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18e Tour du Faso : Querelle entre Sénégalais et Burkinabè ?

Publié le vendredi 5 novembre 2004 à 07h25min

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Plus que trois étapes et la 18e randonnée du Tour cycliste international du Faso va prendre fin. L’arrivée sera jugée ce dimanche 7 novembre dans une ambiance du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO). Hier, à Ouahigouya, à l’occasion de la 8e étape, le Burkina a encore conjugué le verbe faillir sur la ligne d’arrivée : Saidou Rouamba a encore failli gagner. Mais Denis Flahaut a été plus réaliste.

S’il y a un coureur très en vue dans ce 18e Tour, c’est bien le Français de la Porte du Hainaut, Denis Flahaut. Il a toujours progressé au fil des étapes et c’est lui qui a remporté l’étape de Ouahigouya longue de 74 km. C’est du reste sur cette étape (plus longue que celle de Houndé qui était de 52 km) que la plus forte vitesse moyenne a été enregistrée : 42, 272 km/h. Denis Flahaut plus haut a encore obligé Saïdou Rouamba à secouer sa tête sur la ligne d’arrivée. Grand sprinter, Saïdou Rouamba l’est. Mais il a pour adversaires son âge et le génie du Français.

Depuis l’étape de Yako, Denis Flahaut a ôté le maillot vert des points des épaules de son compatriote Thierry David. Il est à 5h33 de Wahab Sawadogo, mais ne manque pas de le menacer sportivement : "je vais l’attaquer".
Le Burkina termine-t-il le Tour sans la moindre victoire d’étape ? En attendant, ce n’est pas le parfait amour entre les Etalons cyclistes et les Sénégalais (voir encadré). Aussi, entre le Belge Gunter cycliste et Wahab Sawadogo, l’un reproche à l’autre de vouloir le faire tomber. Bref, de querelles de sportifs qui n’entachent en rien le bon déroulement de la compétition.

Cette 18e édition est très animée et rien n’est définitivement joué. Le verdict, c’est pour ce 7 novembre. En attendant, la plus longue étape sera courue ce matin entre Gourcy et Ziniaré (180 km).

Alexandre Le Grand Rouamba


Arrivée de Ouahigouya

1er : Denis Flahaut (La Porte du Hainaut, France)

2e : Jorry Walgien (RTP, Hollande)

3e : Saïdou Rouamba (Burkina Faso)

4e : Michel Lelièvre (La Porte du Hainaut, France)

5e : Patrick Van Loon (RTP, Hollande)


Une hôtesse virée

Une hôtesse travaillant pour le compte d’un sponsor français a été renvoyée après l’étape de Yako pour indiscipline et irrespect envers ses "employeurs". Ainsi son Tour a pris fin à la 7e étape.


Bagarre de coureurs

Olivier Keita (Sénégal) : Le Sénégal est au moins tous les jours dans cette course, mais avec un peu plus de malchance de mon côté. Je n’arrête pas de crever et quand je tente de m’enfuir, ce sont des Africains derrière ou des Européens. N’empêche ! On fait le travail. Sans pression on fait la course, on s’exprime comme on peut pour essayer d’avancer un peu au niveau du classement général. Sur cette étape (Yako-Ouahigouya, ndlr), j’étais bien parti, Mahamadi Sawadogo (ndlr, un coureur burkinabè) avait bien suivi. Dommage qu’il n’a pas voulu collaborer. J’ai eu à creuser l’écart tout seul. Je lui ai demandé de passer, il n’a pas voulu. Voilà, un Européen qui gagne et c’est l’Afrique qui perd.

Je ne peux vous dire pourquoi il n’a pas voulu passer. Je lui ai parlé à l’arrivée et il m’a dit que je n’ai pas besoin d’un parchemin pour lui montrer. C’est ça le vélo. Il faut réagir très vite, en une fraction de seconde et le tour est joué. C’est sûr que le maillot jaune porté par le Burkina est menacé. Si les coureurs burkinabè continuent de travailler comme cela, ils risquent de payer cher. Ils se mettent, surtout les Sénégalais à dos.

Nous ne savons pas quel est le problème. Nous cherchons des victoires d’étape et non le maillot jaune parce qu’on est assez loin dudit maillot. Je ne vois donc pas pourquoi ils vont nous mettre des bâtons dans les roues au profit des Européens . S’il y a quelque chose, qu’on en parle parce que c’est la déception de l’Afrique. Je pense que même la direction du Tour n’est pas contente.

Saïdou Rouamba (Capitaine des Etalons cyclistes) : Nous n’avons pas de problèmes avec un coureur encore moins avec les Sénégalais. Les Sénégalais veulent en fait que nous les laissions partir. C’est la course, on ne peut pas les laisser partir comme cela. Nous ne pouvons pas accepter ce qu’ils veulent. C’est la course.

Denis Flahaut (Vainqueur de l’étape de Ouahigouya et maillot vert) : J’avais décidé : c’était de ne laisser partir personne. Au sprint final j’étais le plus fort. Je vais maintenant attaquer Wahab Sawadogo, le maillot jaune. Je suis aussi à 45 secondes du maillot blanc. Si je peux les remporter tous, tant mieux !

Jean-Marie Leblanc (DG du Tour de France) : Avant mon arrivée ici (ndlr, il est arrivé hier matin sur le Tour), j’avais des échos sur cette 18e édition. J’avais appris que c’est la meilleure édition du Tour du Faso depuis que le Tour de France s’est investi ici. En matière d’organisation, la course a plus d’allure. Il y a plus de moyens et d’expertise, plus de médiation à travers l’Afrique mais aussi l’Europe. Quelques sponsors européens sont ici pour aider à organiser cette compétition. Nous sommes venus ici pour aider à la progression du cyclisme burkinabè. Davantage de pays africains participent au Tour du Faso. Il y a des rebondissements tous les jours sur ce Tour. Nous sommes sur une dynamique de croissance et au contact des Français. C’est une espèce de coopération croisée entre les deux pays. Nous apprécions beaucoup la mentalité des Burkinabè.

Propos recueillis par Alexandre Le Grand Rouamba
Le Pays

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