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Campagne agricole au Nord : Bonnes tendances, producteurs mobilisés

Publié le dimanche 2 septembre 2012 à 22h39min

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Campagne agricole au Nord : Bonnes tendances, producteurs mobilisés

Au nord où il a achevé ce 31 août 2012 sa mini- tournée qui l’a conduit au total dans trois régions du pays, le ministre délégué à l’Agriculture avait de quoi être satisfait. Certes, le développement de la plupart des plants n’est pas à un niveau aussi avancé que dans le Sahel ou le Centre Nord. Mais, dans le Yatenga, le Passoré et le Zondoma, Abdoulaye Combary a visité des champs écoles prometteurs et rencontré des producteurs mobilisés et apparemment en phase avec les ambitions gouvernementales c’est –à-dire des opérateurs engagés de plein pied dans l’intensification et la diversification de la production agricole.

Toute chose, dans un contexte de changements climatiques, passe par la maîtrise de l’eau, l’utilisation d’intrants et de semences améliorées et la restauration des sols dégradés. Au nord, les producteurs ou les propriétaires de champs écoles expérimentent déjà bon nombre de ces approches innovantes, avec plus ou moins de bonheur. « C’est ici au Yatenga que j’ai compris que rien, en matière de production agricole, ne se perd, tout se transforme », commente, l’air admirateur, le ministre délégué qui a invité partout où il est passé les autres producteurs à suivre les producteurs modèles. A l’image de Yacouba Ouédraogo du village de Goinré, distant de Ouahigouya de seulement cinq kilomètres.

A la tête d’un ménage de 15 personnes et employant 5 actifs agricoles, l’homme exploite à côté d’un barrage un périmètre de 4 ha où il fait poussé maïs, niébé, choux, gombo et arachide. L’aménagement semi-californien pour lequel il a opté, lui permet de mobiliser l’eau du barrage pour sa production jusqu’à hauteur dé 276 m3 à travers 32 bassins d’eau qu’il remplit en fonction de ses besoins. Comme équipements, le producteur utilise et les membres de son équipe utilisent entre autres, des brouettes, une charrue asine, une charrette, un âne ; une motopompe, des pelles, des pioches et des râteaux.

Les infrastructures existantes se limitent à un magasin, un parc, des fosses fumières. Avec ce dispositif, Yacouba Ouédraogo travaillent 12 mois sur 12, produisant en saison pluvieuse comme en saison sèche. Le total de son compte d’exploitation pour la saison pluvieuse 2012 s’élève à 3 441 000 F CFA. Comme dirait l’autre, « La terre ne ment pas ». Pour la campagne sèche 2012-2013, l’agriculteur moderne entend aménager une superficie de 3, 75 ha pour produire des spéculations maraichères (tomate, chou, oignon, poivron). Yacouba n’est cependant pas le seul producteur du Nord à avoir reçu les félicitations et les encouragements du ministre délégué. Karim Ouédraogo, producteur de sorgho à Rom-Bangrin dans le Zondoma a été lui aussi vivement encouragé.

Il en a été autant à Mia/Arbollé (production d’igname locale), à Somiaga (site de conservation des eaux et sols) et à Gourga (opération de maïs de case) où les propriétaires de ces exploitations visitées ont reçu par la voix du ministre tout le soutien du gouvernement. A chaque étape Dr Combary a toujours invité les populations à suivre les producteurs modèles. Surtout que les spéculations présentent bien, la plupart étant au stade de montaison, voire d’épiaison et les pluies sont au rendez-vous. Mais, le septentrion Burkinabè n’est pas sans problèmes au cours de la présente campagne.

Des inondations précoces ont rendu inexploitables de nombreux bas fonds rizicoles dans le Yatenga. La menace acridienne n’y est pas totalement écartée. La vulgarisation des techniques de restauration des sols dégradés n’est pas encore généralisée à grande échelle et l’encadrement des producteurs est à renforcer pour rentabiliser davantage les nouvelles approches. Les semences améliorées ne sont pas disponibles en quantité suffisante pour tous les producteurs. Cette question a du reste polarisé les débats au cours des échanges que le ministre délégué a eus avec les acteurs de la région.

Là-dessus, Dr Combary, avec l’appui du directeur général de la production végétale, Robert Ouédraogo, a rassuré ses interlocuteurs, soulignant les efforts déployés pour gérer au mieux le problème qui est loin d’être spécifique au Nord. Autre préoccupation soulevée : la fin de projets dans la zone relatifs à la restauration des sols et qui inquiète les bénéficiaires. Ces derniers souhaitent que lesdits projets se poursuivent. Là aussi, le ministre délégué s’est montré très rassurant, indiquant que l’Etat est là pour aider les populations à trouver des solutions à leurs problèmes.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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