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Gestion de la situation au Mali : Fabius et Bassolé sur la même longueur d’onde

Publié le lundi 30 juillet 2012 à 00h20min

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Comme annoncé, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a fait une escale ce vendredi 27 juillet 2012 à Ouagadougou, au moment où l’avion du président de la transition malienne, Dioncounda Traoré le ramenait à Bamako. D’abord accueilli et reçu en audience par son homologue burkinabè, Djibrill Bassolé, Fabius et son hôte ont ensuite rencontré la presse avant de mettre le cap sur Kossyam où ils devraient rencontrer le président Blaise Compaoré, médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne.

Dans les échanges avec la presse, Fabius et Bassolé ont visiblement affiché une communauté de vues par rapport aux actions à mener pour aider le Mali à sortir de sa situation de crise. Et l’escale Ouagalaise du patron du Quai d’Orsay avait justement pour objectif de faire en sorte que Paris et Ouaga accordent leurs violons sur le dossier malien.

Tout comme le représentant du médiateur, Laurent Fabius parle aussi de facilitation en ce qui concerne le rôle de la France dans la situation. Pas question de se substituer aux Maliens pour faire la paix dans leur pays. A les écouter, Fabius et Bassolé sont tout à fait sur la même longueur d’ondes sur le processus de sortie de crise au Mali : c’est d’abord stabiliser la transition à Bamako dont la « cheville ouvrière » reste, selon Bassolet, Dioncounda Traoré. Et c’est la raison pour laquelle la médiation a œuvré de sorte qu’il revienne au bercail pour piloter lui-même le mouvement.

Pour qualifier le processus, Fabius a parlé de triangulaire reposant sur la démocratie, la sécurité et le développement. Et c’est dans le cadre du volet démocratie, considérée comme la base, qu’il faut inscrire la mise en place tel que préconisée par la CEDEAO, du gouvernement d’union nationale qui va permettre d’associer les différentes forces vives du pays au processus. Après quoi, l’on devrait travailler à la sécurité et au développement dans tout le Mali.

Si les chefs de diplomatie française et burkinabè n’évoquent pas à priori le recours à la force pour résoudre la situation au nord du pays, ils ne l’excluent pas, notamment pour gérer le cas d’éventuels irréductibles.

Sur la sécurité du président de la transition qui s’apprêtait à atterrir à Bamako, Djibrill Bassolé a dit que Dioncounda Traoré ne pouvait pas accepter de revenir sans être rassuré sur la question. Et d’ajouter que ce ne sont pas des éléments de la CEDEAO qui vont assurer sa sécurité mais des éléments des forces de sécurité malienne. C’est le président de la transition qui a voulu que les choses se passent ainsi.

Et quid du délai du 31 juillet 2012 pour la formation du gouvernement d’union nationale au Mali, sera-t-il respecté, surtout que le président revient à quelques jours seulement de l’expiration de l’ultimatum ? Là-dessus, le représentant du médiateur pense qu’il n’y a pas lieu de s’accrocher forcement à la date du 31 juillet car il n’est pas exclu que la CEDEAO accorde un temps supplémentaire aux acteurs maliens si le président intérimaire en fait la demande.

S’agissant des relations entre la France et le Burkina Faso, Fabius a parlé de continuité, de poursuite, indiquant qu’il n’y avait pas lieu de réinventer les choses. Mais, s’il y a un sujet sur lequel les confères attendaient de pied ferme le patron du Quai d’Orsay, c’est bien l’affaire Bigot, du nom de ce diplomate français qui a déclaré récemment que le Burkina Faso allait être le prochain pays à être déstabilisé après le Mali. Dans un premier temps, Fabius a essayé de botter en touche lorsqu’on lui a demandé son analyse de l’affaire, soulignant que le terrorisme était un phénomène devant lequel il fallait toujours faire preuve d’attention, chose que les Etats de la CEDEAO faisaient déjà très bien avec leur mobilisation pour la situation au Mali, mais qu’il ne fallait pas non plus faire dans l’alarmisme extrême (allusion voilée aux propos de Bigot).

Non satisfait de cette réponse quelque peu dilatoire de Laurent Fabius, un confère est revenu à la charge, lui demandant son opinion en tant que chef de la diplomatie française. Là-dessus, Fabius s’est voulu très clair : C’est lui qui parle au nom de la France à l’étranger, pas quelqu’un d’autre. Et de préciser, ce qu’a dit Bigot « n’engage ni le ministère des Affaires étrangères français, ni la France ».

Grégoire B. BAZIE


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Vos commentaires

  • Le 28 juillet 2012 à 06:20, par Beurk En réponse à : Gestion de la situation au Mali : Fabius et Bassolet sur la même longueur d’onde

    Cette CEDEAO nous tourne tout simplement en bourrique et comme dit l’adage,quand on ne sait pas danser,on n’accuse la piste d’être mouillée et glissante car hier,c’était le PM Cheik Modibo keïta qui devait être la "cheville ouvrière" de la transition avec les pleins pouvoirs et le président intérimaire Dioncounda serait ce roi tout nu.Aujourd’hui,changement de fusil d’épaule.C’est le roi nu qui devient la "cheville ouvrière" avec un gouvernement d’union nationale.C’est à ne rien à comprendre et il y a de quoi developper des migraines.Ceci étant de quel gouvernement d’union nationale on nous bassine quand les 2/3 du territoire sont occupés ?Il va y avoir aussi ces terroristes du MNLA,de MUJUO,d’Ansar dine,d’Aqmi,d’Al quaïda,de Boko Haram dans ce gouvernement nébuleux ?On se fout vraiment de nous et surtout de la polutation martyrisée du nord comme si un gouvernement de 50 voire 100 ministres serait la baguette magique qui délivrerait ce pays.Je pense que les politiciens qui soutiennent ce projet ne se soucient même pas du sort des Maliens,ils viennent pour se re-gaver des os maliens restants que le putsch de Sanogo les en avait empêché parceque ce sont les mêmes qui étaient au pouvoir depuis Konaré jusqu’ATT et on connait la suite avec l’effondrement de leur pays.A mon avis tous ces véreux qui continuent à parader en réclamant ce gouvernement fourre-tout et la tête du PM actuel,les putschistes auraient dû les mettre bien au frais parcequ’ils sont aussi comptables de toutes ces atrocités que vivent les Maliens mais hélas,avec la complicité de cette CEDEAO manquant cruellement de vision,ils viendront encore narguer la population comme si de rien n’était.Donc je dis clairement que cette histoire de gouvernement d’union nationale ou d’envoyer des militaires à Bamako est une vaste escroquerie,une fuite en avant.
    Quant à l’affaire Bigot,Messieurs les journalistes,arrêtez de nous saouler parceque vous croyez que son ministre va le lyncher pour vous faire plaisir ?On n’est pas au Burkina où on formate des fonctionnaires qui se mettent à réciter par choeur leurs leçons surtout que le Monsieur s’était exprimé lors d’une conférence où chacun est libre de dire ce qu’il veut.C’est ça aussi le débat intellectuel.A nous de lui prouver qu’il avait tort,ce qui serait un exercice impossible à réaliser puisque les faits sont têtus sauf pour ceux qui sont de mauvaise foi

  • Le 28 juillet 2012 à 12:23 En réponse à : Gestion de la situation au Mali : Fabius et Bassolé sur la même longueur d’onde

    Comme ils sont sur la même longueur d’onde, Bassolé aurait pu s’éviter une tempête tropicale ou un ouragan dans un verre d’eau vide avec la communication de Bigot (qui dit tout haut ce que 16 millions de burkinabè disent tout bas ou dans les cabarets après avoir siffloter quelques bibines ! Quand nos gouvernants cesseront t’ils de s’exciter sur des points de détails pour aller à l’essentiel à savoir un pays émergent qui est d’ailleurs en train de se noyer pour 60 mm de pluies à Ouagadougou ces derniers jours ! (270 mm le 1er septembre 2009) de plus en plus inquiétant, car bientôt, un simple citoyen lambda qui pisse dans un caniveau, pourrait occasionner une inondation ! Mais que fait Simon qui est censé travailler pour nous avec Ouaga la verte, la belle, la ....!

  • Le 29 juillet 2012 à 08:50, par mano En réponse à : Gestion de la situation au Mali : Fabius et Bassolé sur la même longueur d’onde

    Que fabius se desengage des propos de bigot,la n’est pas le probleme ! Le plus important est de savoir si ce qu’il a dit est vrai ou pas ! Les faits parlent d’eux meme ! Continuons a jouer les aveugles que de vouloir reparer les erreurs causees !

  • Le 29 juillet 2012 à 10:38 En réponse à : Gestion de la situation au Mali : Fabius et Bassolé sur la même longueur d’onde

    au lieu de passer du temps à vous prendre des sauveurs du monde occupez vous de vos concitoyens qui à la moindre pluie de 20mm souffrent. depuis l’inondation de 2009 les habitants de certains quartiers restent éveillés à la moindre goutte d’eau tombée du ciel.

  • Le 29 juillet 2012 à 11:42, par BIGOT En réponse à : Gestion de la situation au Mali : Fabius et Bassolé sur la même longueur d’onde

    HE LAURENT ? C’EST PAS TOI QUI M’A DIT DE DIRE

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