LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Amadou Alou, 1er adjoint au maire de Dori, à propos des inondations : « La catastrophe s’est déclenchée depuis le Niger »

Publié le dimanche 2 septembre 2012 à 22h37min

PARTAGER :                          
Amadou Alou, 1er adjoint au maire de Dori, à propos des inondations : « La catastrophe s’est déclenchée depuis le Niger »

A la faveur de la récente tournée de suivi de la campagne agricole 2012-2013 du ministre délégué à l’Agriculture, Abdoulaye Combary, dans le Sahel ; nous avons voulu en savoir davantage sur les circonstances des inondations que connaît Dori depuis quelque temps. C’est le premier adjoint au maire de la ville, Amadou Alou, qui a répondu à nos préoccupations. Entretien.

Votre cité est devenue visiblement une presqu’île avec les présentes inondations. Que s’est-il passé ?

Comme vous le voyez, la ville de Dori a été sinistrée. Plus tard, on s’est rendu compte que cela s’est étendu à beaucoup de villages. Les zones situées pratiquement dans des bas fonds et aux abords de la mare sont particulièrement concernées. Comme il y a très longtemps qu’on a eu de telles pluies, les gens ont perdu l’habitude de sécuriser leurs maisons, leurs champs et certains se sont même pratiquement installés dans le lit de la mare. Donc, on connaît pas mal de problèmes en ce moment.

Quel est l’état de la situation à l’heure actuelle ?

Il n’a pas plu ces deux jours et nous enregistrons un recul des eaux. Il y a une accalmie et nous espérons donc que les choses vont se limiter aux seules données à notre possession. Nous avons enregistré 1291 sinistrés, soit 254 ménages. Il y a également 197 champs inondés à travers la commune. Les sinistrés sont repartis dans les écoles, les annexes des collèges. Tout a été centralisé. Nous avons le COPROSSUR avec la supervision du haut commissaire et l’appui du gouverneur. Avec cette mobilisation des autorités locales, nous avons en tout cas pu prendre les choses en main. Actuellement même, il y a des secours d’urgence qui sont en train d’être apportés aux sinistrés.

Vous nous assurez que tout est bien géré ?

En centralisant, en mettant tout le monde dans le dispositif, on arrive à bien gérer. Jusque-là, ça va. On espère que les choses se passeront toujours bien à l’action sociale où tout a été centralisé. Si le travail est bien mené à ce niveau, il n’y aura de pas problème. Ce sera vraiment une des rares fois que les gens auront eu une telle situation et sont arrivés à la juguler aussi facilement.

Combien estimez-vous la quantité d’eau tombée à Dori ?

Je n’ai pas encore les données à ce niveau, mais ce n’est inimaginable. On parle même du triple de la situation que l’on a connue à la fin de l’année dernière puisque la mare n’était pas pleine. Maintenant la mare est pleine. Tout Dori est entourée d’eau. Il y a des maisons que l’eau n’atteignait pas depuis 1998 et ces habitations sont complètement dans l’eau. Tout est inondé. Nous avons fait un tour en hélicoptère et la situation était vraiment alarmante. Heureusement, Dieu merci, il y a eu un recul des eaux ces deux jours. Si ça se poursuit, les choses vont se stabiliser.

Avez-vous une idée des dégâts ?

Il y a beaucoup de maisons qui sont écroulées. Mais, nous n’avons encore de chiffres sur les dégâts. Nous avons demandé de centraliser. Ce que nous avons fait avec le COPROSSUR, c’est d’avoir une idée des besoins des populations. Depuis le sable, les sacs vides pour ralentir et faire barrage à l’eau jusqu’aux nattes, tentes. Vraiment, on a presque pensé à tout, même à l’eau potable. Et je pense que ça devra pouvoir aller. Mais, je le répète, la situation est exceptionnelle. La source de notre problème, c’est aussi le fleuve Niger. Le fleuve et ses affluents sont pleins et les eaux de nos mares ne peuvent plus être drainées vers le fleuve via les affluents. Pire, il y avait un reflux des eaux du fleuve.

Nous avons connu une situation l’année dernière mais c’était une menace intérieure et nous avons pu évacuer l’eau vers la mare. Maintenant, ce sont les mares qui sont pleines. Heureusement que nous avons aménagé des mares à l’intérieur de la ville qui sont actuellement pleines. N’eût été cela, l’eau allait se déverser aussi dans les secteurs de la cité, ce qui empirerait vraiment la situation de catastrophe.

Avez-vous réalisé des caniveaux ?

Oui, il y a des caniveaux. Mais, comme je l’ai dit, c’est tout le dispositif qui a été ébranlé. On évacue vers les mares et les mares se jettent dans les affluents du fleuve Niger. La catastrophe s’est déclenchée depuis le Niger. Voilà en fait ce qui a aussi causé le problème.

Entretien réalisé à Dori par Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Changement climatique : La planète envoie des signes
Déchets plastiques : Ces « voisins » qui nous envahissent