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Décès du président John Atta-Mills : Le témoignage de S.E.M Sini Pierre SANOU, ambassadeur du Burkina au Ghana

Publié le mercredi 8 août 2012 à 12h31min

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Décédé brutalement le 24 juillet dernier, c’est ce vendredi que le président John Atta-Mills sera inhumé après trois jours de funérailles qui ont débuté ce mercredi. Le Burkina sera représenté aux obsèques au plus haut niveau, par le président du Faso. En attendant, nous avons recueilli en ligne le témoignage de l’ambassadeur du Burkina au Ghana, S.E.M. Sini Pierre Sanou

Le président Ghanéen John Atta-Mills est décédé le 24 juillet dernier, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

Le président Ghanéen John Atta-Mills est décédé le 24 juillet dernier, comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
Ce fut un grand choc pour tout le monde, aussi bien pour le Ghana, pour l’Afrique et pour le monde entier. On savait le Président ATTA-MILLS malade, mais personne ne pouvait imaginer un instant sa mort prématurée, lui qui revenait il y a à peine un mois des Etats Unis d’Amérique où il est allé faire un bilan de santé.

Que retenez-vous de cet homme politique ?

Comme le dit l’adage africain « un gros baobab est tombé ». Nous Ambassadeurs et Hauts commissaires accrédités au Ghana reconnaissons en l’Homme d’Etat qu’était le Président ATTA-MILLS, un homme de Dieu, humble, honnête, gros travailleur toujours engagé dans la recherche du bonheur pour son peuple. Et en ce qui concerne les Ambassadeurs de la CEDEAO, le Président ATTA-MILLS était un fervent défenseur de l’intégration sous-régionale et il multipliait les actions en faveur de la promotion de cette intégration.

Comment se préparent les funérailles ?

Les funérailles se préparent très bien et se dérouleront du 08 au 10 août 2012. Un comité d’organisation mis en place par les Autorités ghanéennes à cet effet travaille en collaboration avec la famille biologique du regretté afin de lui assurer des funérailles à la hauteur du grand Homme qu’il a été. D’ores et déjà, à Accra et dans toutes les régions du pays les édifices publics et privés, les espaces et tous les artères ont été parés des couleurs rouge et noir symbole de deuil au Ghana. Plusieurs Chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région, de l’Afrique et du monde effectueront le déplacement d’Accra pour rendre un dernier hommage au défunt Président. Le Président du Faso assistera ainsi, aux côtés de ses pairs de la CEDEAO, à ces funérailles. La Secrétaire d’Etat américaine, le Ministre français de la Francophonie, et bien d’autres personnalités politiques sont également annoncées.

Quel sera l’apport du diplomate que vous êtes et du peuple burkinabè vivant au Ghana pendant ce moment difficile ?

Comme je vous l’ai dit tantôt, l’émoi et le choc qui ont suivi ce décès brutal ont été unanimement ressentis par tout le monde. Le Ghana et le Burkina Faso sont liés par l’histoire et comme l’a souligné le Ministre ghanéen des Affaires Etrangères, « nos deux pays sont les deux moitiés d’une même calebasse ». C’est donc tout naturellement que le peuple burkinabè compatit à la douleur de ses frères ghanéens. Le Corps diplomatique accrédité au Ghana a présenté ses condoléances à S.E.M le Président John Dramani MAHAMA, à son Gouvernement et au peuple ghanéen pour cette grande perte. Auparavant, en tant que Doyen du Corps Diplomatique, j’ai conduit les Ambassadeurs du Groupe africain à la résidence privée du défunt pour présenter également nos condoléances à la veuve, Mme Ernestina Naadu MILLS, et à la famille entière. Une fois encore, nous souhaitons de tout cœur que l’âme du président Atta-Mills repose en paix.

Comment se porte la coopération entre les deux pays ?

La coopération entre nos deux pays est au beau fixe. Les multiples rencontres au plus haut sommet des deux Etats sont les preuves des excellentes relations qui nous unissent. La mise en œuvre des conclusions de la 10ème session de la Commission Mixte de Coopération Ghana/Burkina Faso entre nos deux pays, tenue les 29, 30 et 31 mars 2010, vient renforcer cette coopération. Sur le plan économique surtout, les ports de Tema et de Takoradi sont d’une grande importance pour notre pays et particulièrement pour nos opérateurs économiques. Les échanges commerciaux entre nos deux pays ne cessent également de s’intensifier.

A combien estime-t-on le nombre de burkinabè au Ghana et Quel est le degré d’intégration compte tenu de la barrière linguistique ?

Selon les statistiques de l’Ambassade, il ya près de deux à trois millions de personnes d’origine burkinabè vivant au Ghana. Ces burkinabè d’origine, qui sont très bien intégrés, se retrouvent dans les dix (10) régions du pays et exercent différentes activités socio-économiques. Pour ce qui est de la barrière linguistique, elle n’existe pratiquement pas car, en plus de l’anglais que la population utilise, d’autres langues locales communes à nos deux pays, sont également parlées. Il s’agit particulièrement du mooré, du dagara, du kassena et du dioula.
Je vous remercie pour votre initiative.

Interview réalisée en ligne par Moussa Diallo
Lefaso.net

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