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PARTI POUR LA RENAISSANCE DE LA DÉMOCRATIE AU FASO : Une formation politique qui prône « le changement et la démocratie pour le peuple »

Publié le vendredi 10 août 2012 à 00h17min

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Le Parti pour la renaissance de la démocratie au Faso (PRDF), nouveau venu sur la scène politique nationale veut bousculer la hiérarchie et s’imposer comme une formation avec laquelle il faut compter. Ce parti qui veut apporter « le changement et la démocratie » au Burkina Faso, se prépare activement aux élections couplées, législatives et municipales, prévues le 2 décembre 2012.

Cela bientôt deux ans que le Parti pour la renaissance de la démocratie au Faso (PRDF) existe sur l’échiquier politique national. Après avoir vécu incognito depuis sa création le 10 octobre 2010 à Tenkodogo, dans la région du Centre-Est, cette formation politique fondée par Zacharie Sorgho veut sortir de sa léthargie afin de jouer sa partition. Galvanisé par l’imminence des élections couplées, législatives et municipales du 2 décembre 2012, le premier responsable du PRDF a entamé depuis quelque mois, l’implantation de son mouvement sur l’ensemble du territoire national. « Nous sommes actuellement présents dans huit des treize régions que compte le Burkina Faso… », affirme le président du PRDF, Zacharie Sorgho.

Ainsi, « le parti du cheval » a fait des élections à venir, un de ses objectifs, étant donné qu’il veut « glaner » le maximum d’élus, aussi bien de députés que de conseillers municipaux. « Nous sommes un parti très jeune et vu que nous n’avons pas eu la possibilité de participer à un scrutin, nous estimons que les élections à venir sont une opportunité pour le PRDF de s’affirmer comme un parti politique crédible », a indiqué M. Sorgho. Sur l’avènement de la biométrie, le PRDF comme la plupart des partis politiques de l’opposition, salue sa mise en place, étant donné qu’elle devrait contribuer à lutter contre la fraude aux élections.

Tout en saluant l’arrivée de la biométrie, les membres du bureau politique du PRDF, selon le président Sorgho, sont en train d’abattre un travail sur le terrain, en prélude au scrutin de décembre 2012, à l’image de Jean Sawadogo, coordonnateur du PRDF dans le Centre-Sud qui a la charge d’implanter les responsables du parti dans les provinces de son ressort territorial. Concernant ces élections, un travail de sensibilisation est fait sur le terrain, afin de mobiliser le maximum d’électeurs a indiqué M. Sawadogo. « Les jeunes constituent un électorat potentiel alors, nous partons vers eux pour les sensibiliser à adhérer à notre parti, car c’est ensemble que nous allons apporter le changement au Burkina Faso », a déclaré M. Sawadogo.

La loi sur le quota saluée

Pour Bibata Tiendrébeogo, déléguée à la mobilisation des femmes du PRDF au Kadiogo, la mobilisation des femmes est difficile car certaines estiment que dans le milieu politique, tout le monde n’est pas honnête. Elles n’ont donc pas envie de s’engager en politique. Qu’à cela ne tienne, elle dit apprécier l’instauration de la loi sur le quota, mais pense qu’il faut augmenter le nombre en vue d’inciter les femmes à s’engager en politique. Le PRDF tout en accordant un satisfecit au travail de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) trouve que le temps mis pour recenser les populations dans les provinces a été insuffisant, compte tenu d’un certain nombre de facteurs parmi lesquels la saison pluvieuse associée aux travaux champêtres.

« Il aurait fallu un maximum de jours pour le recensement, car il s’agit d’une élection couplée », dixit Zacharie Sorgho. Est-ce à dire que les militants du "parti du cheval" n’ont pu s’enrôler sur les listes électorales ? Le premier responsable du PRDF répond par la négative, mais estime qu’on devrait accorder plus de temps pour l’enrôlement. Quel objectif poursuit le Parti pour la renaissance de la démocratie au Faso ? Pour le président Sorgho, le PRDF qui se veut être un parti socialiste a été créé dans l’objectif de faire renaître une démocratie nouvelle aux "pays des Hommes intègres" basée sur la prise en compte des préoccupations des populations.

« Nous sommes partis du constat que les droits des populations burkinabè sont bafoués, en ce sens que le pouvoir actuel n’a pas pour objectif de sortir celles-ci de la pauvreté, mais plutôt la prise en compte de ses propres intérêts… », a-t-il déclaré. Par ailleurs, Zacharie Sorgho ambitionne d’être chef de l’Etat car « j’estime que je peux gérer aussi le Burkina Faso car Blaise Compaoré n’est pas le seul à pouvoir gouverner le pays ».

Prise en compte de la nécessité d’un changement

Et d’ajouter que, si le PRDF parvient au pouvoir, il entend mettre fin à la souffrance des Burkinabè, en leur permettant d’accéder plus facilement aux services sociaux de base (éducation, logement, santé…), ainsi qu’aux produits de première nécessité, à l’image de ce qu’a fait Mouammar Kadhafi en Libye. « Plutôt que de se servir, le PRDF entend se mettre au service des Burkinabè à travers la gratuité des services tels que l’éducation, la santé… », a indiqué M. Sorgho.
Changement et développement pour le Burkina Faso, tel est le leitmotiv du Parti pour la renaissance de la démocratie au Faso. « Après 25 ans au pouvoir, nous estimons que les dirigeants actuels doivent laisser la place, mais il appartient également à l’opposition de batailler et de convaincre les Burkinabè de la nécessité d’un changement », dixit le délégué à la mobilisation des femmes du PRDF au Kadiogo, Bibata Tiendrébeogo.

Pour le président du PRDF, les populations doivent de plus en plus prendre conscience de la nécessité d’un changement à la tête du Burkina Faso, car, « les dirigeants actuels ont atteint leurs limites ». Pour M. Sorgho, « ils sont incapables d’innover, voilà pourquoi tout leur tombe dessus, en témoigne la crise du premier semestre 2011 ». Les réformes entreprises sont "une farce. Elles ne servent qu’à flatter le peuple devenu conscient du fait que les dirigeants en bateau », soutient-il. Les réformes sont certes importantes, mais elles ne servent pas si elles ne sont pas mises en œuvre. « Pour nous, il était primordial qu’on ne modifie pas l’article 37 qui constitue un élément fondamental pour le Burkina Faso », a-t-il ajouté. Et Aïssata Ouédraogo, membre du bureau national se pose la question : qu’a-t-on fait des rapports de collège de sages et du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) ?

Pour elle, si ces deux rapports avaient été appliqués, le Burkina Faso ne serait pas aujourd’hui en crise. Mais Mme Ouédraogo dit garder espoir que les conclusions du Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) seront appliquées pour le bonheur du peuple burkinabè. Sur l’augmentation du nombre de députés, au Parti pour la renaissance de la démocratie au Faso, on se demande si cette augmentation était opportune. Mme Ouédraogo va jusqu’à se poser la question de savoir ce que les députés actuels ont apporté à la République. « Il y a des députés qui disent être d’une région, alors qu’ils n’y ont jamais mis les pieds. Or, ils doivent être auprès des populations pour connaître les difficultés dans lesquelles elles se trouvent » a expliqué le coordonnateur du PRDF dans le Centre-Sud, Jean Sawadogo. Pour lui, la prolongation de leur mandat a pour objectif, de les permettre de continuer à se nourrir sur le dos de l’Etat.

Augmentation du nombre de député

Quant à l’augmentation du nombre des députés, le premier responsable du « parti du cheval » pense qu’elle n’est pas nécessaire, car, elle ne fera engendrer les dépenses de l’Etat burkinabè. Le Burkina Faso a des ressources limitées. « On devrait investir ce montant dans les secteurs tels l’agriculture, la santé et l’éducation », Selon M. Sorgho. Pour lui, il faut investir dans l’agriculture pour faire face au déficit alimentaire. Il a indiqué que la crise alimentaire est la conséquence de la faillite de la politique agricole de l’Etat burkinabè.
« Il faut donner les moyens nécessaires aux agriculteurs pour qu’ils puissent produire en quantité et en qualité car, les populations n’arrivent pas à se nourrir », poursuit M. Sorgho.

Le processus démocratique, a indiqué Zacharie Sorgho, est « un échec » car, sous la quatrième République "le fossé entre riches et pauvres s’est accentué" : « Les riches sont devenus et continuent d’être riches et les pauvres plus pauvres. On a érigé des cités de l’impunité un peu partout, pendant que les populations croulent dans la misère… », déclare M. Sorgho. Quant aux médiations de Blaise Compaoré dans la sous-région ouest-africaine, le PRDF estime qu’elles sont à saluer, car, il s’agit d’aider des pays qui sont en difficulté mais le « président du Faso devrait s’occuper davantage des préoccupations burkinabè », a noté le premier responsable du Parti pour la renaissance de la démocratie au Faso.

Sur les actions qu’entreprend Luc Adolphe Tiao depuis son arrivée à la tête du gouvernement, le président du PRDF a affirmé que ces efforts sont salutaires, car, le chef du gouvernement est beaucoup présent sur le terrain pour suivre l’évolution des choses, mais « des efforts restent encore à faire pour réduire le coût de la vie ».
S’exprimant sur le boom minier que connaît le Burkina Faso, « le parti du cheval » a déclaré qu’il ne profite pas aux Burkinabè, vu le manque de transparence véritable sur l’argent de l’or. « On a tout ce trésor et pourtant, la population, continue de crouler dans la misère avec en sus, la cherté de la vie », dénonce encore Zacharie Sorgho : « Des chiffres sont le plus souvent présentés aux Burkinabè, mais est-ce les vrais ? » Il a appellé le gouvernement à donner plus d’éclaircissements sur l’argent de l’or, afin de rassurer les Burkinabè.

Souleymane KANAZOE (kanazoe.souleymane@yahoo.fr)

Sidwaya

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