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Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

Publié le vendredi 17 août 2012 à 00h25min

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Sale temps pour 42 jeunes entrepreneurs burkinabè qui avaient placé leur espoir dans le Fonds d’insertion des jeunes (FIJ) pour sortir du chômage et construire leur avenir. Leurs projets ont été pris en otage à Dakar au siège de la Conférence des ministres de la jeunesse et des sports des Etats et Gouvernements ayant le français en partage (CONFEJES). Motif ? L’Etat du Burkina Faso traine des arriérés de paiement de ses cotisations au niveau de cette institution.

Histoire d’une jeunesse prise en tenaille par la négligence de son gouvernement et les représailles d’une institution internationale.
Dire que le Burkina Faso n’a pas bonne presse au siège de la CONFEJES sis 26, Rue Huart de Dakar, relève de l’euphémisme. Et pour cause, l’attitude de son gouvernement a obligé les responsables de l’institution intergouvernementale à bloquer le financement des projets soumis par les jeunes promoteurs de micro entreprises de ce pays. Ce sont au total 42 projets sélectionnés soumis par 42 jeunes burkinabè qui y sont en souffrance depuis juillet 2009.

En effet, en 2009, le comité international de sélection et d’orientation du Fonds d’insertion des jeunes avait sélectionné 12 projets soumis par de jeunes burkinabè d’un coût global de 11 172 400 Fcfa. En 2010, 10 jeunes ont eu la chance de passer dans le filtre du comité de sélection avec des mini projets d’une valeur globale accordée de l’ordre de 14 716 750 Fcfa. En 2011, la CONFEJES a accordé 13 040 000FCFA à 10 jeunes promoteurs. En 2012, la cagnotte s’élève à 13 500 000Fcfa pour 10 jeunes entrepreneurs.

De malheureux bénéficiaires

Le récapitulatif donne 42 projets d’un montant de 52 427 150 Fcfa pour la période des quatre ans avec une possibilité de création d’environ 100 emplois. De telles statistiques ne sont incontestablement pas à négliger dans le contexte actuel du Faso où le chômage et le désœuvrement dictent leur loi à la jeunesse.
Seulement voilà : Ali Ouédraogo à qui la CONFEJES a accordé depuis 2010, un financement de 1 312 000 Fcfa pour mettre en place une mini laiterie au secteur 3 de Kaya n’a pas encore eu trace de cet argent. Edwige Marie Francine Nekyama de Koupéla, elle, attend en vain les 1 312 000 Fcfa pour créer son embouche bovine. Les 2 emplois qu’elle comptait créer avec cette activité sont du même coup devenus hypothétiques.

Diabri Nindia doit avoir mis une croix sur le million de Fcfa qui devait lui revenir depuis 2009. Bref, la liste des malheureux bénéficiaires de ce Fonds est longue. Le financement a été simplement bloqué par le bailleur, non pas faute d’une tension interne de trésorerie, mais en guise de sanction pour les pays qui n’honorent pas leurs engagements vis-à-vis de l’institution, notamment le paiement des cotisations.

Il faut signaler qu’il ya 3 types de cotisations : les cotisations statutaires d’une valeur de 2 633 000 Fcfa, les cotisations au fonds communs (forfaitaires) et les contributions au Fonds FIJ d’un montant de 3 000 000Fcfa pour bénéficier des financements des projets des jeunes promoteurs. La somme de toutes ces cotisations représente moins de 6 millions par an.

Alors, il se trouve que depuis plus de 4 ans, le Burkina avait accumulé des arriérés de cotisations suite à des annonces ou engagements pris. En janvier 2011, le Burkina totalisait 9 335 000 Fcfa d’arriérés de cotisation. Une source proche du dossier a certes attesté que l’Etat burkinabè a fait récemment un mandatement annoncé de quelques 7 millions pour apurer les arriérés, mais cette somme est naturellement en deçà du montant dû. Ce qui signifie que le Burkina est loin d’avoir régularisé sa situation auprès de cette institution. Il est donc prévisible que les potentiels bénéficiaires de l’édition 2012 subissent le même sort que leurs prédécesseurs des années antérieures.

Du reste, la réunion annuelle du comité international de sélection et d’orientation du FIJ vient de se tenir du 23 au 27 juillet à l’hôtel Neptune de Saly au Sénégal pour sélectionner les projets. 10 nouveaux projets de jeunes burkinabè ont été retenus à cette occasion pour un coût global de 13 500 000Fcfa.

Une négligence coupable

Cette situation laisse perplexe plus d’un, tant le paradoxe est saisissant entre la volonté politique de création d’emplois affichée à l’interne par le gouvernement à travers les initiatives du ministère en charge de la jeunesse et de l’emploi et la négligence coupable qui est à l’origine de la prise d’otage des ambitions et de l’avenir des jeunes promoteurs de projets au niveau de la CONFEJES.

Que c’est triste et indigne de savoir que sur 20 pays retenus en 2011 pour le financement du FIJ, seuls 3 pays dont le Burkina ont vu leurs dossiers bloqués pour des questions de cotisation. Les deux autres pays qui ont laissé bloquer les dossiers de leurs jeunes ont certainement leur raison et leurs priorités.

Mais les projets des jeunes du Burkina Faso qui y ont été pris en otage depuis maintenant 4 ans auraient pu constituer un appoint aux différents programmes du gouvernement en faveur de l’emploi et de la promotion de l’entreprenariat des jeunes pour réduire le chômage de cette génération qui hélas, pense à tort ou à raison d’avoir été sacrifiée !

Touwendinda ZONGO

MUTATIONS N.12 de août 2012, Mensuel burkinabé paraissant chaque 1er du mois (contact : Mutations.bf@gmail.com)


Qu’est-ce que le FIJ ?

Dans un contexte où le taux de chômage ne cesse de croître, l’insertion
économique des jeunes par la création de micro-entreprises est devenue un axe
prioritaire pour redonner une lueur d’espoir à cette frange de la population.
C’est dans cette perspective que la CONFEJES a créé le Fonds d’Insertion des
Jeunes (FIJ) en 1994.
Celui-ci consiste en :
Des formations d’initiation et de renforcement des capacités à l’entrepreneuriat
tant à l’intention des jeunes que de leurs encadreurs ;
Des financements de micro-entreprises ou micro-activités génératrices de
revenus permettant ainsi l’auto-promotion des jeunes par des emplois qu’ils
créent eux-mêmes.


Les projets financés par le FIJ

Le FIJ finance des projets dans tous les secteurs d’activité tout en privilégiant :
Les projets à caractère agro-pastoral ;
Les projets en zone rurale ;
Les projets collectifs ;
Les projets de jeunes filles ;
Les projets des handicapés physiques.
Le montant des prêts accordés aux jeunes se situe entre 100 000 et 5 000 000 Fcfa.
Le Fij est destiné aux jeunes âgés entre 18 et 30 ans.
Le Burkina s’illustre par la modestie des projets de ses jeunes qui excèdent rarement 1 500 000Fcfa pendant que les jeunes d’autres pays y tirent leur épingle du jeu en montant des projets consistants. Autrement dit, quand les Burkinabè bénéficient de 700 000Fcfa ou 1 million, leurs pairs des autres pays prennent entre 4 à 5 millions et cela par jeune et par projet. Et il ya bien des années que cette situation de préjudice dure !!!

TZ
MUTATIONS N. 12 de août 2012, Mensuel burkinabé paraissant chaque 1er du mois (contact : Mutations.bf@gmail.com)

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Vos commentaires

  • Le 17 août 2012 à 08:03 En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    mutation : le titre de votre article n’est pas juste ce sont les projet qui sont pris en otage et non des jeunes Burkinabés faites attention par ce que ce sont des sujets très sensibles.

    • Le 18 août 2012 à 06:18, par Tapsoba En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

      Effectivement,si vous prenez le titre au premier dégré,ça ne colle pas.Mais le journaliste a voulu par ce titre nous faire comprendre que c est leur avenir qui est pris en otage à Dakar.Et par delà,c est comme s ils l’étaient eux mêmes.

  • Le 17 août 2012 à 08:19, par Bougre En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Bel article mais mauvais titre ! Ne savez vous pas ce qu’est une prise d’otage de personnes ?

    • Le 17 août 2012 à 23:12, par Amina En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

      C’est bien écrit : JEUNESSE ET EMPLOI : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar. C’est tout dit les 3premiers mots de la phrase sont suffisamment clairs pour se rendre compte pour qui sait lire qu’il ne s’agit pas de prise en otage de personnes.
      Comprendre qui pourra.
      Apprenez à analyser avant d’envoyer des posts qui n’ont pas de sens.

  • Le 17 août 2012 à 09:51, par dinkous En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    BRAVO MUTATIONS !!!

    LES JEUNES APPELLENT CELA :
    LA HONTE DE L’ONU !!!!

    QUEL PAYS : MEME CES MAIGRES COTISATIONS A L’ÉCHELLE D’UN PAYS, ON VEUT NOUS FAIRE CROIRE QU’ON NE PEUT PAS PAYER OU ON A DÉTOURNÉ LES PAIEMENTS.

    LA HONTE VA NOUS TUER ET TUER LES PROJETS DES JEUNES !!!

  • Le 17 août 2012 à 09:56, par le mandateur En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Formidable ! je tir mon chapeau à l’auteur de l’article ; nous avons vraiment besoin de ce genre d’investigations pour mettre à nu les propos souvent hésontement mensongeux et démagogigues de nos dirigeants.Quel honte ! jeunesse, ouvrons l’oeil pour les prochaines élections. Que Dieu sauve le Burkina en nous donnant des dirigeants dignes d’intérêt.

  • Le 17 août 2012 à 10:23, par Yac En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Mr le journaliste, mettez souvent du sérieux dans l’élaboration de vos titres.

  • Le 17 août 2012 à 10:27, par Yac En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Le titre ne convient pas Mr le Journaliste

    • Le 17 août 2012 à 13:29 En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

      Le titre ne te convient pas mais nous avons tous compris le fond de l’article et c’est cela qui te gêne au fait où nous avons un gouvernement incompétent qui passe son temps à nous mentir avec des forums folkloriques sur la jeunesse à coup de centaines de millions par an mais quand il s’agit de passer aux choses sérieuses et très concrètement,il démissionne.
      honte à ces voleurs de la république qui ne se soucient que de leur seul bien être

    • Le 17 août 2012 à 14:02, par WendRaabo En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

      Suis du meme avis. L’article est bien mais vraiment le titre ne sied pas. j’ai cru à une vraie prise d’otage.

  • Le 17 août 2012 à 10:41 En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    MERCI M. le journaliste de la publication de cet article. C’est un article qui vaut vraiment la peine d’être lu. Le Burkina Faso a vraiment sacrifie sa jeunesse. Incapable de payer une cotisation annuelle de moins de 10 millions par mois, pourtant son gouvernement clame sur les media qu’elle a plan de creation d’emploi pour sa jeunesse. Le gouvernement burkinabe ne joind pas l’acte a la parole. SI VOUS AVEZ UNE CONSCIENCE, SI VOUS AVEZ DES ENFANTS, SI VOUS PENSEZ AU DEVENIR DE LA JEUNESSE BURKINABE ET SI VOUS PENSEZ AU DEVELOPPEMENT DE NOTRE CHERE FASO, PAYEZ LES ARRIERES DE COTISATIONS.

  • Le 17 août 2012 à 10:47, par saup En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    faites preuve de professionnalisme mr les journalistes.le titre ne sied pas

    • Le 17 août 2012 à 11:25, par Bougli En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

      Non non. Le titre est très bien. N’accusez pas le journaliste ; c’est vous plutôt qui ne comprenez pas. Réfléchissez plutôt ; être pris en otage à Dakar ne signifie que l’on se trouve physiquement à Dakar... Le titre sied bien. Le journaliste cherche à se faire lire, et il a atteint son objectif : Vous avez lu et le titre, et l’article,....en entier. C’est le but. Maintenant, parmi les lecteurs, il y a des gens qui comprennent, d’autres moins, et d’autre pas du tout. Pour cette question, c’est carrément autre
      chose.

      Bougli.

      Bougli

  • Le 17 août 2012 à 11:07, par Hugo En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Le titre est trop loin du texte proposé Mr le journaliste. Un peu de sérieux !

  • Le 17 août 2012 à 12:38 En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Il faut comprendre, l’Etat n’a même pas assez d’argent pour assurer ses frais de fonctionnements, dixit D. Barry

  • Le 17 août 2012 à 13:22, par Julian Assange En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Bel article. felicitation pour vos efforts de recherche M le journaliste. Je ne sais pas ce que vous voulez enfin ? Jeunesse ? mon oeil ! Au Burkina c’est le règne des vestiges et épaves, après on verra le cas des jeunes. Tout ce qu’on appelle "jeunes" au Faso sont pour la majorité nés pendant ou après l’assassinat de sanakara. Donc il ne connaissent que les gens comme blaise, salif, bognessan, mélégué, alain yoda, guissou, ... depuis leur naissance. Le faso a besion d’un vrai alternance générationnelle.
    Pour ma part le tritre est bien choisi, car le journalisme c’est aussi de l’art. ce n’est pas de la mecanique quantique, ou phisique pure. Un journaliste est libre de faire usage de figures de style pour rehausser ses écrits.
    cela dit, le non paiement de des contisation n’est pas surprenant, car les hommes au pouvoir ont toujours travaillé ainsi. La preueve, toujours, bon élève FMI BM et avant dernier du classement des pays.Wake up Burkina

  • Le 17 août 2012 à 14:28 En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Ceux qui pensent que le titre serait en déphasage avec le texte font une lecture de 1er degré du mot "Otage". Ici, il s’agit bien d’un otage que de voir l’avenir de jeunes promoteurs d’entreprises hypothéqué par une simple négligence. l’article du journaliste dit que les financements pourtant disponibles pour nos jeunes, sont hélas bloqués à Dakar. les jeunes et leur avenir donc sont bloqués. ils ont été pris en otage et il faut condamner cette politique d’irresponsabilité ! Mon Dieu, et dire que ce cas est celui qui a été révélé par le journaliste. Combien de cas similaires qui portent préjudice aux Burkinabé restent dans l’ombre ? sans lumière ? Bref, encourageons les journalistes à aider le pays à changer de Cap. au grand bonheur de tous !!!

  • Le 18 août 2012 à 01:23, par kabirou En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Le titre est savamment choisi par l’auteur de l’article. Je dirai plutôt que le meilleur équivalent est « l’assassinant » après lecture du contenu. C’est vraiment de la merde pour un Burkina qui convoite l’émergence. C’est une insulte à la jeunesse et à la nation toute entière .J’encourage ces genres d’investigations qui renseignent sur négligence des dirigeants vis-à-vis de la population et qui appellent à un réveil. C’est honteux.

    Par kabirou

  • Le 18 août 2012 à 19:23, par N’GAW En réponse à : Jeunesse et emploi : 42 jeunes burkinabè pris en otage à Dakar

    Merci Mr le journaliste,
    Cela est très important. Ceci va permettre à tout ceux qui n’ont pas encore compris, que nos gouvernants se préoccupent plutôt de leur réélection que de l’avenir de notre pays. Ouvrons l’oeil et le bon pour les élections futures.

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