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Forum urbain mondial 2012 : Les acteurs du monde urbain repensent le futur des villes

Publié le mardi 11 septembre 2012 à 02h27min

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Du 1er au 7 septembre 2012 s’est tenue en l’Italie, la 6ème édition du forum urbain mondial. Depuis 2002, date de la première édition, le programme des nations unies pour les établissements humains (ONU-HABITAT) organise chaque deux ans cette rencontre de haut niveau. La ville de Naples au sud de l’Italie a été choisie cette année pour abriter la 6ème édition.

Le centre Palagressi, Mostra d’Oltremare de la ville de Naples était aux couleurs de la 6ème édition du forum urbain mondial durant la première semaine de septembre. Dans ce centre conçu pour abriter des rencontres culturelles, artistiques et intellectuelles, ont convergé, des décideurs politiques, des universitaires, des partenaires du développement urbain, des représentants d’ONG, des institutions publiques et privées, des techniciens du monde urbain, des parlementaires, de la société civile, etc.
Ils étaient plus de huit mille deux cent participants, venus de 152 pays, à se sont donner rendez vous, pour réfléchir et partager les idées, les expériences et les meilleures pratiques et politiques urbaines. Ce forum urbain mondial se veut selon les mots du secrétaire exécutif de l’ONU HABITAT, Dr JOAN CLOS, une plate forme de débats, et d’engagements sur les questions urbaines auxquelles sont quotidiennement confrontés aussi bien les pays développés que ceux en voie de développement. Il a souhaité à la cérémonie d’ouverture de véritables partages d’information entre les délégations présentes à Naples.

Dans son mot introductif, Il a également invité son auditoire à considérer les défis actuels du monde urbain que sont les questions d’emplois, de santé, de sécurité, et de prospérité pour les populations citadines. Dr JOAN CLOS s’est dit convaincu que « les villes sont sources de développement du fait de la concentration des facteurs de production ». Il a prévenu que « si nous voulons accélérer le développement de nos pays, nous devons faire attention à nos villes » car « l’on ne peut envisager un développement économique sans une urbanisation maitrisée ».

Planifier aujourd’hui notre futur urbain

Le « futur urbain », c’est le thème central autour duquel se sont focalisés les débats qui ont meublé les temps forts du forum, tels que la table ronde des ministres, et l’assemblée générale des jeunes. Selon les responsables du programme des Nations Unies pour les établissements humains, il s’agit d’interpeller chaque acteur, décideur, technicien ou partenaires financiers à un devoir d’anticipation sur le développement de nos villes. Ce thème, souligne Alioune BADIANE, Directeur de la Coopération de l’ONU Habitat, met en question le devenir des villes, « l’avenir de l’humanité tout court qui se dessine sous les traits de l’urbain ».

Pour l’ONU-HABITAT, depuis 2010, plus de la moitié de la population mondiale vit dans les centres urbains. Au regard du caractère irréversible du phénomène de l’urbanisation, une invite a été lancée à chaque pays de considérer un certains nombre d’axes prioritaires sur lesquels actionner, pour se mettre à l’abri des travers d’une urbanisation mal négociée. Il s’agit en priorité de la planification urbaine. L’augmentation de la population des villes étant difficile à freiner, il devient impérieux de se préparer à accueillir les nouveaux citadins dans de meilleures conditions. Sans cette nécessaire planification, l’augmentation de la population urbaine se traduira par la naissance ou l’extension des bidonvilles. Ce travail doit se faire de manière concertée entre les décideurs gouvernementaux et les autorités locales, souligne Alioune BADIANE. Pour lui, « il faut un engagement et une infiltration des priorités entre l’Etat et les collectivités locales » pour réaliser les projets de développement dans les villes.

La rencontre de Naples a insisté également sur la nécessité de penser à des villes compactes qui intègrent l’emploi et l’habitat. Cela revient à promouvoir la mixité urbaine qui veut que les habitants logent et exercent leur métier sur des sites les moins distants possibles. Cela permet d’éviter l’étalement urbain avec ses nombreuses conséquences qui se déclinent en termes d’accès aux services sociaux de bases (l’eau, l’électricité, l’éducation, la santé, l’assainissement, etc.) Le défi à relever reste la productivité des villes.

A Naples, les spécialistes ont également reconnus que le développement des villes doit désormais intégrer la gestion des risques car les centres urbains sont de plus en plus confrontées a deux phénomènes croisés que sont la croissance de la population et la dégradation de l’environnement.

Les 8271 participants du forum mondial ont quitté la ville de Naples avec des nouvelles idées et des informations pratiques pour planifier le futur de leurs villes. Ils garderont certainement pour longtemps les souvenirs de cette ville vielle de plus de 2000 ans, où les habitations sont parfois nichées aux flans de grandes collines ; une ville aujourd’hui confrontée à de sérieux problèmes de salubrité et de sécurité urbaines.

Mamadou DEMBELE
DCPM MHU


Les coulisses

Pour assurer la sécurité des participants du forum, les organisations n’ont pas lésiné sur les moyens. Deux cents policiers ont été mobilisés pour veiller au grain. Détecteurs d’arme à feu au point, les agents de police recevaient à l’entrer chaque visiteur du centre Palacongressi, Mostra D’Oltremare. Sans badges pas d’accès. Une consigne respectée au pied de la lettre. Tous les sacs à main étaient contrôlés avec minutie avant d’être restitués aux propriétaires.

Afin d’aider les participants à se retrouver dans cette vaste enceinte du centre Palacongressi, Mostra D’Oltremare 500 volontaires (jeunes filles et jeunes garçons) ont été mobilisés autour de trois commissions : Protocol, information et logistique. Le hic est que nombre d’entre eux ne parlaient ni français ni anglais, juste le napolitain. C’était un soulagement pour les participants même francophones de rencontrer un rare volontaire anglophone.

La ville de Naples compte une importante communauté burkinabè mais 60% d’entre eux sont au chômage et flânent à longueur de journée sur des places publiques et les marchés populaires où il est très fréquent d’entendre des conversations en mooré. « Allez dire à nos frères de rester au pays travailler tant qu’ils peuvent avoir un revenu d’au moins 100 000 fcfa. Ici ce n’est pas une vie » nous a chargé un de nos compatriotes. Certains vivent dans des conditions très sévères et l’inactivité cause à d’autres des problèmes de santé mentale.

Le burkinabè à Naples, selon nos compatriotes, est traité avec des égards par la police et par les employeurs. S’il arrive à un d’entre eux d’être pris en flagrant délit de petites fautes (emprunter les transports sans le ticket) il est immédiatement relâcher dès qu’il décline son identité « BURKINABE ». Ils ont la belle réputation d’être de gros et honnêtes travailleurs.

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