Après l’enrôlement biométrique qui a pris fin le 16 août 2012, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) sattelle au dédoublonnage du fichier électoral. En vue d’impliquer l’ensemble des acteurs au processus, l’institution a initié des journées portes ouvertes, les 27 et 28 septembre derniers à son siège, pour rassurer les acteurs politiques du travail mené afin d’obtenir un fichier électoral fiable.

Dans la matinée du jeudi 27 septembre passé, le président de la CENI, Me Barthélemy Kéré et ses collaborateurs ont reçu, dans un premier temps, les membres de la majorité. « L’objectif est d’expliquer le processus de dédoublonnage aux acteurs de la scène politique que sont la majorité, les partis de l’opposition, les membres de la société civile et les médias », a indiqué le président de la CENI. Il a, par ailleurs, invité les visiteurs à jouer le rôle d’ambassadeurs auprès des populations pour les informer du travail abattu par la CENI dans l’établissement d’un fichier électoral fiable. « Il y a de nombreux illettrés et le rôle de la classe politique doit être amplifié pour informer et renseigner les populations.

Les hommes politiques doivent être des acteurs de terrain pour soutenir la CENI dans le processus électoral », leur a demandé Me Kéré. Le directeur du projet Gemalto qui a accompagné la CENI dans l’enrôlement biométrique, Henry Olivier, est revenu sur les différentes étapes de la constitution du fichier électoral. Par le biais d’une projection Powerpoint, il a démontré que le travail recèle trois phases que sont l’enrôlement, la consolidation et le dédoublonnage.
Selon l’expert en biométrie, la consolidation a consisté à récupérer l’ensemble des données de l’enrôlement et à les stocker au niveau du serveur central, localisé à la CENI.

Pour ce qui est du dé-doublonnage, il s’agit d’apurer la liste électorale des doubles inscriptions. « Le dédoublonnage permet de garantir qu’un citoyen est inscrit une et une seule fois sur la liste. Ce travail se fait à partir de la vérification de l’identité et du traitement des empreintes digitales de la personne enrôlée. Il va consister à déterminer le nombre exact d’électeurs qui iront au scrutin », a précisé Henry Olivier.

Le secrétaire administratif du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Blaise Sawadogo, a salué l’initiative de la CENI de les avoir conviés à une telle rencontre.

« Cela nous conforte dans notre conviction que nous avons fait le bon choix en allant vers la biométrie. Il y a un travail scientifique et méthodique qui a été mené pour proposer un fichier électoral fiable », a soutenu Blaise Sawadogo. Il a promis que le groupe de la majorité est disposé à faire le travail de relais auprès des électeurs afin qu’ils comprennent le bien-fondé du processus et sortent massivement le jour du scrutin.

Dans la même journée du 27 septembre 2012, la CENI s’est également entretenue avec les représentants des partis politiques de l’opposition. Avec eux, Me Bathélemy Kéré a, une fois de plus, expliqué les objectifs de la rencontre.

Pendant une heure d’échange, l’expert en biométrie, Henry Olivier, a répondu aux sollicitations des uns et des autres sur la transparence du fichier électoral. Le président du Parti républicain pour l’indépendance totale (PRIT-Lannaya), El Hadj Mamadou Kabré, a déclaré faire confiance aux hommes car, a-t-il dit, les machines ne font que ce qu’on leur ordonne.

Il a ajouté qu’il est ressorti rassuré de la fiabilité de la biométrie, après la visite des installations informatiques de la CENI. « Notre souhait est d’être informé à chaque étape du processus électoral. Cela nous permettra, sans doute, de tester, à notre niveau, la fiabilité du système biométrique », a insisté M. Kabré.

Mouniratou SANFO & Salamatou SOW
(Stagiaires)

Sidwaya