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Libye : Mouammar Kaddafi, trahi par Bachar al-Assad et assassiné par un agent français ?

Publié le mardi 2 octobre 2012 à 23h44min

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Libye : Mouammar Kaddafi, trahi par Bachar al-Assad et assassiné par un agent français ?

Alors que l’anniversaire de la mort de l’ex-Guide libyen approche, son fantôme agite toujours les milieux diplomatiques et du renseignement occidentaux. Dans son édition du 29 septembre, le quotidien italien "Corriere della Sera" avance la thèse de l’assassinat de Kaddafi. Livré par Bachar al-Assad, le leader libyen aurait été abattu par un agent des services secrets français.

Mouammar Kaddafi a-t-il succombé à la fureur de la résistance libyenne ? Ou a-t-il péri sous les balles des services de renseignements français, dans l’ambulance qui devait l’amener à Misrata, le 20 octobre 2011 ? Pour le journal transalpin « Corriere della Sera », la réponse est toute trouvée : « Un agent français derrière la mort de Kaddafi », titre le quotidien.

L’article remet en cause la version officielle des dernières heures de l’ex-Guide libyen, qui incriminait les membres de la résistance libyenne ayant procédé à son arrestation. Le « Corriere della Sera » s’appuie dans un premier temps sur les déclarations de Mahmoud Jibril, ex-président du conseil exécutif du Conseil national de transition libyen (CNT), aux micros de la télévision égyptienne Dream TV, le samedi 28 septembre : « Un service de renseignement que je ne connais pas avait intérêt à ce que Kaddafi se taise à jamais, car il a eu plusieurs secrets et a noué d’étroites relations avec de nombreux régimes internationaux ». « Un agent étranger était infiltré avec les brigades révolutionnaires pour tuer le colonel Kaddafi » a-t-il ajouté.

Trahison de Bashar ?

Le quotidien italien ajoute à son argumentaire les déclarations d’un autre responsable libyen, l’homme chargé des relations avec les agences de renseignement étrangères pour le CNT, Rami El Obeidi. Dans le quotidien britannique le « Telegraph », ce dernier affirme que le dictateur aurait été localisé grâce à son téléphone portable dont il s’était servi un peu plus tôt pour contacter plusieurs de ses soutiens en Syrie. Et ce serait à cette occasion que le service d’espionnage de Bachar al-Assad aurait choisi de divulguer l’information aux services secrets français, leur permettant ainsi de capturer leur cible.

Alors que la révolte grondait dans son pays, selon le quotidien italien, le leader syrien avait tout intérêt à s’attirer les faveurs des Français. Et, toujours selon le quotidien, qui cite des sources diplomatiques anonymes, il ne fait presque aucun doute que, si un service avait intérêt à faire taire Kaddafi, en le supprimant entre le moment de sa capture et son arrivée à Misrata, c’est le renseignement français. Selon Rami El Obeidi, la France aurait « joué un rôle direct dans la mort de Kaddafi, notamment dans son meurtre », ajoutant que, dans les milieux britannique et turc du renseignement, on parlait à l’époque d’opération « exclusivement française ».

La campagne de Nicolas Sarkozy financée par Kaddafi

Quel intérêt auraient eu les Français à abattre Mouammar Kaddafi ? Là encore, le « Corriere della Sera » reprend une thèse apparue il y a plus de six mois, notamment sur le site Internet « Mediapart ». La France aurait cherché, selon cette version des faits étayée par des sources diplomatiques occidentales - là encore anonymes - à protéger le secret autour de financements versés par l’ex-dirigeant libyen.

« Mediapart » publiait, en mars 2012, un document qui prétendait prouver le financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy par la famille Kaddafi. L’ancien chef d’État avait aussitôt déposé plainte contre le site Internet, notamment pour faux et usages de faux. Rien ne dit si l’enquête, toujours en cours, permettra de confirmer ou d’infirmer tout ou partie de la version des faits relayée par le journal transalpin. En attendant, faute de preuves suffisantes et d’un mobile avéré, l’ « assassinat » de Kaddafi reste toujours au rang des énigmes irrésolues.

Par Mathieu Olivier (@MathieuOlivier)

Par Jeune Afrique

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