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Vision Express sur… : Les rites funéraires

Publié le mercredi 8 août 2012 à 00h35min

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La mort. Quand elle frappe, elle change tout. A la morgue, à l’église, à la mosquée et au cimetière, tout se conjugue à son temps. Si on ne parle pas de corps, on dira le défunt, le regretté ou le mort tout court. Son nom devient automatiquement celui de la mort. Et les rites avant la mise du corps dans la tombe varient d’une communauté à une autre, d’une société à une autre… Là aussi, l’idée de la mort guide tous les gestes. Personne ne veut faillir, de peur de provoquer la colère du mort. Et selon nos croyances africaines, les rites funéraires sont des moments qui recommandent une prudence et une conduite strictes à respecter. Le faire autrement, est source de malheur pour l’auteur de la faute. Chaque ethnie à sa façon propre à elle, pour s’occuper du mort. Dans certaines communautés, les pleurs sont interdits.

Pourtant, ils sont exigés dans d’autres ethnies. En pays bwa par exemple, les pleurs constituent une étape cruciale du processus. Garçon ou fille qui arrive au lieu du décès (surtout quand il vient d’une autre localité), doit y arriver en pleurant. Même si c’est des pleurs par simulation. En pays bobo, la mort, surtout celle d’une personne âgée n’est rendue publique que par des personnes autorisées. Le chef de la famille endeuillée est très souvent la personne habilitée pour le faire. Des pleurs des proches peuvent attirer l’attention de l’entourage. Mais, il est toujours du devoir des sages de rendre public le décès. Cette façon de faire est presque observable partout. Même dans des milieux qui ne sont pas ceux de nos vieilles traditions.

Et force est de reconnaître que, malgré le modernisme et tous les comportements relatifs au traitement des morts aujourd’hui, l’avis des parents ou même des proches est toujours demandé avant la mise du corps dans la tombe. Quelle est la décision de la famille ? On peut l’enterrer ? Telles sont des questions qu’on pose pour éviter des ennuis possibles. Avant l’enterrement, il y a toujours des rites qu’il faut obligatoirement faire. Et il y en a qu’il faut également respecter même après avoir enterré le mort. Toutes les ethnies ont leur manière de faire les rites. Jamais un mort n’est enterré sans les rites. Sauf si les conditions de la mort ne permettent pas la pratique des rites. Malgré ces situations conditions exceptionnelles, il y a des pratiques posthumes qui sont faites dans certains cas, pour éviter la colère du défunt.

C’est donc dire que, les rites funéraires, loin d’être « du n’importe quoi », constituent pour nous, une culture ancestrale incontournable. Surtout qu’en Afrique, nos croyances disent que les morts « restent » auprès de nous. « Ils ne sont jamais partis », dit un poète. C’est pourquoi, même enterrés, des aliments sont servis sur la tombe des morts en pays bobo. Toute chose qui fait partie des rites. Pour la prochaine vision (mercredi), nous parlerons de la dot, surtout de son sens culturel.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr )

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 8 août 2012 à 11:51, par Yamyélé En réponse à : Vision Express sur… : Les rites funéraires

    - C’est vrai, chez les Bwa, ils se mettent à queue leu-leu le matin de bonheur pour aller saluer les décès.

    A proximité, ils crient : ’’Yéééééé´hi ! ! ! Wééééé ! Ké ni ré Kéyayoooo ! ! ! !....

    Et entre 2 cris stridents, ils causent un peu jusqu’à ce qu’on les rencontre à la porte pour les conduire dedans.

    Par Yamyélé

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