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Transport urbain à Bobo-Dioulasso : L’avènement des tricycles, un « couteau à double tranchant » sur nos routes !

Publié le mardi 31 juillet 2012 à 01h50min

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L’apparition des motocyclettes tricycles à Bobo-Dioulasso est devenue une véritable préoccupation pour les populations. Si les uns pensent que la concurrence de ces engins est une alternative et une occasion de plus pour s’occuper et subvenir à ses besoins, d’autres par contre, parlent de « kamikazes » sur nos routes.

Ces tricycles ne sont rien d’autres que des « engins à trois roues » dont les prix varient entre 800 000 et 1 300 000 F CFA. Les conducteurs sont soit propriétaires, soit locataires. Depuis un certain temps, ces moyens de transport, composés d’une charrette attelée à une moto sont de plus en plus nombreux dans la ville de Bobo-Dioulasso. Ils présentent aussi bien des avantages que des inconvénients pour le citoyen bobolais. Pour Jérôme Méda, un cadre de la fonction publique, « les tricycles permettent d’une part de réduire le taux de chômage mais d’autre part, ils sont plus appropriés à la campagne vue l’étroitesse de nos voies dans les villes ».

Une jeune femme, vendeuse de condiments au marché de fruits et légumes pense que ces engins constituent un danger permanent car dit-elle, « j’ai entendu dire qu’ils font trop d’accidents, surtout à Ouagadougou et ces accidents sont très graves. Ce qui fait que je me méfie beaucoup de ces engins ». Selon un propriétaire de parking, « il serait mieux et plus intéressant qu’aux heures de pointe, on ne perçoive pas les tricycles en circulation tout comme les dix tonnes ». Les conducteurs quant à eux, disent exercer le métier pour chercher la « pitance quotidienne ». Pour Moussa, « conduire un tricycle est un métier comme tous les autres. Il y a des risques partout quant à la question d’accidents. On voit fréquemment des camions, des cars et des voitures renverser des usagers ou des marchandises ». « Même le piéton, poursuit-il, peut facilement se faire heurter par un cyclomoteur et l’accident peut être plus grave que celui d’un tricycle ». « Que le justicier suprême nous protège », ajoute-t-il.

D’autres conducteurs, pour se justifier, avouent qu’emprunter un taxi est certes mieux, mais le coût reste exorbitant. En effet, avec le taxi, le prix officiel est de 300 francs, par contre avec le tricycle, les services commencent par la modique somme de 100 F. Ainsi, ils transportent des personnes et des marchandises, allant souvent à charger sept sacs de cent kilos de maïs en raison de deux cents cinquante francs par sac. « Quel risque ! », dira-t-on, même si l’activité n’est « pas mal » en soi. Toutefois, il faut la mener dans les règles de l’art. Malheureusement, la majorité des détenteurs de ces engins n’ont pas de permis de conduire et en cas d’accident, ils sont le plus souvent mis en cause.

En plus, de nombreux tricycles ne sont pas assurés. Pourtant l’article 41 du décret ministériel de 2003 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière, stipule que tout conducteur d’engins à deux ou trois roues doit être détenteur de permis de conduire de catégorie A1, d’une carte grise et d’une attestation d’assurance en cours de validité. Rappelons que suite à un contrôle de la police municipale de Bobo-Dioulasso, ces engins avaient été saisis dans le cadre de l’application de cet article 41 portant définition et répression de contraventions en matière de circulation routière. Mais la lutte semble vaine si bien qu’on se demande si la réglementation de leur circulation sera appliquée.

Eudoxie PODA/ Stagiaire

L’Express du Faso

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