d’Ivoire. Les coupures de 10 000 FCFA et de 5 000 FCFA ont particulièrement été l’objet d’attaques par des faussaires. Un réseau international a même été démantelé.

"Le procès est pour bientôt,a annoncé M. Zallé".

Au Burkina, deux individus en possession de grandes quantités de faux billets de 10 000 FCFA et 5 000 FCFA ont été épinglés par les forces de sécurité.

Ils sont sous les verrous à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Il en est de même dans d’autres pays. Ajoutées à cela, les différents casses de la BCEAO en Côte d’Ivoire, ont amené les autorités de la Banque centrale à réagir. L’offensive lancée depuis le 15 août porte déjà ses fruits. A propos des billets de série, a fruits du cambriolage des agences de la BCEAO en Côte d’Ivoire, la démonétisation a permis de mettre la police judiciaire sur des pistes sérieuses, a indiqué M. Zallé.

Pour réussir au mieux la démonétisation, des dispositions ont été prises par la BCEAO et les différents Etats. Il s’agit entre autres de la création d’un Comité national de supervision. Ici au Faso, le Comité se compose d’un représentant du ministère de la Défense, d’un représentant du ministère de la Sécurité, d’un représentant de la BCEAO, un représentant du ministère des Postes et Télécommunications d’un représentant de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers.

Les membres de la Commission se retrouvent une fois par semaine pour faire le point de la situation affiner les stratégies pour permettre un bon déroulement de l’opération et lever les obstacles. Ainsi, à la date du 8 novembre 2004, ce sont 94,1 millards de FCFA qui ont été rachetés au Burkina Faso, principalement à Ouaga et Bobo. Dans les jours à venir, l’opération prendra une nouvelle ampleur au Burkina compte tenu du fait que les Caisses populaires seront associées. Etant des Institutions financières de proximité, l’association des caisses populaires rurales à l’opération de démonétisation permettra de toucher les populations dans les campagnes les plus réculées.

RAZ
Sidwaya

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