LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Fermeture des aires d’abattage périphériques : Vers un bras de fer bouchers-gouvernement ?

Publié le vendredi 12 novembre 2004 à 07h30min

PARTAGER :                          

Le gouvernement a fixé la date de fermeture des aires d’abattage périphériques pour le 15 novembre 2004. L’information nous a été communiqué par quatre (04) associations de bouchers (Association.

Lagmtaaba des bouchers de Bogodogo, Association des bouchers de Bogodogo, Association des bouchers et charcutiers de Sig-Noghin et Association des bouchers de Boulmiougou) qui tenaient une assemblée générale le jeudi 11 novembre 2004 sur l’aire de Bogodogo. Une rencontre qui a débouché sur un refus catégorique des bouchers de quitter les aires à la date indiquée par le gouvernement.

"Le 15 novembre, nous ne quitterons pas les aires d’abattage car ce serait signé notre arrêt de mort. Nous préférons alors y mourir" ont clamé les bouchers au cours de leur assemblée générale. Ils considèrent en effet que la fermeture des aires d’abattages mettraient nombre d’entre eux au chômage et consacrerait la recrudescence des abattages clandestins. Ils trouvent également les raisons évoqués par le gouvernement pour la fermeture des aires nulles ou peu fondées.

"Le ministre pose deux problèmes : l’hygiène des produits d’abattage et la sécurité pour la navigation aérienne", résume un de leurs responsables, Daouda Compaoré. Il pense du reste que le problème de la sécurité aérienne ne constitue plus un problème puisqu’ils seraient tombés d’accord avec le ministère en charge de l’Elevage pour déplacer certains de leurs aires selon un cahier de charges arrêté ensemble.

Lequel cahier stipulerait en réalité, que seule l’aire d’abattage de Bogodogo concernée par la sécurité de la navigation aérienne devrait être déplacée.

Quant à l’hygiène, les bouchers estiment être plus victimes d’une certaine publicité qui tendrait à incriminer leurs produits que les choses ne le sont dans la réalité. "Nos produits sont de bonne qualité. Notre viande est régulièrement inspectée par les services techniques compétents de l’abattoir frigorifique", indique Daouda Compaoré. Il affirme également que les aires ont déjà reçu "des centaines de stagiaires de l’Ecole nationale de la santé publique". Ce qui serait de son avi un gage de qualité et de confiance de la part des services publics vis-à-vis de leurs activités. "Les aires d’abattage n’ont pas été anarchiquement installées. Elles ont vu le jour grâce à l’appui des autorités municipales à travers l’acquisition des

terrains et des équipements. Elles sont en outre gérées par des associations reconnues par les autorités compétentes et enregistrent plus de 3000 membres. Ils ont versé durant les quatre dernières années, plus de 40 millions en termes de taxes au Trésor Publics renchérit un autre responsable.

En tout état de cause, les bouchers demandent la réactivation des projets de construction de trois (03) aires d’abattage périphériques dont le montant s’élèverait à 52 millions de nos francs. Ils disent être prêts à supporter ces montants.

Ils appellent le ministre du Commerce à reconsidérer sa position et à nouer un débat franc et constructif avec leurs associations.

Enfin, ils dénoncent les conditions de retour à l’abattoir qui ne seraient t plus ouvertes à tous mais aux bouchers dûment agrés et détenteurs de registre de commerce. Selon eux, seuls les 60 premiers bouchers remplissant les conditions seront pris. Les autres devront se contenter d’attendre la viande dans les marchés pour la revendre. Il y aurait déjà 7 bouchers agrées et il resterait donc 53 à trouver. Ils y voient donc une manœuvre (de qui ?, ils ne le disent pas) visant à offrir un monopole à certains d’entre eux au détriment des consommateurs qui payeront selon eux, la viande plus chère.

En dernière analyse, ils croient que la réhabilitation de l’abattoir frigorifique n’a pas tenu compte des réalités des usagers.
S’achemine-t-on vers un bras de fer entre eux et les autorités ? Tout le laisse croire. La journée du 15 novembre nous situera davantage. Pourvu que la paix et la quiétude sociales soient préservées. En attendant, ils ont adressé une lettre ouverte au ministre de l’Emploi pour qu’il intercède en leur faveur. Au moment où nous écrivons cet article, nous n’avions pas réussi à avoir confirmation de la fermeture ou pas des aires par le ministre du commerce.

V.A.S
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)