La tribune du démocrate est « un cadre d’expression où de jeunes talents présentent à la fois leur réflexion sur une problématique donnée et montrent la pertinence de leurs arguments ainsi que la maîtrise de l’art de l’éloquence », précise Barthélémy Tenkodogo, le secrétaire exécutif national adjoint du Cadre de réflexion et d’actions démocratiques (CADRe), en procédant au lancement officiel de la compétition. La tribune du démocrate se présente donc comme un concours, mais aussi et surtout comme « une contribution du CADRe à l’enracinement d’une démocratie véritable au Burkina ».

Pour coller à l’actualité, les différents candidats devront faire valoir leur force argumentaire et l’art oratoire autour du thème : « le sentiment d’injustice peut-il justifier les violences sociales au Burkina ? ». Le choix de ce thème s’inscrit dans une logique de continuité à savoir développer un thème en rapport avec l’actualité du moment. Nul besoin de rappeler que les violences sociales prennent de l’ampleur au Burkina depuis la crise consécutive au décès de l’élève Justin Zongo, puis les mutineries militaires qui ont émaillé la grande muette.

La 3e édition ainsi lancée, la balle est désormais dans le camp des étudiants. La seule condition pour prendre part à la compétition, c’est d’être étudiant. « De la 1ère année à l’année du doctorat, vous pouvez participer. C’est votre compétence qui compte. On peut avoir des diplômes et ne pas maîtriser l’art oratoire », souligne Barthélémy Tenkodogo.

La finale aura lieu le 03 novembre 2012 à l’université de Ouagadougou. Elle sera précédée de la tenue d’un panel le 02 novembre sous le thème : « enrôlement biométrique et transparence des consultations électorales au Burkina Faso ».

Les deux premières éditions avaient enregistré chacune une cinquantaine de candidatures dont dix avaient été retenues pour la finale. Cette année, seulement cinq candidatures seront retenues, suite aux recommandations des membres du jury. Il appartient donc aux différents candidats de véritablement peaufiner leur travail avant de le soumettre.

Contrairement aux précédentes éditions, cette année, c’est un seul thème qui est retenu pour plus d’équité. « C’est plus facile d’évaluer les gens qui réfléchissent sur un même thème que sur des thèmes différents », soutient Barthélémy Tenkodogo.

La 1ère édition tenue en mai 2010 avait pour thème central : « l’alternance démocratique au Burkina Faso : leur ou lueur ? », un thème subdivisé en quatre sous-thèmes : la limitation du mandat présidentiel est-il antidémocratique ? Y a-t-il une vie après le palais présidentiel ? Faut-il une alternance démocratique au Burkina Faso ? L’alternance démocratique au Burkina Faso est-elle possible ?

La 2e édition, tenue en octobre 2011, avait pour thème : quelles réformes politiques et institutionnelles pour le Burkina Faso ? Ce thème était subdivisé en trois sous-thèmes à savoir : Faut-il exclure la chefferie traditionnelle du jeu politique ? La désobéissance civile est-elle une solution à l’alternance démocratique au Burkina Faso ? Faut-il aller vers une 5e république ?

Lors de la première édition, le lauréat était reparti avec la somme de 300 000f+ un trophée, la 2e édition 150 000f + un trophée. Et les réflexions des deux éditions compilées dans un document qui sera mis à la disposition d’un certain nombre de structures pour exploitation.

Moussa Diallo

Lefaso.net