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Mine d’or de Mana : La responsabilité sociale n’est pas un vain mot

Publié le samedi 22 septembre 2012 à 11h26min

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Mine d’or de Mana : La responsabilité sociale n’est pas un vain mot

Mise en activité en 2008, la mine d’or de Mana est la deuxième plus grande mine après celle d’Essakane. Installé au cœur d’une région difficile d’accès, ce site procure une satisfaction pour les responsables de la société et les populations environnantes. En déplacement sur le site le 18 septembre dernier, le Conseil d’administration de la Chambre des mines du Burkina a constaté de visu les conditions de travail et les réalisations sur le terrain.

Mana, localité située à une soixantaine de kilomètres de Dédougou, chef lieu de la région de la Boucle du Mouhoun. C’est dans ce village que l’or coule pour la Société d’exploitation minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO). Avec une production de 187 761 onces d’or en 2011 et 79 065 onces de janvier à mai 2012, la mine d’or de Mana est la plus importante après celle d’Essakane dans le sahel. Mise en activité en 2008, la mine fait déjà la satisfaction des responsables de la société et des populations. Sur les plans d’investissement, social, sanitaire, sécuritaire et environnemental, les responsables de SEMAFO n’ont pas lésiné sur les moyens.

Sur le site, des excavatrices, des camions, des foreuses, des bulldozers concassent entre 85 000 et 110 000 tonnes de rochers par jour à la recherche du métal jaune. Au total, 1217 personnes travaillent sur le site. Afin d’assurer la continuité du travail, Elie Ouédraogo et ses collègues ont mis en place des mesures sanitaires qui se révèlent efficaces. En 2011, les statistiques font état de 63 blessures, 13 accidents avec dommages et 13 incidents. Au 9e mois de 2012, la société compte 33 blessures.

En matière de consultation sanitaire, 3772 consultations ont été enregistrées en 2011 et 2461 en 2012. La maladie la plus récurrente sur le site est le paludisme dont 290 cas ont été enregistrés cette année.

Consciente de sa responsabilité sociale, SEMAFO fait le nécessaire pour assurer un bien-être des populations riveraines du site. C’est ainsi que des projets ont été initiés et financés par la société à leur profit à travers sa fondation. De la santé à l’éducation en passant par les PM, SEMAFO abat un travail énorme au profit des populations. Des écoles, un collège d’enseignement général (CEG), des infrastructures sanitaires ont été soit réhabilitées ou construites pour des villages de la localité. Des fournitures scolaires, des jeux pour enfants et des articles pour maison ont également été distribués aux populations. De juillet 2011 à juin 2012, la société estime à 479 380 081 francs CFA ses investissements dans ce domaine. Dans ses activités de soutien à la communauté de Mana, la société a assuré l’excavation de la conduite du Mouhoun.

« Aucune activité n’est possible sans une paix sociale », a-t-on coutume de dire. Pour cela, les responsables de SEMAFO ont initié des rencontres régulières avec l’administration locale et tiennent chaque deux ans un « dialogue social » afin de définir la marche du travail au sein de la société.

Afin de permettre aux femmes de la localité de subvenir à leurs besoins, SEMAFO a développé des projets. L’un des gros projets est sans conteste la savonnerie. Afin de permettre aux femmes de la localité de se prendre en charge sur le plan financier, SEMAFO a créé une savonnerie et emploie près de 80 femmes. « Au niveau du beurre nous sommes 65 mais les gens du bureau sont au nombre de 14 », a indiqué Safiata Dao, employée à la savonnerie. Avec ses 500 francs CFA comme prime journalière, elle satisfait, à la fin du mois, ses besoins. « Les retombés nous permettent de faire nos petites dépenses et d’améliorer notre quotidien », a-t-elle ajouté. Présente à la savonnerie depuis son ouverture en 2009, Mme Dao a réalisé des projets dont elle ne se croyait pas capable. « Ma vie a complètement changé. J’ai pu construire une maison en banco de 14 tôles, acheté un vélo et payé les frais de scolarité des enfants », s’est-elle réjouie.

Clientes traditionnelles de cette petite industrie, des structures basées au Canada ont commandé pour cette année près de 15 tonnes de beurre biologique et 3 tonnes de savons. La Fondation SEMAFO prend 400 boules chaque mois et des particuliers, connaissant les vertus de ce savon fait à base du beurre de karité et d’autres substances dont le miel, s’approvisionnent régulièrement au près de la structure. Bâtissant sa renommée au fil des années, la savonnerie de Mana vient de recevoir une commande de 5 tonnes de beurre biologique de la Corée du Sud. « Nous prévoyons un chiffre de 35 millions de francs CFA cette année », a indiqué Amidou Ouattara, chef des opérations de la fondation SEMAFO au Burkina. Ouverte en 2009, la savonnerie contribue à améliorer la vie de près de 10 000 personnes dans la localité.

En plus de ces réalisations au profit de la population, les responsables de la société entendent mettre en place une centrale solaire de 20 000 watts en 2013. « Nous avons découvert dans les pays de la sous-région où nous sommes présents qu’il existe un véritable problème d’énergie. C’est ainsi que nous avons décidé de mettre en place cette centrale solaire entre Zina et Wona. Elle va permettre de ravitailler la mine et les villages environnant en électricité », a expliqué Elie Ouédraogo, nouveau président du Conseil d’administration (PCA) de SEMAFO Burkina SA.

Présents à la visite, des responsables d’autres sociétés ont indiqué avoir tiré des leçons des réalisations de SEMAFO. C’est le cas de Bissa Gold dont les infrastructures sont en construction. « J’ai retenu beaucoup de choses de Mana. Les techniques mises en place pour créer des conditions sociales propices au travail, les réalisations sociales et certaines approches », a indiqué Dr Christian Ouédraogo, directeur général adjoint de la société Bissa Gold.

Pour leur part, les responsables administratifs de la région se disent satisfaits des réalisations de SEMAFO. « Nous saluons l’œuvre de SEMAFO dans la zone au profit des populations », a indiqué Bernard Béba, secrétaire général de la région de la Boucle du Mouhoun.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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