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Mal gouvernance et corruption au Burkina : Luc Adolphe Tiao siffle la fin de la recréation

Publié le jeudi 13 septembre 2012 à 23h13min

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Mal gouvernance et corruption au Burkina : Luc Adolphe Tiao siffle la fin de la recréation

Le gouvernement Burkinabè se veut, plus que jamais, déterminé dans la lutte contre la corruption et la mal gouvernance de façon générale. En visite ce jeudi à l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE), le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a réaffirmé tout le soutien de l’exécutif à l’institution et annoncé des mesures fortes destinées à traduire dans les faits toute la volonté du gouvernement sur la question.

Il s’agit, entre autres, de l’établissement, dans un délai de 10 jours, de la liste des personnes identifiées dans tous les rapports de l’ASCE comme responsables de fautes lourdes de gestion ou de détournement de deniers publics ; de la transmission de cette liste au gouvernement pour la prise de sanctions idoines en conseil des ministres. Ensuite, de la transmission à l’ASCE des deux rapports des commissions parlementaires pour approfondissement des investigations et pour des recommandations appropriées à soumettre au Premier ministre dans de meilleurs délais. Ces deux commissions d’enquête parlementaires, faut-il le rappeler, portent, l’un sur des dysfonctionnements dans le secteur de la santé et l’autre, sur des manquements dans la gestion de marchés publics.

Luc Adolphe Tiao a aussi annoncé l’organisation courant octobre 2012 d’un séminaire gouvernementale sur la problématique de la gouvernance dans le pays. LAT s’est en outre engagé à faire en sorte qu’il y ait la tenue effective d’ici la fin de cette année, d’assises nationales sur la corruption dont les recommandations fortes devraient permettre de booster la lutte contre la mal gouvernance au Faso.

Dans cette perspective, le Premier ministre, tout en se disant ne pas vouloir interférer dans le fonctionnement de la justice, a souhaité que les acteurs du monde judiciaire prennent les dispositions pour diligenter le traitement de tous les dossiers de mauvaises gestions des deniers publics identifiés et transmis par tous les corps de contrôle à la date d’aujourd’hui, avant fin juin 2013. Il y va, dit-il, du crédit de notre justice et de celui de notre Etat.

A entendre le chef du gouvernement, les mesures annoncées s’imposaient pour rassurer la population quant à la volonté du gouvernement, à sa détermination « à traquer les délinquants, les fossoyeurs de notre économie jusqu’à leur dernier retranchement ». En effet, sur 15 dossiers introduits en justice, aucun n’a encore connu un dénouement. En outre, pour ce qui est des recommandations antérieures, il ressort que sur un manque à gagner de deux milliards cent dix neuf millions quatre cent cinq mille cinquante trois (2 119 405 053) francs CFA, seulement soixante et un millions été recouvrés. Une situation qui s’expliquerait en partie par le fait que les personnes mises en causes n’ont pas de biens qui peuvent être saisis.

Aussi, sur 525 recommandations formulées, 325 ont été exécutées et 195 non encore exécutées. Personne, selon le Premier ministre, ne doit plus se sentir protégée une que son nom est impliqué dans une affaire de malversation. Si la personne se considère injustement accusée, c’est à lui de faire la preuve de son innocence devant la justice. Toutefois, il a insisté auprès de l’ASCE pour qu’il y ait plus de rigueur et de sérieux dans les investigations pour que l’on ne porte pas, sans raison valable, atteinte à l’image des gens qui peuvent être mis en cause.

Le PM Tiao a même laissé entendre que son gouvernement n’était pas contre le principe d’une loi anti corruption telle que prônée par le REN-LAC, si tant est que cela peut apporter un plus. En revanche, il n’est pas favorable aux actions spectaculaires, genre ‘’Opération Epervier au Cameroun’’. L’exécutif fait confiance à l’ASCE. S’il y a des mesures qui méritent d’être engagées, l’institution n’a qu’à faire des propositions et le gouvernement les examinera.

LAT s’est dit également opposé à la décoration ou à la promotion à des postes de responsabilité, de personnes mises en cause dans des situations de mauvaise gestion et il n’a pas exclu des mesures visant à mettre une fin à cela.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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